Propos contradictoires de Sidya Touré ! L’opposant a-t-il peur ?

Sidya Touré, président de l'UFR, député« Cette fois, si les élections sont truquées, il y aura la guerre », a dit hier, au stade de Bonfi, Sidya Touré qui s’appuyait sur les hourras du public, satisfait de communier avec ses leaders… Alternant la langue locale soussou au français, le président de l’UFR a entonné « Nous n’accepterons pas ! », avant de remercier le public. Voir la vidéo ici

Sidya Touré n’est pas content qu’on lui « attribue » ses propres propos

Ce matin (vendredi 23 janvier 2015), dans l’émission radio actuellement la plus écoutée du pays (les GG de Espace fm), l’opposant n’a pas aimé entendre l’un des animateurs de l’émission, en l’occurrence Aboubacar Diallo, répéter ses propos d’hier au stade de Bonfi. « Je n’ai pas parlé de guerre civile », rectifie le troisième homme politique de la Guinée. Sidya Touré semblait d’ailleurs très frustré d’entendre le journaliste « raconter » des « choses qui n’ont rien à voir avec la réalité »…

Effectivement, l’opposant n’a pas ajouté « civile » à sa « guerre », qu’il comparera d’ailleurs à une menace que n’importe qui peut proférer à son vis à vis ; citant en exemple (là aussi en soussou) quelqu’un qui dirait « si tu insultes mon père, c’est la guerre », le patron du parti républicain a banalisé et presque diabolisé celui qui interprétait ses propos.

Sauf que Sidya Touré n’est d’abord pas n’importe qui et sa « guerre » n’a non plus pas été prononcée n’importe où ! Le président de l’UFR (qui avait d’ailleurs plus de gadgets au stade que n’importe quel autre opposant…) était dans un grand meeting dans son fief électoral de la commune de Matam où se réunissaient à la fois ses militants mais également des militants et responsables de l’opposition. Les discours prononcés en des lieux et moments de ce genre peuvent probablement être conditionnés par les émotions et l’euphorie, mais jamais anodins !

Par ailleurs, l’exemple de Sidya Touré (si tu insultes mon père, c’est la guerre) n’est pas trop différent de celui récemment du pape François qui dénonçait les caricatures du prophète Mohamed (PSL) par Charlie Hebdo. Le pape avait également fait référence à quelqu’un qui insulterait sa maman pour « expliquer » les attentats terroristes des islamistes. Interviewé dans l’avion, le pape François avait montré même le geste vers son médecin pour dire qu’il lui trancherait… si ce dernier insultait sa mère.

Plus près de nous (en chronologie et en sociologie), selon certains témoignages, un compatriote aurait menacé avant de faire exploser une grenade dans un maquis à Dar-Es-Salam, mardi dernier, faisant un mort et plusieurs blessés… Combien d’exemples de ce genre où des mécontents font leur « guerre » en versant du sang, endeuillant des familles ?

Bref, Sidya Touré a bel et bien annoncé hier, en soussou, au stade de Bonfi, « une guerre, si les élections sont truquées », même s’il a peut-être changé d’avis avec le recul et qu’il cherche aujourd’hui à l’atténuer et même à diaboliser ceux-là qui ne font que leur boulot d’informer et de critiquer, s’il le faut.

Ceci nous rappelle d’ailleurs un certain Cellou Dalein Diallo, dans une salle de Chicago, il y a juste quelques mois. Lui aussi, peu après le début des polémiques que « sa guerre » avaient suscitées les avaient atténuées : « combat, lutte ou guerre, on n’acceptera plus de fraude en Guinée », avait précisé le président de l’UFDG, après un bon cours de poular…

Justement, intervenant dans cette polémiques où son ami Cellou Dalein s’était embourbé, le leader du parti républicain( interviewé dans la même émission) s’était désolidarisé et même condamné de tels propos qui, à la différence du discours de Bonfi, était aussi communautaristes.

Nouhou Baldé

Ci-dessous, la tranche vidéo où le président de l’UFR a parlé de guerre au stade de Bonfi :

 

 

 

 

 

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