société : à la rencontre d’un jeune ébéniste

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L’ébénisterie occupe le quotidien de plusieurs jeunes sur la route Kipé-Hamadalaye, dans la commune de Ratoma. On y trouve plusieurs objets : des salons, des petites tables mais aussi des armoires, tous faites grâce à un arbre qu’on appelle « rotin » et qui se présente comme une sorte de liane de la forêt.  Pour en savoir plus sur la pratique de ce métier, Guineematin.com est allé à la rencontre du jeune Yella Camara, maître Ebéniste qui pratique ce métier il y a plus d’une décennie. Assis dans son atelier au quartier Ratoma, au bord de la corniche en compagnie d’autres apprentis, ce jeune maître nous explique son parcours.
« Je suis venu en vacance ici à Conakry chez mon frère en 1999, en provenance de Forécariah. Mais, vu que je ne faisais rien comme activité, un jour il m’a proposé de faire quelque chose. C’est ainsi qu’il m’a proposé ce travail et je suis rentré dans ce métier », a-t-il entamé.
Comme dans toute autre activité, Yella Camara dit être confronté à de nombreuses difficultés: « Avant on gagnait les rotins  tout près d’ici, mais à présent l’endroit le plus proche est Marela, dans la préfecture de Faranah, à défaut N’Zérékoré ou encore Macenta. Et le rotin ne pousse pas, quand tu le coupe une fois, il te faut 5 ans encore pour qu’il te serve. Les autorités aussi nous réclament l’impôt qui s’élève à 1.800.000 de franc guinéens, le cadastre aussi réclame sa part. Sans compter le loyer mensuel de mon atelier, qui me coûte aussi 250.000 franc guinéens », se plaint Yella Camara.
A en croire ce maitre ébéniste, malgré toutes ces contraintes, il parvient à s’en sortir: « Nous faisons plusieurs types de meubles et à des prix différents. Par exemple, il y a des salons qui coûte 1.800.000 GNF, et d’autres jusqu’à 15.000.000 de GNF. Donc, malgré les aléas, nous gagnons un peu. J’avais pratiqué deux autres métiers avant celui-ci, mais aujourd’hui je suis marié et père de deux enfants. Donc, mon destin était lié à ce métier », dit t-il.
En fin, Yella Camara demande aux jeunes, notamment les diplômés sans emplois à pratiquer autres métiers, car selon lui, l’Etat ne peut pas employer tout le monde.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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