Rupture du carburant à Conakry : Constats et témoignages sur le terrain

Station, carburant, Le réajustement des prix des produits pétroliers survenus samedi dernier, a comme par hasard donné lieu à une crise de carburant dans les stations de Conakry ce lundi 2 mars 2015. Ce qui du coup a entraîné une paralysie dans la circulation.

La pénurie de carburant dans la plupart des stations de la capitale a affecté le trafic ce lundi, et certains automobilistes ont eu du mal à se procurer de l’essence. Des files d’attente étaient perceptibles devant des stations, comme au niveau de Total au quartier de Kameroun.

Parmi les automobilistes en quête du précieux liquide, il y avait M. Lamah, entrepreneur de son état, qui au micro de notre reporter se demandait pourquoi cette pénurie de carburant au lendemain d’une décision ayant donné lieu à un réajustement des prix à la pompe.

« Ils ont fait une légère réduction des prix, et voilà que la crise d’essence se fait sentir au niveau des stations. Il n’ya que quelques stations qui sont ouvertes avec beaucoup d’affluence devant les stations. Je ne peux même pas bouger pour me rendre au service, faute de carburant », se plaint notre interlocuteur.

Station Habib KéitaHabib Keïta, chauffeur de taxi qui était également dans la queue dit avoir sillonné plusieurs stations, qui selon lui, ne fonctionnent pas sauf. Notre interlocuteur affirme avoir pu se procurer de l’essence à la station Total de Kameroun à 8000 francs guinéens le litre. Habib Kéita souhaite que le prix du litre de carburant soit réduit à 6000 francs guinéens.

A Dixinn, la station Total située en face de l’esplanade du stade du 28 septembre est fermée, et seuls les gérants de la boutique assurent le service sur les lieux.
La station Shell de l’oasis de Dixinn elle, avait ouvert, et les automobilistes qui sont passés ont réussi à se procurer du carburant. Même si vers 10h, les gérants ont décidé d’arrêter le service, arguant que le stock disponible était épuisé.

 

Station Mariam SoumahDurant cette randonnée dans les stations, nous avons pu constater aussi que certains clients détenaient des bidons.

Ces détenteurs de bidon qui ont réussi à se faire servir seraient des vendeurs d’essence sur le ‘’Marché noir’’. C’est le cas de Mariam Soumah, jeune femme venue de Tombo. Selon elle, ‘’chaque bidon de 10 litres ou 20 litres est servi contre 10000 fg, et qu’aucune station du centre ville n’était fonctionnelle ce matin ’’. Sur place elle dit avoir vendu un bidon de 10 litres à 200 000 fg.

 

Station Sékou SampuloLa fermeture de la station Shell de l’oasis a fait des mécontents, dont Sékou Sampilo, chauffeur qui était venu acheter du carburant, mais qui n’a pas eu la chance d’en trouver.

Très remonté contre le gouvernement face à cette situation, il dira que « Le gouvernement là ne respecte pas sa population, parce qu’on ne peut pas faire hasardeusement un décret. S’il ya eu un décret normalement les citoyens doivent veiller à son application. Mais est-ce que le gouvernement même avait averti les gérants ? » Pour lui, avant même de diminuer les prix, le gouvernement devait se retrouver d’abord avec les détenteurs des stations pour voir la situation, avant de commencer la vente au nouveau prix. Et que le président doit d’abord défendre l’intérêt des Guinéens, car ce sont eux qui ont voté pour lui», a-t-il conclu.

Yacine Sylla pour Guineematin.com
Tel : (224) 628 71 71 56

 

 

 

 

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