Ousmane Gaoual : Pourquoi la recomposition de la CENI s’impose à l’opposition avant les élections ?

Ousmane Gaoual, député « Le commissaire de la NGR siège dans le groupe de l’opposition à la CENI, alors que le député de la NGR siège du côté de la mouvance au parlement. Vous prenez l’UFR qui siège à l’opposition, alors qu’à la CENI, son représentant s’est publiquement déclaré être de la mouvance », dixit le député Ousmane Gaoual.

Lors d’une conférence de presse tenue le samedi dernier (7 février 2015) au siège de Guineematin.com, le député Ousmane Gaoual Diallo a largement expliqué pourquoi l’opposition réclame la reforme de la CENI avant les élections en Guinée : « Il faut savoir que la CENI est basée sur une loi qui dit que les commissaires sont choisis de façon paritaire entre la mouvance et l’opposition. Pour déterminer la mouvance et l’opposition, la loi dit que c’est à partir de l’Assemblée nationale qu’on fait la déclaration pour dire voilà ceux qui sont à l’opposition et voilà ceux qui sont à la mouvance. Or, cette CENI a été installée à une période où il n’y avait pas d’Assemblée. Depuis l’installation de l’Assemblée nationale, les partis qui se déclarent aujourd’hui de la mouvance qui siègent au parlement ont leurs commissaires qui sont  commissaires de l’opposition au sein de la CENI », a-t-il expliqué.

Prenant ainsi comme exemple la NGR d’Ibrahima Abé Sylla ou de la GéCi de Fodé Mohamed Soumah : « Le commissaire de la NGR siège dans le groupe de l’opposition à la CENI, alors que le député de la NGR siège du côté de la mouvance au parlement. Vous prenez l’UFR qui siège à l’opposition, alors qu’à la CENI, son représentant s’est publiquement déclaré être de la mouvance », dit-il.

Pour l’élu de Gaoual, ces dysfonctionnements doivent être corrigés pour rester dans la légalité : « Donc pour rétablir la légalité de la CENI, il faut que ceux qui se déguisent soient compté de la mouvance que sa soit à l’Assemblée où à la CENI…», expliquait le député de Gaoual.

A la question de savoir si l’opposition a introduit un projet de loi au parlement allant dans le sens de réformer la CENI, Ousmane Gaoual Diallo a répondu par l’affirmative : « Depuis le mois d’octobre, l’opposition a déposé une proposition de loi au secrétariat du parlement pour la restructuration de la CENI et l’amélioration du code électoral. La mouvance a refusé systématiquement qu’on examine ce texte. Quant est- ce qu’il aura un débat ? Parce que si on nous dit que le débat doit avoir lieu au parlement, il faut savoir que même pour mettre au programme une proposition de loi, on procède par le vote au bureau de l’Assemblée. Or, dans le bureau, sur les 17 membres, il n’y a que 4 seulement qui sont de l’opposition. Donc, quand le texte de l’opposition arrive, on rejette. Ils ne veulent pas qu’on discute de ça à l’Assemblée. Qu’est- ce qui nous reste à faire ? C’est la rue. Il faut que les Guinéens comprennent ça ! L’opposition a fait ce qu’il faut, déposer une proposition de modification de la CENI, on peut en discuter en plénière et ne pas être d’accord. Mais, la manière de rejeter, de mettre ça de coté, refuser même qu’on ouvre les débats… que le Président de la République dise pourquoi. Parce que c’est lui qui donne instruction à l’Assemblée nationale pour qu’ils refusent d’examiner les textes de lois et du code électoral. Il faut savoir que l’opposition extra-parlementaire ainsi que l’opposition parlementaire ont rédigé des propositions de loi… »

Par ailleurs, l’élu uninominal de Gaoual a ajouté que l’opposition a tenu compte de certains paramètres dans sa proposition de loi : « On a tenu compte de deux choses : à l’issue des législatives, il  y a eu des observateurs qui ont estimé qu’il y avait beaucoup de vides juridiques dans le code électoral. L’absence notamment du juge électoral a été dénoncée puisque quand tu as un problème, on ne sait pas vers qui aller. On a écouté la Cour suprême, elle nous a dit qu’elle est incompétente. Il fallait qu’on ait une autre juridiction. Pour ne pas qu’on ait les mêmes problèmes en 2015, il est nécessaire d’améliorer le cadre de dialogue pour permettre d’avoir des élections transparentes ou, au cas essayant, avoir de recours »

Fatoumata Yacine Sylla

Tél : (00224)628 71 71 56

 

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