Un fils de victime dénonce : « Certaines ONG prennent le dossier du 28 septembre comme une marchandise pour s’enrichir… »

Mamadou Alpha Bah, parent de victime, Bah Mamadou Alpha est le secrétaire général de l’Association des familles des disparus du 28 septembre 2009 (AFADIS). Ce mardi 30 septembre 2014, il a rendu visite à votre quotidien en ligne, Guineematin.com pour dire ses vérités dans ce dossier.

Après avoir rapporté la manière dont son cher papa avait quitté la famille ce matin du lundi noir, Bah Mamadou Alpha a également décrit le chemin sans retour emprunté ce 28 septembre par son papa, Bah Mamadou Aliou qui semblait craindre pour ses enfants : « Il m’a dit de ne pas sortir de la maison, en partant à 8 heures »…, rapporte Alpha, expliquant la dernière vue de papa.

Le fils de la victime a pleins d’anecdotes qui font frémir comme l’étape du téléphone d’un des enfants qui sonne, mais personne ne décroché à 11 heures et l’appel d’un apprenti plus tard, suivi de la réponse d’une voix étrange conseillant d’aller voir le corps du propriétaire du téléphone à la morgue ; les recherches infructueuses de corps à l’hôpital, à la morgue, en prison…

Finalement, personne ne verra de corps : « nous ne savons pas si mon papa est mort, s’il est détenu quelque part… On ne sait rien et c’est pour tout cela que nous volons savoir la vérité… », a confié le secrétaire général de l’AFADIS à Guineematin.com

« Quand je me suis rendu à l’hôpital Ignace Deen avec la photo de mon père, j’ai rencontré quelqu’un qui travaille à la morgue et qui m’a confié qu’il a vu le corps de mon père ; mais, malheureusement, que les militaires étaient venus à 2 heures du matin pour récupérer quelques corps. Après quelques jours, certaines sources nous ont rapporté avoir vu le corps de mon papa au bord de la mer en Sierra Léone. Mais, au finish, eux aussi ont eu peur de témoigner devant AMENESTY International… », précise notamment le fils ainé de la victime.

Plus loin, le secrétaire général de l’AFADIS a pointé un doigt accusateur sur certaines ONG : « Nous attendons qu’il y ait justice en Guinée, il faut qu’on nous montre où est enterré nos parents, s’ils sont réellement morts. Nous voyons qu’il y a une lenteur sur ce dossier, certaines ONG qui se disent défenseurs des droits de l’homme transforment le dossier du 28 septembre en une ‘’marchandise’’ pour s’enrichir. Les ONG internationales offrent des dons pour les victimes, mais sans nous donner. Ces ONG guinéennes montent des projets au nom des victimes du 28 septembre, mais sans penser à nous. Vous savez que la plus part des victimes sont des analphabètes. Donc, ils se servent de notre ‘’ignorance’’ sans nous donner ces dons ou on nous donne des petites sommes…. L’Etat guinéen ne fait rien pour nous ! », a-t-il déploré enfin.

Sur le choix entre des juges guinéens et un procès à la CPI, comme le souhaite certains comme le général Sékouba Konaté, vite dans ce dossier, Bah Mamadou Alpha a demandé que les personnes impliquées viennent témoigner à Conakry et que le jugement s’effectue en Guinée. « L’AFADIS, par ma voix, demande à toutes les personnes impliquées dans ce dossier de venir témoigner en Guinée, nous voulons que le jugement se passe en Guinée, car c’est ici que ça s’est déroulé… Il faut aussi condamner les coupables, c’est notre souhait… »

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