Le jeudi 22 janvier 2014, 25 passagers qui s’apprêtaient à embarquer à l’aéroport de Conakry pour Luanda (Angola), via Casablanca (Maroc), ont été interpellés. Le lendemain, vendredi 23 janvier 2015, ils ont été transférés, aux environs de 11 heures, au tribunal de Mafanco, puis incarcérés (21 des 25 personnes), vers 13 heures, à la maison centrale de Conakry. Comment cela est-il arrivé et à quoi peut-on s’attendre ? Guineematin.com a rencontré les acteurs qui ont directement gère cet épineux dossier…
A l’aéroport de Conakry, Guineematin.com a rencontré le commissaire spécial de l’Aéroport, Abdourahamane Doumbouya, pour mieux s’informer de ce dossier d’interpellation des voyageurs : « Lors du contrôle, à 1 heure du matin, au guichet transfrontalier, nous avons constaté, sur 27 passagers Guinéens, l’obtention indue des visas angolais. Quelque chose qui constitue une infraction prévue et punie par l’article 163 du code pénal. Et, nous avons informé le procureur du placement en garde à vue de ces personnes », explique le commissaire.
Poursuivant son intervention, le commissaire dira : «il y a un peu plus de deux semaines, j’ai engagé un vaste programme de lutte contre l’immigration clandestine. Les gens, qu’est ce qu’ils font ? Avec les complices parmi les filières qu’ils ont, dans la semaine nous avons tous les jours les vols de la RAM (Royal Air Maroc) qui quitte dans les environs de 00 heure. Ils ont choisi deux jours ou la connexion est facile les mercredis et les samedis. Il y a deux semaines, je me suis intéressé à cela pour qu’on me donne le nombre en récupérant tous les manifestes dès le départ de tous les passagers, au départ de Conakry avec leur destination », a-t-il dit.
Selon le commissaire Abdourahmane Doumbouyah, ce sont les arrestations de nos compatriotes vivants en Angola pour séjour illégal qui l’ont poussé au cas particulier des voyageurs à destination de Luanda : « Particulièrement, je me suis intéressé aux passagers Guinéens en destination de Luanda. Quand je me suis intéressé à la chose, le premier jour, on m’a communiqué une liste de 49 personnes qui partaient sur le vol Air France. Tous ont été interpellés par moi dans mon bureau, et une vérification a été faite ».
S’agissant des lieux d’obtention des visas, le commissaire précise qu’il y a des gens qui se font délivrer le visa à l’ambassade de l’Angola en Guinée, mais aussi dans les autres ambassades qui ne sont pas ici en Guinée : « Ils mettent leurs passeports dans des enveloppes de DHL et envoient, en Afrique du Sud, en Angola, en Guinée Equatoriale ou en Guinée Bissau. Voila les quatre dossiers que j’ai. Les personnes qui ont des visas signés par l’ambassade d’Angolais, nous n’avons pas besoin de les refouler», soutien t-il.
Mais, pour les autres ? « Les différents mis en cause ont été auditionnés. Ils ont reconnu avoir bénéficié de la complicité et ont été dirigés par une filière clandestine internationale très structurée. Toutes les auditions révèlent un schéma pour l’obtention des visas », explique le commissaire Doumbouya.
Pour lui, cette filière a des connexions dans les pays comme l’ Afrique du Sud, la Côte d’ivoire, la Guinée Bissau, la Guinée Equatoriale et l’Angola qui ont permis d’établir les prestations des titulaires de passeport des visas touristes d’une durée donnée.
Sur les traces des voyageurs au TPI de Mafanco
Après leur transfert vers le TPI de Mafanco, Guineematin.com s’est rendu au parquet de ce tribunal, près du grand marché Madina. Là aussi, ils nous ont signifié que les mis en cause sont sur mandat de dépôt et ont été transférés à la maison centrale de Conakry en entendent leur jugement.
Guineematin.com sur les traces des voyageurs à la Maison centrale de Conakry
A la maison centrale de Conakry, le régisseur nous à confié qu’il n’a reçu que 21 personnes sur les 27 qui ont été interpellées à l’aéroport. La question qui se pose est de savoir où sont passés les six autres voyageurs qui ont été interpellés avec les 21 à l’aéroport ?
Aux dernières nouvelles, Guineematin.com a appris que les prévenus arrêtés en flagrant délit devraient être jugés pour « faux et usage du faux » au tribunal de première instance de Mafanco le lundi 26 janvier à 9 heures.
Addoulaye Oumou pour Guinéematin.com
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