On est visiblement pas au bout de nos surprises au Burkina Faso. Après l’accélération des événement les deux derniers jours d’octobre 2014 (jeudi et vendredi) qui ont connu la chute de Blaise Compaoré dans la journée du vendredi 31 octobre, deux hauts gradés de l’armée (Honoré Nabré Traoré et Isaac Ycouba Zida) ont chacun annoncé être à la tête de l’Etat Burkinabè, avant une réunion hier, samedi, qui a consacré le Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba Zida président de la Transition.
Seulement, les émissaires de l’ONU, de l’UA et de la CEDEAO ont déclaré leur opposition à un pouvoir militaire. Egalement, les opposants au régime Compaoré sont sortis du bois dès le départ de Blaise pour dénoncer leur refus de voir l’armée « voler » leur victoire. Ils ont organisé ce dimanche une grandiose manifestation à la désormais place de la révolution. Mais, les troubles ont surtout été enregistrés à la RTB, la radio télévision du Burkina. Dans ce média public qui (heureusement) n’émettait pas, la victime serait morte suite aux tirs (de somation !) des militaires…
Des déclarations contre l’armée
Hier, ce sont les émissaires de l’ONU, de l’Union africaine et de la CEDEAO qui avaient dénoncé l’attitude de l’armée à vouloir prendre les rênes du Burkina Faso. Un peu plutôt, certains opposants avaient dénoncer cette tentative d’usurpation de la victoire du peuple Burkinabè, principalement des partis politiques et de la société civile. Précisant que ce n’est pas un coup d’Etat qui s’est produit au Burkina, mais une protestation populaire qui a chassé le président…
Seulement, certains leaders sociaux, notamment Smockey du mouvement « Balai Citoyen », ont clairement soutenu une transition qui serait conduite par le Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba Zida, disant même qu’il leur a fallut un deal avec l’armée pour faire plier l’ancien président sans faire un bain de sang dans le pays.
Et, les Etats-Unis s’en mêlent
Dans une déclaration rendue public ce dimanche 2 novembre, les Etats-Unis « condamnent la tentative de l’armée burkinabè à imposer sa volonté au peuple du Burkina Faso ». Le pays de l’oncle Sam a été, dans ce communiqué, aussi clair que Obama l’avait été quand il a parlé d’institutions fortes à Blaise… « Nous appelons l’armée à transférer immédiatement le pouvoir aux autorités civiles », précisent les Etats-Unis, qui souhaitent plutôt une transition respectant l’esprit de la constitution.
Persistance de la confusion
Ce dimanche a failli de peu ressembler à la mémorable journée du vendredi 31 octobre 2014 qui a le record de trois (3) présidents en une journée (Blaise Compaoré qui a présidé une parti de la journée du vendredi, Honoré Nabré Traoré qui s’est autoproclamé juste après la démission de Blaise et Isaac Yacouba Zida, qui s’est annoncé le soir du même vendredi). Ce dimanche 2 octobre, alors que Zida est désormais considéré comme le nouveau patron du pays, deux personnalités populaires du Burkina (la députée Saran Sérémé et le général à la retraite Kouamé Lougué) auraient voulu s’autoproclamé, chacun accompagné de ses ouailles, président du Faso à la RTB : bonjour la confusion et les dégâts…
Bref, ce dimanche soir, tous les regards sont tournés vers le conseil économique et social où la rencontre a été « satisfaisante », selon l’opposant maître Ablassé Ouédraogo. Le communiqué sur cette rencontre entre l’armée (dirigée par Issac Yacouba Zida), les leaders politiques et de la société civile est très attendu du côté de Ouagadougou, mais également dans le reste du monde pour savoir sur quel pied partira enfin la transition dans ce pays frère d’Afrique de l’Ouest.
Nouhou Baldé