Défaillance des contrôles à l’aéroport de Conakry ? Polémiques sur la Camera thermique offerte par la RAM

Ebola, aéroport, contrôle, défaillance Selon des informations confiées à Guineematin.com, une réunion technique organisée la semaine dernière (le jeudi 30 octobre 2014, de 10 heures à 12 heures) a mobilisé l’ensemble des intervenants pour faire le point sur la situation du contrôle à l’aéroport de Conakry. Ce sont, entre autres, le directeur de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANA), Elhadj Dianté Kéita et ses collaborateurs, les représentants des différentes compagnies aériennes qui fréquentent encore l’aéroport de Conakry, Dr. Silvie et ses collaborateurs médecins français, l’équipe des médecins contrôleurs de l’aéroport de Conakry Gbéssia et de l’hôtel Palm Camayenne, le Colonel Diané de la douane de l’aéroport, le colonel Malick Marcel Bangoura de la police de l’air…

Selon le constat fait par l’équipe des médecins français, la camera thermique de l’aéroport de Conakry ne « sert médicalement à rien », même si sa présence permet toujours de maintenir les vols vers Conakry. La caméra perturbe les contrôles (en affichant des températures anormales) et ce sont les thermos flash qui sont les plus performants, dit-on. C’est pourquoi, la délégation française, venue aider la Guinée dans la lutte contre Ebola, demande à ce que cette camera thermique- qui créerait assez de polémiques au niveau des passagers qui transitent à l’aéroport de Conakry- ne soit plus utilisée.

Selon les informations confiées à Guineematin.com : « La différence de température entre les thermos flash et la camera thermique apportée par la Royal Air Maroc est énorme et cela crée le doute même dans l’esprit des passagers. Pour que les passagers aient confiance à la fiabilité du contrôle à l’aéroport, il faut que la température prise par les thermos flash et inscrite sur les fiches soit conforme à celle de la caméra».

A cause de tous ces dysfonctionnements, les médecins français auraient proposé que cette camera ne soit plus utilisée pour les vols d’air France et tous les vols quittant l’aéroport de Conakry. Mais, malgré la demande de ces médecins, les responsables de la RAM se seraient opposés.

Par ailleurs, le suivi des passagers refoulés, n’est pas tout à fait réel : «  Dans la semaine là, deux passagers  de la compagnie Brussels Airlines ont été refoulés à l’aéroport parce qu’ils avaient une température supérieure à la normale. Pire, l’un des passagers refoulés par la compagnie, lors des questionnaires, avait dit être allé en Guinée Forestière pour faire des sacrifices pour ses parents décédés. Ce passager qui se rendait aux Pays-Bas serait dans la nature, sans suivi, avec tous les risques que ce possible contact pourrait engendrer », s’inquiète une responsable de la compagnie Brussels airlines.

Les personnelles de santé qui travaillent huit (8) heures par jour et n’ont que deux (2) jours de repos dans la semaine sont insuffisantes. Depuis plus de deux mois, l’ANA a fait la demande de personnel supplémentaire pour pouvoir bien assurer la rotation de huit (8) heures par jour. Mais, très malheureusement, le ministère de la santé et la coordination nationale de lutte contre Ebola n’ont toujours pas respecté leur promesse. Alors que les 17 personnes assurant le service à l’aéroport, dont 4 pour l’hôtel Palm Camayenne, sont  insuffisantes pour assurer la constance dans le service de contrôle sanitaire. Pourtant, le Président Alpha Condé tient à ce qu’aucune défaillance ne soit signalée à l’aéroport, au risque de mettre à nu les défaillances dans la lutte contre l’épidémie en Guinée et d’effrayer ces rares compagnies qui desservent encore Conakry.

A rappeler que cette camera thermique a été offerte à la Guinée, au tout début de l’épidémie et cela a fait l’objet d’un grand battage médiatique qui a permis aux compagnies aériennes, bien qu’hésitantes, de maintenir leurs vols sur la Guinée. C’est aussi cette caméra thermique (qu’on dit aujourd’hui défaillante) qui différencie l’aéroport de Conakry aux aéroports de Freetown et de Monrovia qui n’en disposent pas et qui ont donc été « abandonnés » par plusieurs grandes compagnies comme air France…

Abdoulaye Oumou

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