Le procès sur le drame de Rogbané (le 29 juillet dernier) se poursuit depuis 10 heures 02′ au TPI de Dixxinn qui a pris place dans la salle d’audience de la cour d’Appel de Conakry.
Après monsieur Fanta Oulen Bakary Camara, directeur de l’OPPROGEM, c’est le colonel Balla Samoura, commandant de la gendarmerie régionale de Conakry qui a été invité à livrer son témoignage sur ce qu’il sait, ce qu’il a fait et n’a pas fait dans le dossier du drame le 29 juillet 2014 à la plage de Rogbané où 34 jeunes ont perdu la vie, le lendemain de la fête du Ramadan.
Niant avoir été informé de l’organisation de ce concert, le colonel Samoura a dit n’avoir été informé d’une lettre « d’information » que deux à trois jours après. Pour le président du tribunal, Mangadouba Sow, il n’y a aucune secrétaire qui puisse passer plus de 24 avec le courrier de son patron ! Pourtant, le Colonel insistera n’avoir entendu parler de ce spectacle nulle part ! Même pas à la radio !
Maître Thierno Baldé de la partie civile a regretté qu’aucun des témoins ne soit informé de l’organisation de ce spectacle. Et, l’avocat de la partie a demandé à la cour d’en tirer toutes les conséquences juridiques qui s’imposent.
Pour Maître Salifou Béavogui, de la défense, si le colonel dit n’avoir pas été informé, on pourrait se demander pourquoi alors il n’y a pas eu de sanctions au sein de la gendarmerie, comme cela a été le cas au gouvernorat de la ville…
D’ailleurs, parlant de l’arrestation de Malick Kébé, Abdoulaye Mbaye et Cie, Me Salifou Béavogui estime qu’il y a manifestement deux poids deux mesures. Pour l’avocat, estime qu’il aurait dû y avoir des arrestations au sein de la gendarmerie où il y a eu des dysfonctionnements.
Sur la même lancée, Me Mohamed Traoré de la défense a estimé que si le colonel Samoura, qui est responsable de la gendarmerie de la région de Conakry, a appris qu’il y avait des gendarmes sur les lieux et qu’il n’a pas mené des enquêtes pour comprendre qui sont ces agents, c’est que son poste est vide de contenu…
Enfonçant le clou, Me Jean-Baptiste Haba de la défense s’interroge sur la particularité de cette lettre qui informait la gendarmerie de la tenue de ce concert. « Si toutes les lettres qui arrivent au niveau du secrétariat de la gendarmerie régionale part au niveau du colonel, ça veut dire qu’il a bel et bien été informé ! Sinon, quelle est la particularité de cette lettre ? »
Dans ses explications, le colonel Balla Samoura a dit n’avoir été informé que le 29 juillet aux environs de 21 heures, lorsqu’un agent de la gendarmerie l’a joint pour avoir du renfort. Et, c’est ainsi qu’il aurait appelé le gouverneur de la ville de Conakry.
Sur l’arrestation de Malick Kébé, le colonel Balla Samoura a dit l’avoir fait sur ordre du général Ibrahima Baldé, haut commandant de la gendarmerie nationale. Il dit avoir reçu un coup de fil du général alors qu’il était au niveau de Donka. Normalement, le général Baldé doit venir, dit-on dans la salle d’audience.
Les reporters de Guineematin.com sont toujours dans la salle d’audience de la Cour d’Appel de Conakry où le passage des témoins se poursuit