Renvoi d’un dossier de proxénétisme par la Cour d’Appel : la déception de la défense

En tant que gérant de motels à Kipé et à Enco5, Michel Malamou et quatre autres personnes sont poursuivis pour proxénétisme et attentat à la pudeur. Ils ont été arrêtés et mis sous mandat de dépôt le 2 août 2017. Reconnus coupables, ils avaient été condamnés à un an d’emprisonnement au TPI e Dixinn. N’étant pas satisfait de cette décision, l’avocat des prévenus, maître Michel Labillé Sonomou a interjeté appel aussitôt. Programmé pour ce mercredi 18 octobre 2017, à la Cour d’Appel, le dossier a été renvoyé à la semaine prochaine, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Au sortir de cette audience, maître Michelle Labillé Sonomou a exprimé sa déception par rapport à ce renvoi. « J’exprime encore ma déception et ma consternation. Vous vous souviendrez que c’est le 16 août 2017 que ces pauvres jeunes ont été condamnés par le tribunal de première instance de Dixinn. Pourtant, la preuve de cette infraction n’avait pas été rapportée par le procureur. Et nous, nous avions démontré juridiquement que cette infraction n’était pas constituée à leur égard », a-t-il dit.

L’avocat poursuit en disant que ces jeunes ont été condamnés sans aucune base légale. «Le proxénétisme signifie favoriser la prostitution ou encore tirer profit de cette prostitution. Ce jour, les personnes qui se sont prostituées et que ces pauvres jeunes en tirent profit n’ont pas été présentées au tribunal. La base légale n’existait pas, mais très malheureusement, ils ont été condamnés à un an de prison ferme tout en ordonnant la fermeture des lieux », a-t-il regretté.

Le lendemain, précise l’avocat, « j’ai relevé appel mais on a eu beaucoup de difficultés pour que ce dossier soit transmis à la Cour d’Appel de Conakry. Aujourd’hui, le dossier était prêt à être jugé de nouveau. Depuis 8 heures nous sommes là. Et très malheureusement la Cour vient de renvoyer encore l’affaire à huitaine. La Cour ne nous a même pas permis de nous exprimer, de formuler notre demande, ne serait-ce que de mise en liberté provisoire de ces pauvres jeunes. Voilà encore, ils vont continuer à accroupir en prison pour des faits qu’ils n’ont pas commis. J’ai demandé la parole, on ne me l’a pas donné alors que je voudrais, si la Cour n’était pas prête pour juger cette affaire, il était de bon droit qu’on leur accorde au moins la liberté provisoire car ils ont un avocat, il y a une garantie. Mais très malheureusement, la Cour a ordonné le renvoi de cette affaire », a-t-il dit.

Cependant, maître Sonomou reste optimiste. «Néanmoins, je suis légaliste, je me plie à cette décision de la Cour et j’ai l’espoir que le mercredi prochain ce dossier sera évoqué et débattu, et nous prouverons encore devant cette Cour que les faits reprochés à mes clients ne sont pas fondés. Et j’ai l’espoir que ce jour, ils seront purement et simplement acquittés pour délits non constitué », a-t-il laissé entendre.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

Facebook Comments Box