Les grandes lignes de l’interview de Vladimir Poutine

Vladimir Poutine, RussieDans une interview au consortium de radiodiffusion et de télévision russe, VGTRK, le président russe s’est prononcé sur la probabilité d’un conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. Vladimir Poutine a expliqué ce qui empêchait les Occidentaux de comprendre l’essence du conflit dans le Donbass. Il a, enfin, apprécié le niveau de confiance au sein du « quartet Normandie ».

De la guerre avec l’Ukraine

Vladimir Poutine exclut toute possibilité de conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. « Je pense que ce scénario apocalyptique est improbable et j’espère que ça n’ira jamais jusque-là », a déclaré le président russe.

Sur l’efficacité des accords de Minsk

Le président russe estime que les accords Minsk-2 ont montré leur efficacité et qu’il n’y avait donc aucun besoin d’adopter des mesures urgentes concernant le Donbass à l’heure actuelle.

« Ces accords de Minsk (du 12 février 2015) ne sont pas restés un simple document élaboré par les quatre participants au processus — l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne. Ils sont fixés dans la résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour prendre la forme d’un acte juridique international soutenu de facto par toute la communauté internationale », note Poutine.

Sur le niveau de confiance entre les dirigeants de la Russie, de la France et de l’Allemagne

Poutine a déclaré que personne en Europe n’avait besoin d’un conflit en Ukraine. Selon le président russe, le chef de l’État français et la chancelière allemande jaugent correctement la situation et agissent sincèrement.

« Ce n’est pas dans chaque famille que l’on peut trouver une confiance absolue ; il est encore plus difficile de la trouver au niveau international. Néanmoins, je pense que nous nous comprenons et que, somme toute, notre confiance est partagée, même si une petite dose de méfiance existe dans nos relations », déclare Vladimir Poutine.

Des relations avec Porochenko

Poutine a annoncé qu’il poursuivait la coopération avec Piotr Porochenko, bien qu’il soit surpris par certaines déclarations du président ukrainien. Ce dernier a récemment annoncé que le conseiller du président russe, Vladislav Sourkov, était impliqué dans les émeutes de l’an dernier à Kiev, qui ont fait plus de cent victimes.

« Nous maintenons le contact avec Piotr Porochenko. Je suis parfois surpris par les déclarations publiques du gouvernement ukrainien, par exemple sur le fait que personne de notre administration aurait participé aux événements tragiques sur le Maïdan, il y a un an », déclare le président russe.

« C’est complètement absurde, à se demander d’où viennent ces idées. Parfois, j’entends que ces déclarations s’appuient sur des informations inexactes des services de renseignements. Je voudrais demander d’être plus attentif dans l’utilisation des informations qui arrivent sur la table de mes collègues ukrainiens », ajoute Poutine.

Sur l’intention de Porochenko de reprendre la Crimée

Le président russe estime qu’il serait préférable pour l’Ukraine que son président se concentre sur un travail constructif pour la mise en œuvre des accords de Minsk au lieu de faire des appels revanchards.

« Le gouvernement d’un État européen aussi grand que l’Ukraine doit avant tout, faire revenir le pays à la normale, relancer l’économie, le secteur social, normaliser ses relations avec le sud-est du pays de manière civilisée, assurer les droits et les intérêts légitimes des habitants du Donbass. Je suis persuadé que ce serait le cas si les accords de Minsk étaient mis en œuvre », affirme le président russe.

Sur les déclarations obsessionnelles de l’Occident sur une « agression russe » contre l’Ukraine

Le chef de l’Etat russe d’estimer que certaines forces étrangères présentent dans leur intérêt, grâce aux médias sous contrôle, une interprétation déformée des événements en Ukraine, très éloignée de la réalité.

« Le monde est complexe et diversifié, certains voient, mais d’autres ne veulent pas et le taisent. Le monopole des médias mondiaux permet à nos opposants de se comporter tel qu’ils le font. Ensuite, une remarque probablement négligente durant ma visite en Hongrie, quand j’ai dit qu’il était vexant de perdre contre ceux qui étaient des mineurs et des paysans, encore hier. C’est également désagréable pour la Russie de perdre, mais moins humiliant. Dans le même temps, nous connaissons les déclarations de hauts dirigeants ukrainiens, y compris de l’armée ukrainienne. Comme le chef d’état-major de l’armée ukrainienne qui a dit « nous ne sommes pas en guerre contre l’armée russe ». Que faut-il de plus? », s’interroge Poutine.

Propos transmis par

Ibrahima Sylla, Géo-stratège

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