Viol collectif à Dinguiraye : «je ne me sens toujours pas bien », dit la victime

Commissariat de Dinguiraye 00Victime d’un viol collectif, depuis le 17 septembre 2016 à Dinguiraye, dans lequel les enfants du préfet et du commissaire de police de Dinaguiraye sont impliqués, Mademoiselle Kadiatou Barry a échangé au téléphone avec un des reporters de Guineematin.com ce jeudi 8 décembre 2016.

Sur les faits, Kadiatou Barry, âgée de 13 ans, élève en 9ème année franco-arabe au collège Manden, explique « je ne me rappelle pas de la date exactement, mais c’est le samedi qui a suivi la fête de Ramadan, je rentrai à la maison quand une bande de jeunes m’a suivie. Ils m’ont pourchassée. Au moment où j’enlevais mes chaussures pour mieux courir, ils sont tombés sur moi et m’ont mise à terre. Certains ont pris ma bouche, d’autres ont bandé mes yeux avant de me violer à tour de rôle. L’acte s’est dans le quartier de la Villa Syli », a-t-elle expliqué.

Très émue, la victime a ajouté : « pendant trois jours, je saignais. Je demande justice, je demande qu’on les arrête. Le juge m’a interrogée et j’ai expliqué ce que je viens de vous ici », souligne la victime. Actuellement, « je ne sais pas s’ils sont en prison ou non », dit-il, ajoutant n’être pas « en bonne santé depuis lors ». C’est à cause de sa santé chancelante d’ailleurs que la victime dit être désormais « incapable de suivre régulièrement les cours ».

Concernant l’identité de ses agresseurs, Kadiatou Barry, ne retient pas tous les noms ; mais, elle a cité Zaïnoul Camara, le fils du préfet ; Jackson, l’enfant du commissaire ; et, un certain Ciré.

Pour sa part, monsieur Hady Barry, le père de Kadiatou Barry, a dit que sa fille « est incapable de reprendre les cours ».

Au bout du fil, M. Barry revient sur les circonstances du viol : « les jeunes ont abusé d’elle. Le dimanche, on m’appelé et je suis allé trouver qu’elle était dans le coma avant de l’envoyer à l’hôpital où elle est restée 9 jours ».

Parlant des tracasseries, le père a expliqué que « la police a demandé que j’autorise la libération les présumés violeurs, en donnant au parents un million pour les frais médicaux ».

Ensuite, poursuit-il, « ils ont envoyé 2 millions 240 mille francs pour demander de pardonner. Le commissaire Mohamed Douty Oularé, pour défendre son fils, l’a envoyé à Conakry. A Dinguiraye, il a appelé Aliou patron Café pour demander au père de la victime de désister en écrivant à la justice. Apeuré, puisque sans soutien et vu les parents des présumés auteurs, j’ai signé le papier qui a été envoyé à la justice. Mais, le juge a décidé de poursuivre le dossier », a expliqué monsieur Hady Barry.

Rappelons que lors de son passage à l’Assemblée nationale, le 02 décembre, le ministre de la justice, Me Cheick Sako, avait été interrogé sur la question. Disant suivre d près cette affaire, le ministre avait précisé que c’est lui qui avait saisi son homologue de l’Administration du territoire et celui de la Sécurité pour obtenir des sanctions contre le Préfet de Dinguiraye, parti libérer son fils de la prison ; et, le commissaire de police, qui a fait fuir son fiston.

Seulement, lors d’un entretien avec Guineematin.com, le Préfet a nié être sanctionné et se défend d’avoir libéré son enfant.

A suivre !

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél. : +224 628 08 98 45

 

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