Vœux de nouvel an : « L’année 2015 va s’ouvrir avec beaucoup d’inconnus », dixit Fodé Mohamed Soumah de la GéCi

Fodé Mohamed Soumah, président du parti, la GéCiDans son discours de nouvel, le président de la GéCi, Mohamed Soumah, a rappelé une citation du théologien Augustin d’Hippone : « A force de tout voir on finit par tout supporter…A force de tout supporter on finit par tout tolérer…A force de tout tolérer on finit par tout accepter…A force de tout accepter on finit par tout approuver ».

Chers compatriotes,

A l’aube de cette année nouvelle, je présente à chacune et à chacun d’entre vous mes vœux les plus chaleureux de bien-être, de prospérité, de santé de fer, de félicité, de succès, de paix dans les cœurs et dans les esprits pour 2015.

J’ai une pensée pieuse pour toutes les personnes décédées des suites de la maladie à virus Ebola ainsi qu’à celles survenues lors des différents drames qui ont endeuillé le pays.

Je rends hommage au personnel soignant qui a fait du sermon d’Hippocrate plus qu’un sacerdoce malgré des conditions de travail difficiles.

J’exprime ma compassion aux personnes en détresse, et je formule des prières pour le prompt rétablissement des malades parmi nous.

Je suis reconnaissant à tous ceux qui nous ont aidés durant cette épreuve (les organisations internationales, les organismes de santé, les pays amis, les bénévoles, les donateurs…) et j’apporte un satisfécit appuyé à nos ressortissants de la Diaspora.

Je félicite le peuple de Guinée qui a su faire face dans l’unité, à commencer par la classe politique et les militants de la GéCi qui poursuivent la campagne citoyenne de sensibilisation à travers le pays.

Alors que l’année nouvelle s’annonce, puissent tous les Guinéens et les étrangers vivant sur le sol national se sentir les uns les autres, enfants de la même patrie dans une Guinée solidaire, généreuse, fraternelle et apaisée.

Malgré cette pandémie qui a ôté des milliers de vies en Guinée et dans la sous-région, je veux vous dire ma confiance dans notre succès final et appeler les autorités à anticiper sur les effets pervers qui pointent à l’horizon.

Chers compatriotes, Africaines, Africains et Citoyens du monde,

A ce jour, l’épidémie a franchi la barre des 20 000 cas et causé officiellement la mort de près de 8000 personnes à la fin de cette année 2014.

Malgré les mesures conjuguées dans la sous-région depuis peu et à l’international, la situation se détériore avec de nouveaux défis comme la méfiance des populations, la stigmatisation des malades guéris, l’automédication fatale, la furie Ebolamania, Ebolaphobie, EbolAfrica…

L’expérience malheureuse de la gestion calamiteuse de cette épidémie commande que cette année 2015 soit celle des réformes adaptées à nos réalités spécifiques africaines et à la prospective.

Il y a la nécessité de mutualiser les moyens/efforts de nos budgets respectifs consacrés à la santé et à la recherche, afin de pouvoir enrayer certaines maladies récurrentes et réagir vigoureusement face à ce genre de situation à l’avenir.

Il devient urgent de dépasser l’organisation territoriale intramuros et les structures sous-régionales pour déboucher sur une vision globale, à l’instar de ce qui est entreprit en Europe, en Amérique et en Asie.

Notre salut se trouve dans le destin fédéral qui va nous permettre de réussir la Renaissance africaine.

Par ailleurs, la situation de l’autosuffisance alimentaire restera préoccupante tant que nous ne mettrons pas l’accent sur la sécurité alimentaire basée sur l’agro-industrie et le consommer local.

Mais ceci suppose une approche participative, à la fois inclusive, pluridisciplinaire, multisectorielle, au regard des enjeux qu’elle induit en termes d’indépendance économique, d’autosuffisance et de sécurité sur des produits stratégiques.

La problématique de l’emploi/création de richesses passe par mettre l’accent sur l’investissement productif, lever certaines contraintes pour attirer les investisseurs étrangers et booster le secteur privé.

Au demeurant, l’éducation doit rester la clef de voûte de notre stratégie de développement à long terme, car les difficultés économiques de demain résulteront forcément de l’échec du système éducatif d’aujourd’hui qui ne pourrait se soustraire à l’impératif d’excellence.

Après avoir milité pour le report de la rentrée des classes au moment où Ebola aurait pu accéder à tous les foyers faute de dispositions appropriées, la GéCi réclame une reprise rapide et sécurisée des classes après plus de 6 mois de vacances prolongées.

Mais cette réouverture ne devrait pas être accolée à un calendrier scolaire a minima, alors que la GéCi préconisait ladite reprise avant les fêtes. Nous aurions pu rattraper un mois de retard en ouvrant les écoles pendant les vacances de Noël/Pâques qui sont les plus longues durant l’année scolaire.

L’école est l’espace d’apprentissage et d’éducation à la conscience citoyenne par excellence. C’est elle qui fermente la mobilisation du capital humain, intellectuel, culturel et social. C’est sa jeunesse qui représente le développement de l’économie sociale.

Nos universités doivent offrir des compétences productives plutôt que de simples diplômés.

La formation professionnelle doit servir de seconde chance à ceux qui n’ont pas pu poursuivre des études.

Mais certains éléments structurels comme cette jeunesse en perdition ou l’absence de perspective d’intégration économique des populations les plus pauvres, constituent un terreau favorable à la dépravation, au radicalisme, à la violence et à des lendemains incertains.

La Guinée est en pleine mutation sociétale générationnelle qui exige de nouvelles orientations pour assurer des emplois productifs aux milliers de jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année, réduire la pauvreté galopante et entraîner notre économie dans une dynamique de croissance soutenue, durable et inclusive.

L’année 2015 va s’ouvrir avec beaucoup d’inconnus. C’est le lieu d’appeler les uns et les autres à un pacte social reposant sur un État de droit dans lequel se reconnaîtrait tout Guinéen d’une part, et un pacte républicain exprimant la volonté populaire d’autre part.

Cette prise en compte réclamée par le peuple est en porte-à-faux avec ce que disait le théologien Augustin d’Hippone : « A force de tout voir on finit par tout supporter…A force de tout supporter on finit par tout tolérer…A force de tout tolérer on finit par tout accepter…A force de tout accepter on finit par tout approuver ».

Gouverner, c’est prévoir. Et la République n’est pas négociable.

Pour conclure sur une note optimiste, je reste persuadé que nous parviendrons à juguler l’épidémie même si le plus dur reste à faire.

Je voudrais terminer par un message de concorde nationale, d’espérance, de foi dans la vie et dans l’avenir à tous.

Bonne et heureuse année 2015.

Dieu bénisse la Guinée et l’Afrique. Vive la GéCi.

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