Suspension de la coupe du bois : les menuisiers accusent les vendeurs du bois de spéculation

Après l’interdiction de la coupe et de l’exploitation du bois, les menuisiers ne cachent pas leur inquiétude quant à la gestion opaque de la filière à Labé, rapporte une correspondante de Guineematin.com dans la région.

Certains accusent les vendeurs, en complicité avec la direction préfectorale de l’environnement, de spéculation pour faire monter le prix du bois. Cette dernière rejette ces accusations et parle d’une décision nationale. Une décision qui a du mal à passer chez les menuisiers.

« Ces derniers jours, on a entendu à la radio que la coupe du bois est interdite durant trois mois. Et c’est à Labé seulement. Le souci que nous avons, c’est le fait que ce n’est pas dans tout le pays. Cela nous inquiète beaucoup» explique un menuisier de la place, Maitre Yagouba.

Pour la Direction Préfectorale de l’Environnement, la décision est légale et nationale. « L’interdiction est réelle. Il y a eu un document qui est établit par monsieur le préfet de Labé sur une base légale. Parce qu’on a un document qui précise que la coupe et la circulation du bois sont interdites sur toute l’étendue du territoire nationale, du 1er juillet, au 30 septembre, de chaque année. C’est un document de base» précise le chef de la Section Préfectorale des Eaux et Forêts.

Les madriers ne se vendent presque pas actuellement à Labé, malgré un important stock disponible. Les menuisiers eux, s’insurgent contre cela et parlent d’un complot orchestré par les vendeurs de bois en complicité avec la Direction Préfectorale de l’Environnement. C’est l’avis de Maître Yaghouba qui pense qu’il y a anguille sous roche : « nous pensons qu’il y a des choses qui sont cachées dedans. Parce que l’année dernière on avait interdit la coupe du bois. Mais il y avait de personnes qui avaient des bois. Elles ont caché ces bois. Quand tu viens acheter on te dit qu’il n’y en a pas. Ils n’ont pas voulu vendre ça jusqu’à nos jours. Et c’est en ce moment que certaines de ces personnes profitent pour revendre les bois qu’ils ont gardé. Nous, les ouvriers ça nous fatigue beaucoup. Ce que l’on se demande c’est si les autres ne les ont pas donné quelque chose pour qu’ils nous augmentent le prix», s’est-t-il interrogé sur les antennes de la Radio Espace Foutah.

Le Chef de la Section Préfectorale des Eaux et Fôrets de Labé, Colonel Diao DIALLO voit cet aspect d’un autre œil : « on applique strictement le contenu de ce texte là. Nous ne pourrons intervenir que de la façon la plus douce possible. Sinon, c’est un problème interne entre eux les commerçants. Ils peuvent poser ce problème là entre eux. S’ils sollicitent notre apport, nous sommes là prêts à les assister», a-t-il indiqué.

Il est à rappeler que l’année dernière, cette interdiction avait eu des conséquences sur plusieurs secteur d’activités.

Le prix des meubles avaient même triplé en cette période. Des vendeurs du bois animés d’un esprit mercantile profitent de la période pour vendre leur stock préparé à l’avance à des prix exorbitants.

De Labé, Kadiatou DIALLO pour Guineematin.com

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