« Les gens ont été pourchassés comme du gibier », témoignent des rescapés à Kantédou

Mandiana, Carte de la préfectureAprès avoir interrogé des rescapés, des blessés, le sous-préfet, le maire de la commune rurale, les présidents des deux districts concernés, des doyens du village… l’envoyé spécial de Guineematin.com à Kantédou Balandou a appris qu’il y a eu de nombreuses violations des droits humains ! Dans cette partie guinéenne, ce sont des maliens qui sont accusés.

« C’est très tôt de parler avec exactitude de bilan. Parce que les gens ont été pourchassés ici comme du gibier, on dirait une chasse contre des animaux sauvages. Il y a eu beaucoup de personnes qui ne sont toujours pas retrouvées… », a notamment dit Bakary Kanté, un des rescapés qui a juré à l’envoyé spécial de Guineematin.com, avoir marché avec d’autres infortunés depuis jeudi 26 février (le lendemain de l’affrontement) pour rentrer à Kantédou ce dimanche (1er mars 2015) pour échapper des exactions qui commençaient dans certains villages maliens proches de la frontière.

Aux dires de certains blessés rencontrés et du président du district de Kantédou, monsieur Saïdou Kanté, il y a eu huit (8) morts du côté malien (dans les localités de Gnawoulen, Kobalen et Sandafara) ; et, côté guinéens, quatorze (14) blessés dont quatre (4) graves.

Mais, pour sa part, monsieur Sangaré dit qu’il y a encore beaucoup de guinéens sont portés disparus dont sa femme… De graves exactions auraient été commises (y compris des actes de viol) dans certains villages maliens contre des guinéens, notamment à Gnawoulen, Kobalen et Sandafara…

Enfin, des agents de la gendarmerie maintiennent le calme sur les lieux. Nos informateurs indiquent que les agents maliens sont beaucoup plus nombreux que les guinéens sur la zone conflictuelle.

Des communautés guinéennes et maliennes se sont affrontées à la frontière de ces deux pays le mercredi 25 février dernier sur un site d’orpaillage faisant plusieurs morts dont deux gendarmes maliens « criblés de balles ». Les populations et les autorités locales ont invité les dirigeants guinéens et maliens d’acter la tracée d’une frontière entre les deux pays pour mettre fin à ces récurrents conflits. Les communautés qui habitent les deux côtés de la frontière sont apparentées et partagent presque tout, y compris les cérémonies. Mais, la découverte des mines d’or qui sont exploitées de façon artisanale oppose les uns aux autres.

De Kantédou (Mandiana), Mamadou Sounoussy Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

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