Procès de l’opposant Ousmane Gaoual : suite et fin de la plaidoirie de Me Béavogui

Maître Salifou BéavoguiLa troisième journée du procès de l’opposant Ousmane Gaoual Diallo se poursuit actuellement au tribunal de première instance de Dixinn. Depuis le début de la matinée de ce vendredi 12 août 2016, les deux reporters de Guineematin.com qui sont sur place essaient de vous relayer le contenu de l’audience.

Après quelques tranches de la prestation du talentueux maître Salifou Béavogui, voici la suite et la fin de la plaidoirie de celui qui est surnommé en Guinée « l’avocat des causes difficiles »…

D’avance, Guineematin.com vous présente ses excuses pour les erreurs qui pourraient figurer dans ces décryptages quasi instantanés réalisés dans la salle d’audience :

Monsieur le Président, nous avons constaté que dans les deux camps, que les propos ont été tenus de part et d’autre.

Monsieur le Président, à mon avis, le RPG arc-en-ciel, qui a son candidat comme Président de la République, doit tenir un discours d’apaisement, parce qu’il a ce que veulent les autres. Nous réitérons fermement que notre client a été interpellé sans que son immunité soit levée, nous réitérons cette nullité de procédure. Tout le monde sait que Dr. Ousmane Kaba a tenu des propos plus grave que ceux de Ousmane Gaoual Diallo. Propos qui lui ont valu son exclusion du RPG arc-en-ciel. Mais, jamais le procureur de la République ne s’est saisi du dossier. Pourquoi ce deux poids deux mesures ?

Et, après, le chef de l’Etat s’est rendu chez les sages du manding où lui même a dit s’être rendu là-bas pas en tant que Président de la République, mais en tant que fils du manding. Donc, c’est en cela que mon client n’a jamais cessé de se défendre. Donc, en pareil cas, il n’y a pas diffamation. Donc, je plaide non coupable, monsieur le Président.

Monsieur le Président, en ce qui concerne la menace, il faut qu’il y ait l’élément matériel ; en tout état de cause, le juge doit juger au fond. Monsieur le Président, cette exemption signifie pour le prévenu d’apporter les preuves des allégations. Réactions au propos de ses adversaires, mon client a dit que nous pensons que le Président est là pour préserver nos vies et celle de nos citoyens. Et, il a apporté les preuves de son discours en disant qu’il s’est adressé à un leader politique qui s’est rendu au siège de son parti. Donc, en l’espèce, il n’y a pas de poursuite, parce qu’il n’y a pas d’infraction.

Monsieur le Président, Bantama Sow et Cie ont soutenu ici avec force détail qu’ils sont menacés. Les plaignants ont été stratégiquement malveillants. À la barre ici, les plaignants ont reconnu les propos tenus par eux au préalable.

Monsieur Président, le vent tourne, regardez Charles Blé Goudé qui était l’enfant chouchou de Monsieur Laurent Gbagbo, où il est aujourd’hui ? Nous avons suivi la crise post- électorale en Côte d’Ivoire, personne ne souhaite ça en Guinée. Comment Bantama Sow peux aller au siège chaque samedi pour dire ce que bon lui semble ? Qu’est-ce qu’il a de différent aux autres ? Tout ça, c’est parce qu’il n’y a pas de haute cour de justice.

Hady Barry qui a rejoint le RPG en 2015, Hady Barry qui mobilisait les jeunes à Bambéto, il a mobilisé les jeunes pour le 28 septembre, c’est un transfuge. Hady Barry est un transfuge, aujourd’hui, il est secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Si le parquet s’était saisi des précédents discours, mon client n’aurait jamais tenu ces propos.

Monsieur Malick Sankon, il a dit ici avoir des chevaliers de la République, chaque fois que l’opposition organise des manifestations, c’est lui qui va dans les quartiers pour distribuer de l’argent.

Monsieur le Président, vous avez été encombré par ce dossier, je me demande comment vous allez vous en débarrasser ? Mais, comme vous avez de l’expérience, évitez tout pour recueillir un mandat de dépôt !

Monsieur le Président, on a parlé de menace, dans cette affaire, il n’y a pas de menace.

Monsieur le Président, c’est plutôt les propos tenus au siège du RPG qui sont des propos de va-en-guerre.

Monsieur le Président, évitez que votre jugement soit une toile d’araignée qui n’attrape que les petites mouches. Pour moi, monsieur le Président, mon client ne saurait être poursuivi pour une menace, sa formation politique a été la première à être menacée par des gens qui crient aujourd’hui à la victimisation.

Monsieur le président, votre tribunal recevra très bientôt une plainte. Ces gens qui ont reproché au chef de file de l’opposition de vouloir fomenter un coup d’Etat viendront se justifier.

Monsieur le Président, je vais me limiter là car d’autres confrères attendent. Mais, monsieur le Président, je souhaite que vous preniez la bonne décision en libérant purement et simplement mon client ; car, c’est un faux dossier.

Propos recueillis et décryptés par Ibrahima Sory Diallo et Kadiatou Baldé pour Guineematin.com

 

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