Barrage de Fomi : 58 villages seront déplacés, soit 48 000 personnes

FOMI, barrage de Fomi, énergie, Les mercredi 4 et jeudi 5 mars 2015, le Novotel de Conkary a servi de cadre à un atelier de restitution de l’étude sur la sécurisation des terres des populations affectées par le barrage de Fomi, situé  en Haute Guinée. C’est une initiative de Global Water Initiative en Afrique de l’Ouest.

L’objectif de ce présent atelier est de restituer aux acteurs et partenaires nationaux concernés l’étude et la synthèse sur la sécurisation foncière des terres agricoles au profit des populations affectée par le barrage de Fomi afin de contribuer à la finalisation des documents.

Présent à cette cérémonie d’ouverture, Jean Eduard Sagno, Président de la Coordination Nationale des Usagers du Bassin du Niger, s’est réjoui de ce présent atelier avant d’attirer l’attention des uns et des autres sur la sécurisation des droits  fonciers des populations affectées par le projet Fomi. « En s’appuyant sur les principes de la charte de l’eau de l’Autorité du Bassin du Niger qui est notre cadre de référence au niveau du bassin, il apparait plus que nécessaire de porter une action particulière à cette problématique afin de définir les mesures favorisant l’accès de tous les groupes propriétaires fonciers, utilisateurs et autres à cette ressource vitale pour les communautés. Les communautés affectées conscientes des impacts du processus du déplacement pour cause d’utilité publique avec la perte des statuts coutumiers sur les terres ancestrales plaident pour une sécurisation de leurs droits sur les terres de compensation qui leur seront  données quelque soit leurs types ».

Pour le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture, Naman Keita, la réalisation du barrage de Fomi se présente comme à la fois une priorité nationale et régionale à l’échelle du bassin  du Niger. « Le barrage de Fomi qui devra déplacer 58 villages soit 48 000 personnes dont la principale source de revenu provient de l’agriculture. Cela va donc affecter considérablement d’importantes potentialités agricoles. En particulier,  la création du réservoir entrainera la perte des terres pluviales irriguées ayant les meilleures aptitudes agricoles de la zone. Cette perte de la potentialité agricole couplée à l’expropriation et à la réinstallation des populations sur de nouvelles terres demande donc une attention particulière à la question foncière pour préparer au mieux les transformations à venir dans la propriété et la gestion des terres », dira Naman Keita.

Le Représentant du Global Water Initiative a, pour sa part, présenté la priorité du projet Fomi. « La priorité est de donner aux futures populations affectées les moyens de bien vivre les changements annoncés en proposant des mesures fortes pour leur permettre de bénéficier réellement des futures retombées du barrage. Le déplacement d’environ 48 000 personnes prévues à Fomi présente des enjeux énormes pour réussir leur installation et le développement local qui devra suivre sur le long terme. Dans cette perspective, la problématique de l’expropriation et de la compensation juste est à étudier de près dans laquelle la sécurisation foncière doit se révéler effective et adaptée aux réalités du terrain et des sociétés traditionnelles en place.  D’où l’importance de capitaliser les connaissances et  pratiques locales et de renforcer au besoin les cadres juridiques et administratifs afin de répondre aux attentes des populations affectées à travers une concertation inclusive des parties prenantes pour définir les bons outils de sécurisation »

A sa prise de parole, le Ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Cheick Talibé Sylla, a demandé l’implication de tous les secteurs afin que ce barrage  soit réalisé.  « Notre objectif, c’est de démarrer cette année le barrage de Fomi. C’est pourquoi j’espère que ce serait le dernier atelier. On doit se focaliser maintenant avec tous les partenaires techniques et financiers à trouver les voies et moyens pour la réalisation de ce barrage qui est déjà plus vieux que beaucoup parmi nous ici. Je sais qu’on ne peut pas construire  un tel ouvrage sans toucher les intérêts des populations qui sont dans la zone du projet. C’est grandiose de déplacer 48 000 personnes, mais c’est aussi un intérêt que tout cela peut apporter à notre pays et à notre voisin du Mali. Dans l’intérêt donc de ces deux pays, je pense que le projet mythique de Fomi doit enfin voir le jour pas par la pose d’une pierre qui a été déjà faite  plusieurs fois, mais pour le lancement effective des travaux en 2015 », a dit le ministre de l’Energie.

Assy Diallo pour Guineematin.com

Tel. : 621 82 08 53

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