Rivières transformées en dépotoirs d’ordures à Labé : un suicide collectif des citoyens

La transformation des cours d’eau qui ceinturent la ville de Labé en dépotoirs d’ordures ménagères et mécaniques constitue aujourd’hui un suicide collectif des citoyens sous le regard impuissant des autorités communales et cadres de la section préfectorale de l’environnement, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Les trois principaux cours d’eau de la ville de Labé (Pounthiounwol, Donghorawol et dombiwol) sont actuellement transformés en dépotoirs d’ordures ménagères et mécaniques au risque et péril des citoyens de la commune urbaine.

Ce constat est largement partagé par le chef de la Section Environnement de la préfecture de Labé : « les principaux cours d’eau sont tous envahis par les ordures ménagères et des ordures d’origines mécaniques. C’est le constat alarmant, mais ce sont les citoyens aussi qui le font. Principalement, les trois cours d’eau qui sont là sont tous pollués. Il s’agit de Pounthiounwol, Donghorawol et Dombiwol », regrette Mamadou Kobéra Diallo.

Parlant de dispositions pratiques prises par son service, notre interlocuteur relativise le rôle de la Section Environnement et rappelle la présence des autorités communales à côté : « nous n’avons qu’une mission de contrôle et d’inspection. Dans ce domaine, nous sommes attentifs, chaque que des chantiers de construction sont en train de s’installer dans les bordures des cours d’eau de façon à obstruer le passage de l’eau, nous intervenons si nous sommes informés à temps » se défend-il.

Il y a aussi que les campagnes de sensibilisation des citoyens à travers les médias locaux n’apportent absolument rien au changement de comportement. Personne ne prend conscience. Ceux qui salissent l’eau sont aussi les principaux utilisateurs de cette denrée, source de vie.

« Nous sommes parfois débordés par les réalités du terrain, surtout du point de vue ordures, en raison du manque de service de salubrité, parce que c’est une activité de la mairie. C’est elle qui a dans ses compétences le nettoyage de la ville » a-t-il ajouté.

Tous les acteurs concernés se refugient derrière le manque de moyens financiers pour assurer la salubrité de la ville et protéger les principaux cours d’eau.

En attendant, autorités communales et services techniques assistent impuissants à ce suicide collectif à petit feu des citoyens de la ville de Labé : « quand la population met les ordures dans l’eau, elle oublie vite que c’est elle-même qui va utiliser la même eau » fait remarquer Mamadou Kobéra Diallo.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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