Verdict sur le drame de Rogbane : le père d’une victime refuse les 5 millions du tribunal

Les mélomanes à la plage, au moment du concert
Les mélomanes à la plage, au moment du concert

Le verdict sur le drame de Rogbané est finalement tombé le jeudi 15 décembre 2015. Les anciens détenus (Malick Kébé, Abdoulaye Mbaye et Cie) ont été condamnés à 5 mois, 8 jours de prison et à cinq millions de francs guinéens pour donner à chacune des victimes du drame. Le gouverneur et le président de la délégation spéciale de Ratoma ont été acquittés. Peu après le prononcé du jugement, Guineematin.com a essayé de contacter des parents des victimes pour demander comment ils ont accueilli ce verdict.

Après quelques heures d’attente, monsieur Boubacar Diallo, père de feu Mamadou Saidou Diallo (18 ans) disparu dans ce drame, a finalement reçu Guineematin.com chez lui :

« J’ai appris le verdict rendu à la cour d’appel sur le drame qui a emporté mon fils, Mamadou Saidou Diallo. Je ne dirais pas le contraire, car la vérité de rendre la justice appartient à Dieu. Seul Lui peux dire la vérité. Mais, la seule chose que je peux dire est que Malik Kébé ne peut pas franchir à lui seule toutes ces autorités communales et le gouvernorat de la ville pour organiser un concert sans que les autres ne soient au courant. Je veux parler du Gouverneur, Soriba Sorel Camara et du président de la délégation spéciale de Ratoma, Sékou Batouta Camara », introduit le père de la victime.

Pour lui, tous devaient être condamnés : « Je condamne Malik Kébé et compagnons qui ont organisé sans gérer convenablement, surtout la sécurité et ceux qui étaient en charge la vente des tickets. Sinon, comment peut-on accepter de faire rentrer des enfants dans un concert parce que juste l’on veut se faire de l’argent ? Je trouve cela  inadmissible et inacceptable», proteste monsieur Boubacar Diallo.

Dénonçant le verdict rendu, monsieur Diallo a également ajouté : « La justice guinéenne évolue à deux vitesses. Sinon, je ne peux pas comprendre qu’un drame qui a emporté 34 âmes finisse par ne pas avoir de coupables ou que les vrais coupables ne soient pas inquiétés. J’ai perdu mon fils et ce n’est pas mes paroles qui le feront revenir en vie. D’ailleurs, je n’ai pas besoin de cette somme de cinq millions de francs (5 000 000 GNF) qu’ils prétendent nous envoyer et même s’ils me les présentent, j’enverrais à la mosquée pour des sacrifices et des cérémonies de prières en mémoire de mon fils et de tous ceux qui y ont perdu la vie dans ce drame ».

A rappeler que c’est le 29 juillet 2014, lendemain de la fête de ramadan que 34 jeunes ont péri dans la plage de Rogbané, au quartier Taouyah, dans la commune de Ratoma, lors d’un concert en live. Soit six mois après un autre drame à la plage de Lambandji (le 1er janvier 2014) où également plusieurs autres jeunes avaient perdu la vie, en majorité des adolescents.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tel : (00224) 621 09 08 18

 

 

Facebook Comments Box