« Le jour où nous apprendrons que Bolloré à l’exclusivité, on sera au port pour « attaquer » ses installations de Bolloré », menace Laye Konaté

Elhadj Yamodou Touré, SG ONSLG, Syndicat, Guinée
Elhadj Yamodou Touré, SG de l’ONSLG

« La Guinée ne cédera pour personne. Nous refusons que Bolloré soit au port. Et, ceux qui ont pris de l’argent avec lui dans l’espoir de l’installer ou de le protéger, ils ont avalé un paquet d’hameçon », a martelé cet après-midi Laye Konaté, qui dit s’exprimer au nom du mouvement syndical… 

Ce lundi 3 novembre 2014, les Centrales syndicales l’ONSLG (l’Organisation Nationale des Syndicats Libres de Guinée), la COSATREG (la Confédération Syndicale Autonome des Travailleurs et Retraités de Guinée) et la CGFOG (la Confédération Générale des Forces Ouvrières de Guinée) ont animé une conférence à la maison commune des journalistes. Objectif, faire le point sur la situation du Port autonome de Conakry, demander l’implication des centrales syndicales dans la prise de décision et l’annulation de la lettre concernant la gestion du port par Bolloré.

Prenant la parole, El hadj Yamodou TOURE, le secrétaire général de l’ONSLG, a rappelé que l’objectif de cette conférence est de sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur les préoccupations actuelles du mouvement syndical guinéen et l’état dans lequel ce mouvement syndical se trouve. « Si on peut partager la paternité du changement, force est de reconnaître que le mouvement syndical guinéen est à la base du changement dans le pays. Mais, aujourd’hui, le mouvement syndical est déchiré et nous sommes à la croisée des chemins. Il faut que la jeunesse et les femmes viennent à notre aide pour que le mouvement syndical reprennent ses vertus d’antan », sollicite Elhadj Yamoudou Touré.

Concernant le contrat avec Bolloré, le syndicaliste dira que «  Nous ne sommes pas contre l’implantation de Bolloré en Guinée. Nous sommes contre l’exclusivité qu’on veut donner, qui expose la vie et le sort des travailleurs… Il faudrait, dans le processus de prise de décision, que les travailleurs soient là pour faire prévaloir leurs intérêts. Donc, nous réclamons une close sociale dans cette affaire de Bolloré.  Notre pays est en chantier. Beaucoup d’entreprises vont venir. Mais, il faudrait qu’on commence à faire prévaloir la position de la société civile dans les processus de prise de décision ».

Au nom du mouvement des syndicats, Laye Konaté a  demandé l’annulation de la lettre accordant de facto l’exclusivité de la gestion du port autonome de Conakry au groupe Bolloré. « Parce qu’on n’a pas pris en compte l’avis des travailleurs et de leurs syndicats dans la prise de cette décision. Nous demandons la mise en place d’un cadre réglementaire de concertation qui ne soit pas la présidence de la République, mais qu’il inclut tous les acteurs concernés. Le jour où nous apprendrons que Bolloré a l’exclusivité,  ça sera la deuxième insurrection. On sera au port pour attaquer les installations de Bolloré comme des affamés dans un champ de manioc. On mettra tout en sac, parce que la Guinée ne cédera pour personne. Nous refusons que Bolloré soit au port et ceux qui ont pris de l’argent avec lui dans l’espoir de l’installer ou de le protéger, ils ont avalé un paquet d’hameçon », a martelé le syndicaliste.

Yacine Sylla pour Guineematin.com

 

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