Politiques publiques : la société civile veut proposer des solutions adéquates à l’Etat

Démarrage des travaux de l’atelier d’élaboration du rapport final de la synergie d’action des plateformes et organisations de la société civile sur le suivi des politiques publiques. Cet atelier qui a commencé ce mardi, 26 décembre 2017, dans la salle des actes du Palais du peuple, durera 3 jours. Il est initié par la synergie des acteurs de la société civile pour le suivi participatif des politiques publiques, composés de trois organisations : le Balai Citoyen, la CONASOC et le CNOCS-G. La démarche vise à mettre en « synergie les différentes structures de base pour faire un monitoring des politiques publiques dans le domaine de la santé et de l’éducation », a appris un reporter de Guineematin.com qui a assisté à la cérémonie.

Dans son discours d’ouverture, monsieur Sékou Koundouno, président de l’ONG « Balai Citoyen » a dit que les secteurs de la santé et de l’éducation occupent des places de choix pour le développement de la Guinée. C’est pourquoi, dit-il, durant ces trois jours, les acteurs sociaux vont se réunir pour analyser et échanger, afin de produire des recommandations devant permettre aux décideurs de réussir des planifications et des programmations qui tiennent compte des préoccupations des citoyens à la base. « Durant hui (8) mois, au niveau des préfectures, au niveau des régions administratives et au niveau de la ville de Conakry, nos démembrements à la base ont travaillé d’arrache-pied afin de collecter toutes les informations nécessaires pour faire en sorte que l’ensemble des anomalies, des dysfonctionnements qui existent à la base puissent être remontés, documentés afin de transmettre aux décideurs. C’est pour que cela serve pour eux de données de base en terme de planification et de programmation sans doute pour que les programmations et planifications futures puissent tenir compte des préoccupations de nos concitoyens à la base », a-t-il expliqué.

Selon monsieur Koundouno, ces huit mois de travaux ont montré que tout n’est pas rose dans le fonctionnement des différents ministères sectoriels. « Nous avons constaté des anomalies. Il y a des budgets qui ne sont pas débloqués et exécutés correctement dans nos ministères. Il se trouve aussi qu’il y a un disfonctionnement total entre la programmation faite par l’Etat et la population à la base. Donc, en résumé et de façon très sommaire, nous allons décortiquer tout cela, mettre dans un document que nous allons remettre aux décideurs afin qu’ils sachent quelles sont les perceptions, quelle est la qualité du service public qui est rendu au niveau de la base », a-t-il ajouté.

De son côté, le Dr. Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Société Civile Guinéenne (CNOCS-G) a dit que l’objectif du travail effectué par ces structures de la société civile spécifiquement dans le domaine de la santé et de l’éducation vise à vérifier l’adhésion des populations au niveau de ces politiques, et aussi vérifier leur mise en œuvre correcte ; donc, l’efficacité des politiques. « Nous avons fait un constat : l’Etat guinéen adopte des documents pertinents et stratégiques chaque fois lors des ateliers. Mais, on se rend compte que les citoyens ne maitrisent pas la définition de ces orientations. D’abord, l’enquête de base est parfois biaisée ; et, deuxièmement, ce sont les cadres qui se retrouvent dans les bureaux, dans les hôtels pour adopter les politiques pour les appliquer à des populations qui n’ont pas été associées à l’identification de leurs besoins. Du coup, leur mise en œuvre souffre d’un problème d’efficacité et d’efficience. Le plus souvent, les ressources allouées sont gonflées ; et, le plus souvent, les stratégies évoquées ne permettent pas d’atteindre les objectifs qui sont fixés par les politiques », a-t-il déploré.

Enfin, Dr Dansa Kourouma a précisé que le rôle de la société civile est de faire en sorte que « ce qui est présenté comme actions à l’intention des populations, les populations soient associées à leur définition. Et, dans leur mise en œuvre, que les populations soient impliquées. Comment ? En rapportant au niveau de la société civile ce qui est fait effectivement en leur intention », a-t-il dit.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tel. : (00224) 621 09 08 18

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