Comme annoncé précédemment, l’opposition guinéenne a annulé, à la toute dernière minute, la conférence de presse qu’elle devait animer ce lundi 16 mars 2015 à la maison de la presse. Sans dire aucun motif, ni donner aucune autre date, les opposants ont juste annoncé le report de leur sortie médiatique.
Pour mieux comprendre les motivations qui ont conduit à cette décision, Guineematin.com a joint au téléphone le porte parole de l’opposition, Aboubacar Sylla. Selon ce député et président de l’UFC, le report de cette conférence de presse n’a rien à voir avec des réticences internes. « Nous avons parlé de suspension de notre participation à l’Assemblée nationale et non de démission », a précisé l’opposant.
L’arrivée tardive du président de l’UFDG et l’absence des autres leaders (Sidya Touré, Alpha Ibrahima Sila Bah et Lansana Kouyaté) sont les principaux motifs évoqués par monsieur Sylla. « Nous avions besoin d’un quorum pour prendre et annoncer des décisions sérieuses qui sont à la hauteur de la trahison de la CENI et pour engager l’épreuve de force voulue par le pouvoir », a surtout dit Aboubacar Sylla, parlant d’un report de la conférence de presse pour seulement deux ou trois jours.
Mais, sur la grave crise politique qui est en train de s’ouvrir, le porte parole de l’opposition parle plutôt de grave dérive dictatoriale. Pour Aboubacar Sylla, les Guinéens doivent ouvrir les yeux sur ce régime qui caporalise tout aujourd’hui : société civile, patronat, syndicat, etc. « C’est la démocratie à la base, la démocratie tout court qui est en train de mourir… », se plaint le porte parole de l’opposition, l’air aussi préoccupé qu’un capitaine qui apercevrait des vagues qui menacent de couler son bateau…
Nouhou Baldé
