L’opposition à Bonfi : ce qu’en dit Sidya Touré, à son retour

Sidya Touré, président de l'UFR, députéAprès le meeting de l’opposition organisé ce jeudi 22 janvier 2015, au stade de Bonfi, certains représentants des médias dont Guineematin.com ont rencontré le leader de l’UFR, Sidya Touré, pour analyser la journée.

« C’est une manifestation qui a été organisée dans le but de mobiliser les troupes, les informer et leur dire encore une fois que depuis le début du mandat d’Alpha Condé, nous allons de crise en crise. Nous avons eu plusieurs accords avec le gouvernement qui n’ont jamais été respectés. L’objectif de ces accords est de qualifier le processus électoral. Ce dont Alpha Condé ne veut surtout pas, pour des raisons de fraudes massives. Nous avons eu les élections législatives après avoir négocié le 3 juillet 2013. Ces accords n’ont pas été respectés, nous avons eu les élections législatives et n’eût été l’Union Européenne et ses observateurs, on nous aurait raflé la totalité des communes. Mais, nous avons tenu bon. Et, aujourd’hui, du fait que la ville de Conakry, les cinq communes sont tenues par l’opposition, Alpha a décidé de tourner le dos à toute assistance, à toute collaboration avec l’opposition en se fabriquant une CENI à lui seul, en mettant un processus électoral qu’il contrôlerait de bout en bout. Voilà l’objet de nos différentes manifestations. Nous ne souhaitons pas manifester, aller dans la rue, mais nous aurions aimé être dans un pays normal en démocratie. Tout au moins avec une volonté d’avancer, faire avancer son pays. Nous aimions éviter les crises et nous aurions pu discuter avec d’autres groupes de pressions pour se mettre d’accord, ne serait ce que les bases permettant d’aller à de élections acceptables pour tous. Mais, il n’en veut pas pour des raisons que vous allez comprendre. Nous sommes dans la 5ème année de son mandat, il n’y pas de bilan à présenter aux populations. Alpha connait exactement la grande crise que nous avons traversée dans ce pays : la paupérisation généralisée, la fermeture de toutes les usines, la réalisation d’aucun projet, aucun emploi…

Tous savent très bien aujourd’hui que les Guinéens veulent ce changement. Il se cramponne sur un processus électoral qui est déjà biaisé. Voilà pourquoi nous sommes descendus dans la rue pour aller expliquer aux populations que nous n’accepterons pas cela »

Sur la lettre que le gouvernement aurait adressé à l’opposition pour l’ouverture d’un dialogue, le patron de l’UFR répond : «  C’est une manière comme je vous le dis, de ne pas prendre au sérieux les problèmes de notre pays. C’est pour amuser la galerie. Nous avons eu de dialogue avec comme co-président de ce fameux dialogue, le ministre de la justice, nous l’avons fait confiance. Nous avons discuté avec le RPG, les membres du gouvernement- cinq ministres- plus l’opposition. Nous sommes tombés d’accord sur des conclusions qu’on devait signer tout simplement les relevés de conclusion. Point par point, nous sommes tombés d’accord sur ces conclusions qui tendaient à qualifier le processus électoral, notamment la création d’un comité de suivi pour savoir si les accords fonctionnent comme nous l’avons prévu. Un comité de veille qui nous aurait permis, en tant qu’opposant, d’être présents à la CENI, notamment dans tout ce qui concerne le processus de passation de marché. Mais, dès que vous dites que vous allez organiser un meeting, on vous adresse une lettre, désormais pour chaque meeting, vous avez droit à une lettre. Mais, comme le meeting est terminé aujourd’hui, vous n’entendrez plus parler de lettre. C’est ces genres de choses que nous déplorons », a dit monsieur Sidya Touré.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo

Tél : 00224 621 09 08 18

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