Le mercredi 04 mars 2015, les travailleurs de la société « Enco 5 » sont sortis nombreux pour exprimer leur mécontentement contre l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), a constaté sur place l’envoyé spécial de Guineematin.com qui a suivi la manifestation.
Selon les manifestants, depuis très longtemps, ils ont attiré l’attention de l’inspection du travail sur leurs conditions de vie dans l’entreprise. Difficultés liées surtout au manque de contrat entre eux et leurs employeurs. Toutes les démarches menées pour se faire entendre dans leurs droits sont restées vaines.
C’est pourquoi ces derniers temps, la frustration s’est beaucoup accentuée surtout lorsque des inspecteurs de l’USTG sont venus (mardi 3 février 2015) rendre visite à la Direction Générale sans même écouter ni demander aux travailleurs sur leurs conditions de vie ou de travail, nous a-t-on dit.
Interrogé par Guineematin.com, le porte parole des manifestants, Jean Faya Mara a indiqué que les ouvriers de la société ENCO 5 ne veulent plus de l’USTG: «nous ne voulons plus de l’U.S.T.G car les inspecteurs du travail qui sont sensés défendre nos intérêts ne se soucient plus de nous. Mais ils ne pensent plutôt qu’à leurs propres intérêts. Ils sont venus à Enco 5 ici sans même nous écouter. Malgré que nous ayons insisté, ils disent qu’ils n’ont pas notre temps. Désormais, nous (les travailleurs d’Enco 5) réclamons le Syndicat Indépendant des Forces Ouvrières de Guinée (SIFOG) pour nous représenter car il est le seule qui pourra légitimement défendre nos intérêts.»
Poursuivant, Jean Faya Mara ajoute que les travailleurs de la société n’ont aucun problème avec la direction mais plutôt avec l’inspection du travail : « nous avons un PDG qui est soucieux de notre avenir malgré qu’il n’y ait pour le moment pas assez de contrat. Il a engagé les anciens travailleurs qui étaient aux chômages, nous ne voulons plus de l’USTG car elle ne défend pas nos intérêts. Aujourd’hui, nous ne voulons que le SIFOG. Déjà nous avons déposé une pétition au ministère des Travaux Publics et des Finances. Nous voulons des contrats et surtout un emploi durable car sans travail nous ne pourrons pas subvenir à nos besoins et à celui de nos familles.»
A rappeler que n’eut été la reprise de l’usine par le nouveau PDG, Ashot Agakhanov, elle aurait été aujourd’hui en faillite et ses travailleurs aux chômages. C’est pourquoi, l’ensemble des travailleurs lui ont soumis un cahier de doléances comportant huit points à savoir : l’augmentation des salaires; la dotation des travailleurs en denrée alimentaire (riz, sucre, et huile); le paiement de la prime au titre de 13ème mois; la prime d’ancienneté de travail; la dotation des travailleurs en tenue (casque, tenue et chaussures); la subvention du syndicat pour les cas sociaux; la régularisation de leur situation à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale, mais aussi la construction d’une cantine ouvrière pour les travailleurs ainsi que d’une infirmerie.
Ci-dessous, quelques vidéos réalisées à Enco 5 avec les travailleurs :
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
