Trouvée dans son village à Bantanhi Koloun, à l’absence de sa maman qui s’est déplacée momentanément pour un autre village, Rougui Baldé a du mal à revenir sur le viol collectif dont elle a été victime récemment et qui a été classé par la gendarmerie locale. Les larmes aux yeux, elle a accepté de répondre à quelques questions avant d’indiquer qu’elle ne souhaite pas trop en parler au correspondant de Guineematin.com à Koïn qui s’est rendu à son village, à Bantanhi Loloun, secteur de Koïn 1, à 3 kilomètres de Koïn centre.
Comme nous l’écrivions dans nos précédentes dépêches, une fille de seize a récemment été victime de viol collectif dans la sous préfecture de Koïn, préfecture de Tougué. Mais, à cause des liens familiaux avec les parents de l’un des violeurs, l’affaire a été étouffée. La gendarmerie locale a fait payer un montant aux parents des jeunes violeurs pour abandonner les poursuites. Un montant de six cent mille francs guinéens a été donné à la maman de la fille… Ce dimanche, le correspondant local de Guineematin.com a rendu visite à la victime qui a accepté de se confier…
A la question de savoir son état actuel de santé, elle dit : « après l’acte de viol, j’ai été traitée au centre de santé à cause des saignements, mon cou et mes yeux me faisaient très mal. Jusqu’à présent, je n’ose pas marcher sous le soleil, mes yeux me font mal ».
Après le viol, le problème avait été réglé en famille, puis entériné par la gendarmerie, proposant un paiement de six cent mille francs guinéens (600 000 GNF), environ 70 euros, à la fille pour les sévisses corporelles subis.
A la question de savoir si la fille a effectivement reçu ce montant ou sa famille Rougui Baldé répond en ces termes : « Je ne sais pas si ma maman a reçu ou pas. En tout cas, moi, je n’ai pas reçu cet argent ». Gênée de parler de son viol, elle met fin à notre entretien : « Je n’aime pas parler de ça, si je me rappelle de ce qui s’est passé, je ne dormirai pas ». Nous avons été obligé d’interrompre l’entretient par ce que la fille se montrait mal à l’aise en évoquant ce sujet.
Interrogée, via un membre de la famille, madame Hawa Diallo, maman de la fille violée, a confirmé avoir reçu les 600 000 francs guinéens de la gendarmerie. Le frère de la victime, Abdourahamane Baldé, a ajouté « la maman m’a dit qu’elle a reçu l’argent. Et, après avoir déduit les frais de leur déplacement à Tougué, elle veut utilisé le reste à l’acheter d’une valise pour la fille, se référent à ce que certains disent, si une fille est voilée, son violeur doit lui donner tout ce qu’une fille doit avoir lors de son mariage »…
De retour de Bantanhi Koloun, Alpha Ibrahima Diogo Baldé pour Guineematin.com
