Le gouvernement sénégalais, via, l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), a décidé d’interdire l’importation de la pomme de terre. La décision est entrée en vigueur hier, dimanche 15 février 2015 et dure quatre mois…
L’argument avancé par les sénégalais est la protection des producteurs nationaux. C’est la première fois que ce produit maraîcher est interdit d’importation par le Sénégal. Et, c’est pour cela qu’elle suscite beaucoup d’interrogations et d’interprétations au-delà même des frontières sénégalaises.
La République de Guinée dont les producteurs n’avaient que l’exportation vers ce pays pour espérer s’en sortir ont été durement affectés par la fermeture des frontières suite à la maladie à virus Ebola. Dans un discours populiste et presque moqueur, le président guinéen avait alors menacé de priver bientôt Dakar de la pomme de terre guinéenne, en construisant des unités industrielles de transformation des productions locales.
Sauf que ces autres promesses se font toujours attendre et d’ailleurs, on entend plus parler de telles usines ! Et, les producteurs guinéens se frottaient déjà les mains avec la réouverture des frontières sénégalaises, sans imaginer que la Terranga n’était plus accueillante aux « pommes sorties des terres » guinéennes…
Faut-il y voir une « réponse » aux menaces du président Alpha Condé ? Beaucoup d’observateurs y voient un lien.
En attendant, au-delà des pertes que cette décision entraînera du côté des producteurs guinéens, les consommateurs sénégalais également peuvent s’inquiéter des capacités locales à satisfaire le marché, à la fois en quantité et en qualité…
Nouhou Baldé
