‘’Sidya Touré n’est jamais venu chez nous… ‘‘, a dit un fils de l’imam de Yimbaya

Mohamed Soumah, fils de l'imam de l'imam de YimbayaComme on le sait, les forces de l’ordre ont interpellé un imam qu’on suspecterait d’avoir contracté le virus Ebola, le 09 janvier 2015 à Yimbaya marché, dans la commune de Matoto.  Ce qui avait provoqué la colère des jeunes du quartier, entraînant des échauffourées avec une paralysie de la circulation et des dégâts matériels dont deux bus calcinés.  Actuellement, cet imam, El hadj Mamadou Soumah, est toujours incarcéré à la maison centrale de Kaloum, au centre ville de Conakry. Loin d’être mis en quarantaine ou dans un centre de traitement, comme le laissaient croire certaines rumeurs…

Pour mieux comprendre ce qui était à la base de cette ahurissante interpellation de celui qu’on présentait comme un imam « suspect d’Ebola », Guineematin.com a envoyé un reporter dans la famille de ce « suspect », à Yimbaya marché.

Mohamed Soumah, fils de l’imam, explique les raisons qui ont conduit aux manifestations : «Tout a commencé il y a près d’un mois. Nous avions un locataire ici qui avait son petit frère du nom de Amara qui était malade de la fièvre typhoïde, qui a rendu l’âme et ils l’ont envoyé à la mosquée pour la prière. Mais, les imams ont dit qu’ils ne touchent pas le corps sans autorisation des autorités sanitaires. Et, la croix rouge est venue chercher le corps pour l’amener à Donka. Quelques heures après, ils ont renvoyé le corps,  accompagné d’un document certifiant que le jeune n’était pas mort d’Ébola. Donc, nous l’avons enterré. Cependant, deux jours plus tard, c’est l’équipe de la croix rouge qui s’est présentée à nous pour dire qu’elle veut désinfecter les lieux. Frustrés de la présence de la croix rouge dans le quartier, les jeunes les ont chassés et il parait qu’un d’entre eux a été blessé. Quelques jours après, une équipe de la coordination anti-Ebola, accompagnée du chef du quartier et des agents des forces de l’ordre nous ont présenté une convocation notifiant qu’un de leur agent a été blessé. Il y a eu du bruit, les gens sont encore sortis, mon papa qui est un peu malade, car frappé par l’âge, a demandé aux gens de se calmer et il a dit aux agents de rentrer et que son fils ainé ira répondre à sa convocation. Finalement, ils sont repartis. Mais, deux semaines plus tard, le lundi dernier, très tôt, à 06 heures du matin, alors que mon père revenait de la mosquée, les forces de l’ordre sont venues le kidnapper.  Ce qui a occasionné tous ces incidents que l’on connaît », poursuit t-il.

Sur les rumeurs faisant état d’un passage du leader de l’UFR, Sidya Touré, qui aurait été à la base de tous les problèmes de l’imam, le fils de l’imam est catégorique : « Sidya Touré n’est jamais venu chez nous ».

Enfin, Mohamed estime qu’aujourd’hui, ils ont sensibilisé la jeunesse et leur ont fait comprendre que rien ne pourra  se résoudre par la violence. « Je lance un appel aux autorités afin qu’elles relaxent mon père, car il est malade, je crains que son état de santé se dégrade davantage en prison », plaide-t-il.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

 

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