« Si les juridictions locales se montrent incompétentes de les juger, alors le comité saisira la Cour de justice de la CEDEAO pour que ces ennemis de l’Etat de droit soient punis », menace le comité de soutien aux victimes de la BADAM, dans un rapport rendu public en marge de la conférence de presse animée cet après-midi.
Guineematin.com vous propose ci-dessous l’intégralité de ce rapport :
Association Guinéenne des Usagers des Banques
Rapport d’activités de l’AGUB
I- INTRODUCTION
Dans le cadre de la faillite de la Banque africaine de développement agricole et minier (BADAM) , conformément à l’article 10 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de même que la constitution de la république de Guinée, les victimes de la faillite de la Banque Africaine de développement agricole et minier ont décidé de mettre en place un comité de soutien devant servir d’interface entre les pouvoirs publics, ses divers partenaires au développement et les 10.000 victimes de la débâcle de la BADAM, pour leur remboursement exhaustif.
C’était dans ce but que des actions de plaidoyer et de marches pacifiques ont été initiées conformément à l’article 10 de la constitution de la république de Guinée.
II- Les actions de plaidoyer
Le comité de soutien des victimes de la BADAM a conçu des documents de plaidoyer et les a adressés au Président de la république , au Premier Ministre, au ministre secrétaire général de la Présidence de la république, au ministre des Finances , au ministre des Droits de l’Homme et au ministre de la Justice, Garde des Sceaux ainsi qu’aux représentants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et des missions diplomatiques des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union Européenne et des pays occidentaux. Malgré cela, seuls l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique ont répondu aux sollicitations dudit comité alors que les pouvoirs publics sont demeurés distants et méprisants du calvaire de trois (3) ans et neuf (9) mois des 10.000 victimes du krach de la BADAM.
Ainsi l’Etat guinéen et ses démembrements ne laissaient d’autres alternatives aux victimes de la chute de la BADAM que le recours à la rue pour étancher leur soif d’injustice au moment où leur bourreau se la coule douche à Conakry en les narguant parfois sur certains espaces publics.
B- Les marches pacifiques
Ces martyrs sous la houlette du comité ont donc retenu chaque jeudi comme le jour de l’expression de leur ras-le-bol face à l’indifférence inique des pouvoirs publics devant la déchéance humaine qui se profilait à l’horizon avec on corollaire de soubresauts politiques, économiques et sociaux pour le pays dans une sous région en proie à des crises sociales et politiques récurrentes.
Ces revendications pacifiques partent toujours de la carcasse de la BADAM à la Primature en passant par la Banque Centrale de la République de Guinée, la Présidence de la république et le ministère de l’Economie et des Finances. Chaque fois, les hommes habillés en uniforme de la police et de la gendarmerie ont tenté de stopper les manifestants pacifiques au niveau du carrefour de l’agence principale de la Banque Centrale de la république de Guinée pour les empêcher d’avancer vers la Présidence de la république. Mais la persévérance de ces derniers fait toujours sauter ce verrou.
Les floués de BADAM sont donc redescendus sur le macadam ce jeudi 4 septembre 2014 à 10 heures et ont commencé leur progression vers ces objectifs suscités, encerclés par les hommes en uniforme, armés de matraques, d’armes à feu, de ceinturons et entassés dans deux camions et jeeps de la police et de la gendarmerie, chauffés à blanc par le commandant de l’escadron mobile n1 et d’un commissaire de la police sous l’emprise de la présidente de la délégation spéciale de Kaloum..
Cette progression des manifestants pacifiques est nettement stoppée au carrefour de l’Agence principale de la Banque Centrale de la république de Guinée par un rempart de gendarmes surarmés.
Les gendarmes ont aussitôt commencé à tabasser les victimes de la banqueroute de la BADAM tout en les bousculant et couvrant d’obscénité, la marche pacifique a ainsi dégénéré en échauffourées sanglantes au cœur de la capitale économique de la Guinée, à 100 mètres de la résidence du Président de la République.
C- Les blessés et perte d’objets de valeur
La répression des services de sécurité sous le commandement de la présidente de la délégation spéciale de Kaloum et du commandant de l’escadron mobile n1 de Kaloum, a fait 20 blessés graves (5 personnes ont eu des bras cassés, 6 des entorses au niveau des bras, des chevilles, 9 ont eu des blessures ouvertes au ventre, aux orteils et aux genoux). Parmi les victimes des jeunes filles et des femmes mariées qui sont encore sous ce traumatisme physique et moral.
Quinze personnes ont perdu leurs téléphones (4 i phone, 3 Samsung galaxie, 7 Techno dont la valeur est estimée à plus de 21 millions GNF) qui ont été emportés par les gendarmes lâchés contre les manifestants par la présidente de la délégation spéciale de Kaloum et du commandant de l’escadron mobile n1 de Kaloum;
D- Les poursuites judiciaires
Le comité de soutien des victimes de la débâcle de la BADAM se réserve le droit d’ester en justice contre ces bourreaux de la démocratie et de l’Etat de droit en Guinée, pour réparer ces préjudices physiques et moraux supplémentaires causés injustement aux victimes de la BADAM, pour coups et blessures, conformément à l’article 4 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et de l’article 8 de la constitution de la république de Guinée.
Si les juridictions locales se montrent incompétentes de les juger, alors le comité saisira la Cour de justice de la CEDEAO pour que ces ennemis de l’Etat de droit soient punis.
Conakry, jeudi 11 Septembre 2014