Débat sur la gestion des ordures à Madina : ce que disent le GOHA, les vendeuses et l’administration du marché

inondationMalgré la campagne d’assainissement lancée par le gouverneur de la ville de Conakry, le grand marché de Madina est dans un état lamentable. Des tas d’immondices par-ci, des flaques d’eau par-là. Ajoutez une boue nauséabonde qui vous parfume à vous couper le souffle. C’est, évidemment, peu pour d’écrire le plus grand marché de la République.

En effet, depuis les premières pluies, cet endroit s’est fortement dégradé. Il y a toute une mare qui s’est formée suite aux grandes pluies. Partout, c’est la boue. Cet qui menace gravement la santé des usagers. « Nous sommes confrontés à d’énormes difficultés dans ce marché. Des fois, nos marchandises peuvent tomber dans la boue et ça devient une perte. Mes pieds sont couverts de plaies provoquées par l’eau salle. Impossible de manger dans un lieu sain. Vraiment, nous souffrons ici », déplore Fatoumata Kaba, vendeuse au marché Avaria, rencontrée par Guineematin.com

Au marché Madina, les caniveaux d’évacuation des eaux sont bouchés. Conséquence : quand il pleut, l’eau stagne pour devenir une sorte de mare en pleine chaussée. Les automobilistes se voient alors obligés de rouler très lentement. Ce qui provoque fréquemment des embouteillages monstres.

« C’est vraiment déplorable. Nous sommes obligés de faire 45 à 50 minutes dans l’embouteillage. Des fois, je rate quelques rendez-vous urgents. C’est vraiment fatiguant », explique à Guineematin.com Maimouna Barry, qui se rendait à son lieu de travail.

L’année précédente, le groupe organisé des hommes d’Affaires (GOHA) avait lancé la campagne d’assainissement dans ce grand centre commercial. Mais, cette année, il a choisi de rester indiffèrent face à cette situation. Car, selon le GOHA, ce geste avait été ‘’saboté’’ par le régime en place.

El hadj Mamadou Saliou Bouma Bah, président de la section GOHA au marché de Madina, rencontré par Guineematin.com, déplore : « Le marché de Madina est abandonné à lui-même. Il n’y a plus de goudrons, les ordures sont énormes. On avait lancé la campagne d’assainissement l’année passée. Mais, malheureusement, nous n’avons pas eu le soutien du gouvernement, ni des autorités du marché. Ils ont saboté notre geste. Peut-être qu’ils pensaient que le président du GOHA, Cherif Abdallah, voulait être gouverneur de la ville. L’ancien gouverneur, en l’occurrence Sékou Resco Camara, nous bloquait chaque fois qu’on a voulu travailler. Sinon, avec la collaboration des commerçants, on pouvait faire notre mieux. Pour la première fois, on a eu le soutien d’Ecobank, de NSIA, etc., mais on nous empêchait.»

Selon Elhadj Bah, la campagne d’assainissement lancée par Soriba Sorel Camara est une campagne de ‘’propagande’’. « Ses hommes n’entrent même pas dans le marché. Ils se limitent uniquement au bord de la route et même de ce côté, il y a des tas d’ordures », a-t-il souligné.

Pour Aboubacar Pedro Bangoura, secrétaire général du marché M’Baliya, le gouverneur fait absolument bien son travail. Mais, selon lui, ce sont les quartiers voisins qui jettent les ordures dans le marché : « Les PMU qui ont chargé du ramassage des ordures sont toujours sur le terrain. Mais, le problème est que quand tout le monde rentre, les quartiers riverains, qui ne sont pas abonnés des PMU, jettent les ordures dans le marché. Pour lutter contre l’insalubrité, il faut que le gouvernement aide le gouverneur. Tous les concessionnaires doivent être abonnés aux PMU. »

Plus loin, le secrétaire général du marché M’Baliya ajoutera que les citoyens n’ont aucune notion concernant la gestion des déchets. « Ils pensent que les caniveaux sont des lieux où on doit jeter les ordures. Il revient à l’Etat de prendre les mesures idoines afin d’arrêter ce phénomène », conseille Aboubacar Pedro Bangoura.
Aïssatou Diallo

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