Port de Nongo : les services de sécurité accusés d’entretenir la vente et la consommation de la drogue

La consommation de stupéfiant prend de l’ampleur aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur de notre pays. Au port de pêche de Nongo, dans la commune de Ratoma, des jeunes venus d’horizons différents s’adonnent à la consommation et à la commercialisation de la drogue et d’autres stupéfiants. Cette pratique se passe au vue et au su des autorités portuaires. Pire, les services de sécurité sont accusés d’entretenir la pratique à travers des sommes d’argent qui leur sont reversés par les dealers, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Depuis des années, les services spécialisés dans la lutte contre la consommation et la commercialisation des stupéfiants présentent régulièrement à la presse des quantités importantes de drogue saisie. La dernière en date est celle du lundi 13 mars où la gendarmerie a présenté plus d’une tonne et demi de chanvre indien saisi en haute mer.

Le port de Nongo, à l’image des autres débarcadères de Conakry, est devenu un lieu de vente et de consommation de drogue. Le premier responsable du port rencontré sur les lieux par le reporter de Guineematin.com déclare être impuissant face à la situation.

« Je ne peux absolument rien face à cette situation. J’ai parlé, j’ai interpellé le chef de quartier, mais toujours rien. Il y’a des jeunes filles et garçons qui viennent gâter leurs vies ici. D’autres n’ont même pas 18 ans. Mais, allez-y dans les autres débarcadères de Conakry. C’est la même chose. Les enfants consomment comme ils veulent la drogue », a affirmé le chef du port de Nongo, N’Faly Cissé.

Il dénonce ensuite les forces de sécurité (la police et la gendarmerie) qui entretiennent et tirent profit de la commercialisation de la drogue. « Les forces de sécurité viennent de temps en temps pour quémander. Ils ont leur quota. A la fin de chaque mois ils sont là. Vous pouvez demander dans tous les ports. En 2016, la gendarmerie est venue ici, c’était la haute marée il y’avait eu deux morts. Donc, ils connaissent. Thiégboro même était venu dans notre maison des jeunes et ils le lui ont dit », a confié notre interlocuteur.

Par ailleurs, N’Faly Cissé affirme que les principaux clients des lieux sont les étudiants et élèves non loin du port. « Des fois, je m’arrête ici pour retourner certains enfants. Les étudiants de Koffi Annan, UNC et UNIC, leurs salles de classes sont ici. Quand vous restez, vous allez les voir un à un. Plus d’une centaine vient ici tous les jours. C’est dommage. Ils vont venir ici et aller insulter les professeurs », a-t-il déploré.

Tout comme le port de Nongo, de nombreux endroits de notre capitale servent de cadre à la consommation de ces produits interdits et dangereux pour la santé. C’est le cas de Kirikou, derrière le camp Alpha Yaya Diallo, aux abords des rails où civils et militaires se dopent sous l’œil impuissant des riverains. C’est le même constat à Bambeto, derrière la montagne d’ordure située à mi-chemin entre le cimetière et le siège de la CMIS. C’est également la même situation qui se remarque à Cosa, le long des rails ou à Kaporo-rails, derrière Prima Center. Cette liste est loin d’être exhaustive…

Mouctar Barry pour Guineematin.com

Tél. : 621 607 907

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