Souffrance des guinéens dans les prisons : vétusté des locaux, manque d’hygiène, personnel de santé non permanent…

Un réceptif hôtelier de la place sert de cadre, depuis hier mardi 25 avril 2017, à un atelier de restitution de l’étude relative à la santé des détenus et de renforcement des capacités des acteurs de la santé en milieu carcéral. Pendant deux jours des acteurs venus de divers secteurs vont se pencher sur la question en vue de chercher à « rendre plus humaine » la vie en milieu carcéral, a appris sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

C’est une étude commanditée par le dixième FED (Fonds Européen de Développement) à travers le Programme d’Appui au Secteur de la Justice (PARJU).

Interrogé sur le constat effectué sur la situation sanitaire des détenus, Dr Beng Elingui, experte internationale en médecine pénitentiaire de l’Union Européenne a fait le constat suivant. « A la suite de la visite de neuf lieux de détention, nous avons pu constater ce qui fait la cause des maladies dans les prisons. Il y a d’abord le niveau de l’environnement carcéral et au niveau des détenus eux-mêmes. L’architecture carcérale est dépassée, la vétusté des locaux, le problème d’hygiène. Les infrastructures sanitaires pratiquement dépassées voire inexistantes, comme à la prison civile de Coyah. D’un autre côté, il y a l’aspect des détenus eux-mêmes, leur comportement. Nous avons pu constater beaucoup de détenus qui fument et c’est ce qui fait le lit des infections respiratoires. Nous avons également constaté qu’il y en a qui ont des rapports sexuels et qui sont donc exposés aux infections sexuellement transmissibles. Il y a aussi le problème de la ressource humaine qui se pose avec acuité, la non permanence du personnel de santé dans les infirmeries des prisons », a énuméré l’experte d’origine camerounaise.

C’est pour inverser cette donne que Dr Beng Elingui estime que la prise en charge des ces problèmes exige « de la volonté et de l’engagement de tous les acteurs de la santé, non seulement du ministère en charge de la justice, mais aussi le département de la santé et tous les autres ministères que ce soit l’action sociale ainsi que les partenaires, les ONG. On doit tous mettre la main à la patte pour le respect des droits de la personne privée de liberté », a-t-elle laissé entendre.

Selon nos informations, l’étude réalisée dans les 9 centres de détention a ciblé 1274 détenus dont 103 femmes à travers un questionnaire adressé aux détenus auquel ils ont répondu de manière anonyme et volontaire.

Nous reviendrons !

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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