Tous corrompus, les douaniers guinéens et sénégalais escroquent les passagers

Foulaya, Dernier Poste frontalier guinéen, Frontière, SénégalL’escroquerie, l’état de dégradation très avancée de la route, récurrence des accidents…  le calvaire quotidien que vivent les usagers du tronçon Labé-Kédougou est inimaginable. Mais également ce qui se passe dans les postes de contrôles frise la honte, a constaté Guineematin.com sur place. Des douaniers qui escroquent les passagers et disent avoir convenablement accompli leur mission. Sénégalais et guinéens dans le même panier : au poste douanier de Fongolimbi d’ailleurs (côté sénégalais), vous payez en francs guinéens ou francs CFA (15 000 GNF ou 1 000 FCFA) si vous n’avez pas de cartes et vous passez.

Labé-Kédougou : quand le meilleur raccourci devient le plus long chemin

Douane Balâki, Frontière, douaneLe chemin est sinueux. Mais, le courage de ceux qui empruntent cette voie est digne d’être qualifié de ‘’véritable parcours du combattant’’. Long d’environ 260 kilomètres, les usagers de ce tronçon passent toute une journée et demie, suffisant pour renseigner sur son état.

Matakâou, Pitto, Hôré Hollâdé, Gadha Kenya, Fetôré, Sinthiou, Leyséré, Taibata, Saroudia…sont entre autres villages traversés par cette voie. Mais, entre  Salanbandé et Balâki (Préfecture de Mali), la route est quasiment impraticable. Cette voie, en dépit de son état actuel, arrange tout de même les populations riveraines de ces villages souvent ravitaillées en vivres par les nombreux camions gros porteurs qui y passent régulièrement.

Tous corrompus, les douaniers guinéens et sénégalais escroquent les passagers

Fongolimbi, Premier poste frontalier sénégalaisOutre les désagréments causés par l’état de la route, les agents de la douane, dans plusieurs postes, escroquent les chauffeurs, disant pourtant avoir bien accompli leur mission. Des pratiques souvent malsaines auxquelles sont habitués les chauffeurs qui s’arrangent souvent à donner tout ou partie de ce qui leur a été demandé. S’agissant des personnes, les cartes nationales d’identité sont exigées dans tous les postes de contrôle sous peine de payer 10 000 GNF par passager non détenteur de la pièce d’identification nationale.

C’est à 3H 03 mn que nous sommes arrivés à Foulaya (Sous-préfecture de Balâki, préfecture de Mali), dernier poste frontalier guinéen. C’est là que nous avons terminé la nuit sur des miradors, pour certains, et à même le sol, pour d’autres. Ici, on y trouve également, la douane, la police et la gendarmerie qui sont réputées être très dures avec les usagers.

A 4 Km de là, le premier poste frontalier sénégalais Fongolimbi ; où se trouve aussi un poste de police et de gendarmerie qui, à leur tour, exigent d’abord aux Guinéens, le lavage des mains et les cartes d’identité et de vaccination. A défaut, de l’une de ces pièces, l’intéressé doit débourser une valeur de 15 000 GNF, soit 1000 Fcfa.

Cette route qui date de l’époque coloniale est aujourd’hui abandonnée à elle-même. Pourtant, elle reste le meilleur raccourci pour entrer au Sénégal via la région de Kédougou.  Par ailleurs, il convient de souligner que ces tracasseries et multiples escroqueries de la part des douaniers restent plus récurrentes du côté guinéen que sur le territoire sénégalais où les routes sont au moins bitumées. D’où la comparaison des distances et des temps mis entre Labé-Kédougou (260 km pour une journée et demie) contre Kédougou-Tambacounda (pour 240 Km parcourus en 3 heures).

Les usagers de cette voie, en attendant un geste des autorités guinéennes à travers le département des Transports, notamment  le Fonds d’entretien routier, continuent à prendre leur mal en patience.

Alpha Koubia Diallo depuis Tambacounda, en partance pour Dakar, pour Guineematin.com

Tél. : (+221) 77 469 20 88

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