Gaza: poursuite des frappes, Washington propose sa médiation

Un Palestinien à Gaza regarde les dégâts des raids aériens israéliens, vendredi 11 juillet.

GazaGaza a subi de nouveaux raids tôt ce vendredi matin, au quatrième jour des affrontements entre Israël et le Hamas. Ils ont fait six victimes selon un premier bilan. Sur le plan diplomatique, les dernières heures ont été marquées par la proposition de Barack Obama. Le président américain s’est entretenu par téléphone avec Benyamin Netanyahu et a offert la médiation de Washington.

Avec notre envoyé spécial à Gaza (RFI)

L’armée israélienne affirme avoir visé les infrastructures et les postes de commandement du Hamas sur le territoire palestinien. Au total, plus de 80 sites auraient été visés, et une vingtaine de maisons détruites au cours des 24 dernières heures. Dans le port de Gaza, des bateaux de pêche ont également été visés par des missiles qui ont provoqué un début d’incendie sur place. Les raids aériens se poursuivent, avec un bilan humain qui s’alourdit : plus de 90 tués et des centaines de blessés depuis lundi et le début des bombardements

La nuit dernière comme les nuits précédentes, les habitants du territoire ont donc vécu dans la crainte de ces frappes aériennes, dans la crainte de se trouver à proximité de l’une des cibles visées par l’armée. Les habitants de Gaza s’attendent à une offensive de longue durée et se préparent d’ailleurs à l’éventualité d’une offensive au sol de l’armée israélienne.

De son côté, le Hamas refuse de mettre fin à ses tirs de roquettes sur le territoire israélien : « Tant que les bombardements continuent, précise le Hamas, tant que des civils palestiniens seront tués ». « C’est un cauchemar qui recommence », confiait à RFI un habitant de Gaza, un cauchemar que nous ne connaissons que trop bien pour l’avoir vécu à plusieurs reprises, au cours des dix dernières années ».


Vers une opération terrestre ?

Avec notre correspondante à JérusalemMurielle Paradon

Une roquette provenant de Gaza a atteint ce vendredi matin une station-service d’Ashdod, dans le sud d’Israël, provoquant beaucoup de dégâts et des blessés, selon la radio militaire, dont un serait dans un état critique. Pour l’instant, les tirs de roquettes n’ont pas fait de victimes en Israël, contrairement aux bombardements dans la bande de Gaza.

Par ailleurs, une roquette a été tirée du Liban sur le nord d’Israël. Elle est tombée dans un champ. L’armée israélienne a répliqué. Elle a également minimisé la signification de cette attaque. Il ne s’agirait pas du Hezbollah libanais, qui pourrait entrer dans le conflit, mais d’une organisation palestinienne qui exprimerait sa solidarité avec Gaza.

Jeudi soir, beaucoup de rumeurs circulaient sur une intervention terrestre imminente. Selon la presse israélienne, l’armée aurait ordonné aux habitants de Gaza habitant près de la frontière avec Israël de se retirer de cette zone.

Les réservistes continuent d’être rappelés et un cabinet de sécurité israélien s’est tenu dans la soirée. A l’issue de cette réunion, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré qu’une « campagne complexe et compliquée nous attend ». Mais il est très difficile de dire si cette opération va se faire, et si elle a lieu, à quel moment. Une intervention terrestre aurait forcément un coût sur le plan humain, du côté des soldats israéliens

LES ETATS-UNIS PRÊTS À FACILITER UNE CESSATION DES HOSTILITÉS

Avec notre correspondant à WashingtonJean-Louis Pourtet

Depuis le début de l’affrontement entre Israël et le Hamas la semaine dernière, les Etats-Unis étaient restés plutôt silencieux, se limitant à appeler les deux parties à faire preuve de modération. Mais jeudi, le président Obama lors d’une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a offert la médiation de Washington.

Comme l’avait fait John Kerry en déplacement à Pékin, Barack Obama a reconnu le droit d’Israël de se défendre et a condamné avec force les tirs de roquette du Hamas. Mais il a aussi exprimé sa crainte d’une escalade, exhortant les deux parties à faire tout ce qu’elles pouvaient pour protéger les vies des civils et rétablir le calme.

Le président américain a en plus proposé la médiation de Washington pour mettre fin aux hostilités y compris le retour à l’accord de cessez-le-feu de novembre 2012. Il a également présenté ses condoléances aux Israéliens pour l’enlèvement des trois jeunes juifs exécutés en Cisjordanie et a félicité Netanyahu pour avoir rapidement arrêté les suspects du meurtre d’un jeune palestinien.

Barack Obama a aussi exprimé son inquiétude sur le sort de l’adolescent palestinien américain battu par des policiers israéliens. Selon certains commentateurs, si Obama a attendu plusieurs jours avant de proposer la médiation américaine, c’est probablement parce qu’il n’avait aucun désir de s’engager de nouveau, après des années d’efforts infructueux, dans une vaine recherche de la paix dans la région. Mais devant le danger d’une escalade, il s’est rendu compte qu’il fallait l’intervention d’une troisième partie pour essayer de faciliter une cessation des hostilités.

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