Médiation entre «Wahhabiyahs» et «Tiddjaniyahs» à Labé : une journée chargée  pour le gouverneur et la société civile

Oustage Cissé, délégation des barbus à LabéLe gouverneur de la région administrative de Labé, Sadou Keita, assisté du député uninominal, du Conseil Régional des Organisations de la Société Civile, CROSC, de l’antenne locale de la Plateforme des Citoyens Unis pour le Développement, PCUDE et de la Section OGDH a engagé hier lundi 27 octobre des consultations en vue de rapprocher les positions divergentes entre la communauté sunnite et la ligue islamique régionale, a constaté sur place le correspondant local de Guineematin.com qui suit de près le dossier.

Cette commission de médiation mise en place par le Gouverneur Sadou Keita avait comme première activité de chercher à comprendre les points qui divisent les deux parties en conflit.

Labé, Délégation des barbusPour atteindre son objectif, elle a d’abord reçu à 11 heures dans le bureau du gouverneur, une délégation de la ligue islamique forte de 15 membres et conduite par l’inspecteur régional des affaires religieuses, Elhadj Thierno Badrou BAH, imam de la mosquée centrale de Labé.

Ensuite, elle a conféré à 14 heures dans la salle de conférence du gouvernorat une soixantaine de responsables de la coordination de la communauté sunnite de Labé.

Au cours des échanges, chaque partie a expliqué aux membres de la commission ce qu’elle reproche à l’autre.

Ainsi, pour les notables Tiddjaniyahs qui sont majoritaires dans la région, les wahhabiyahs qui sont à Labé n’ont aucun respect pour la notabilité de la cité, au point qu’ils boudent sans raisons les 44 mosquées de vendredi qui fonctionnent actuellement dans la commune urbaine. Selon ces responsables de la ligue islamique, ce comportement qu’ils jugent « impoli » des Wahhabiyahs contribuent à diviser la communauté musulmane. Dans ce milieu, on ne trouve pas aussi opportun d’ouvrir d’autres mosquées dans cette ville alors qu’on n’arrive pas du tout à remplir celles qui sont déjà ouvertes.

Par contre, les sunnites expliquent dans un document remis à la commission qu’ils ne fréquentent pas les mosquées construites par les Tiddjaniyahs, parce que tout simplement ils y sont régulièrement agressés et molestés. Ils disent donc se sentir en insécurité dans ces mosquées contrôlées par la ligue islamique régionale.

Parlant de cohabitation, les Wahhabiyahs déclarent que la ligue islamique régionale ignore complètement leur présence à Labé. Qu’ils n’ont jamais été associés à une activité initiée par cet organisme de gestion des affaires de l’islam dans la cité.

Même  qu’ils font l’objet de surveillance policière inspirée par la ligue islamique les accusant régulièrement d’être lié aux Djihadistes qui sèment la terreur au Nord du Mali. Accusation grave qu’ils réfutent catégoriquement.

Ils dénonce aussi le fait qu’on leur refuse l’ouverture de leurs mosquées et qu’on les pourchasse jusque dans leurs concessions privés pour les agresser, violenter et les faires conduire en prison parce que tout simplement ils y organisent des séances de sensibilisation sur les prescriptions de l’islam et les recommandations du Prophète Mohammed (PSL).

Comme propositions concrètes de solution de sortie de crise, les Wahhabiyahs sollicitent l’autorisation d’ouvrir leurs mosquées et leurs intégrations dans les structures de la ligue islamique du niveau communal au niveau régional.

Chaque partie a donné des exemples pratiques et concrets de son accusation.

Après avoir écouté ces deux parties, la commission présidée par le Gouverneur de région s’est donnée un temps de réflexion en vue d’aborder avec succès la prochaine étape de la  médiation.

Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com   

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