Fièvre Ebola : quatre pays de l’Union du fleuve Mano en concertation à Conakry

Une réunion sous-régionale de riposte contre la fièvre hémorragique à virus Ebola s’est tenue vendredi à Conakry en présence des ministres de la Santé et des délégation des quatre pays de l’Union du fleuve Mano, à savoir le Libéria, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire et la Guinée.

La rencontre vise à mettre en synergie les différentes stratégies de lutte contre le virus Ebola qui a déjà fait près de 300 cas, dont plus de 250 décès en Guinée, au Liberia et en SierraLeone.

Le ministre guinéen de la Santé et de l’Hygiène publique Dr Rémy Lamah a rappelé la nécessité pour les quatre pays de trouver les mécanismes visant à circonscrire l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola.

Ce mécanisme doit prendre en compte l’harmonisation des programmes sectoriels de riposte au niveau de chaque pays pour éviter une certaine disparité dans la lutte contre la maladie.

Depuis l’apparition de la maladie en Guinée, le bilan est de 156 décès sur les 254 cas confirmés dans l’ensemble des centres de traitements dans les 9 préfectures touchées, a affirmé le Dr Lamah.

Le ministre sierra-léonais de la Santé, Mme Mitta Kagbo, a déclaré pour sa part que dans son pays, on a compté 104 cas confirmés dont 26 décès, enregistrés dans plusieurs localisés frontalières avec la Guinée.

Au Libéria, l’épidémie s’est déclarée en mai dernier et le bilan est estimé à 29 cas confirmés et 17 décès, avec un taux de mortalité variant autour de 70%, a affirmé Dr Bernice Dahn, vice- ministre de la Santé du Liberia.

Elle a préconisé l’instauration d’un système de contrôle efficace au niveau des frontières entre les pays, afin de veiller au déplacement des malades ou des cas suspects.

Mme Dahn a insisté sur l’engagement des hommes politiques et l’implication des acteurs à tous les niveaux, y compris les communautés directement concernées par l’épidémie.

Les ministres ont convenu de mettre en place un cadre commun de concertation et de coordination, d’harmoniser les stratégies et de promouvoir les activités de recherche scientifique et épidémiologique sur la fièvre hémorragique Ebola dans l’espace  » Mano river ».

Marc Poncin, coordinateur national « urgence Ebola » du bureau de Médecins sans frontières en Guinée (MSF), a déclaré à cette occasion que les partenaires techniques sanitaires s’engagent à accompagner les dispositions prises par les pays de l’Union du fleuve Mano afin de réussir la lutte contre Ebola dans la sous- région.

Selon lui, il est nécessaire d’avoir une approche globale entre les pays touchés, car « on ne peut pas contrôler l’épidémie d’un côté sans contrôler les frontières et les mouvements des personnes « .

Pour ce spécialiste de MSF, « la situation qu’on trouve dans la sous-région est plus complexe en terme d’épidémie d’Ebola que les autres épidémies déclarées ailleurs ».

Il a affirmé que la grande mobilité des populations dans cette zone, le transport des corps d’un village à un autre au-delà des frontières et le manque d’information sur l’existence réelle de la maladie par les populations, sont des obstacles pour vaincre l’épidémie d’Ebola.

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