Labé : la communauté des barbus demande à être protégée par les autorités locales

Major_Elhadj_Alhamdou_DIALLODans une correspondance adressée au maire de la commune urbaine de Labé, la coordination des associations des sunnites, sages et imams des barbus demande la liberté de pratiquer la religion musulmane « suivant notre propre compréhension sans aucune contrainte et dans la sécurité totale conformément à la constitution guinéenne » a appris sur place le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Ces barbus estiment que, très malheureusement, les sunnites vivent contrairement aux dispositions de la constitution guinéenne dans la Sainte cité d’Alfa Mamadou Cellou connu sous le nom de Karamoko Alpha Mo Labé : « Depuis que nous avons parlé de l’ouverture des mosquées légalement construites, il y a plus de quatorze (14) ans, on refuse catégoriquement leur ouverture officielle, malgré nos demandes adressées aux autorités administratives et responsables religieux. Nous ne cessons de vivre des menaces, des agressions, des arrestations et des emprisonnements. Jusqu’à présent nous n’avons que deux (2) réponses négatives de Monsieur l’Ex-Préfet de Labé et du Chef du quartier de Tata 1. Nous faisons l’objet d’une ségrégation notoire : nous n’avons jamais été invités à des rencontres pour parler de cette religion musulmane commune à nous tous, nous n’avons jamais bénéficié d’informations, des décisions qui résultent de ces rencontres. Nous faisons l’objet d’une surveillance particulière car on a demandé une fois de recenser tous les sunnites de Labé qui s’entraîneraient au Karaté à leur lieu d’études et de prières. On nous accuse d’appartenir à des organisations terroristes que nous ignorons complètement. Maintes fois, nos partenaires sont arrêtés dans leurs missions de transmettre les messages et sensibiliser les citoyens sur les recommandations d’Allah et de Son Messager. La liste est longue. Il est possible de vous donner les dates et les lieux de leurs manifestations. », écrivent ces hommes à la barbe touffue.

Plus loin, ils pointent un doigt sur l’impunité qui est érigée en mode de gestion de la ville de Labé : « certainement, vous êtes au courant de la récente agression dont notre partenaire a été victime à Donghol Salliyabhé à son domicile où on a cassé le lieu d’études et de prières. Une foule importante a envahi les locaux de la justice pour exiger la libération de l’auteur arrêté. Une fois l’exigence satisfaite, la foule retourne pour effectuer le pire. Lorsqu’on nous traite d’impolis, on n’a jamais enregistré à notre endroit des mobilisations, d’exigence de libération pour un de nos partenaires arrêtés, de provocation ou de casse. Nous sommes tout le temps restés derrière la loi et nous nous conformés à la décision des autorités. Nous espérons qu’on nous reconnaîtra cette patience, la sagesse et la maîtrise de nous même face à des moments difficiles et douloureux.»

C’est pourquoi, le collège des barbus de Labé a décidé de se remettre au maire de la commune urbaine et à ses conseillers « pour des solutions définitives à nos problèmes posés surtout urgente pour le cas de Donghol Salliyah. En effet, cette provocation peut s’étendre à d’autres lieux pour rendre la situation grave. Nous voulons la paix, nous œuvrons pour la paix et nous rejetons tout usage de force. »

Les intéressés terminent leur doléance au maire de Labé par une interrogation : « on nous refuse l’ouverture officielle des mosquées pour les prières des vendredis et on nous poursuit à domicile, que faire ? Nous devons jouir les mêmes droits que les autres pour ce que nous réclamons.»

Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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