Un prisonnier pas comme les autres est détenu actuellement à la Maison Centrale de Conakry. Avant même son interpellation à N’zérékoré, Mamadou Diallo, alias Junior, faisait parler de lui comme étant un « criminel redoutable, mais ayant des protections de certaines hautes autorités de la gendarmerie et de la police ».
A la maison centrale de Conakry, l’homme a effectivement confirmé ces rumeurs en citant dans les médias privés guinéens les premiers responsables de ces deux principaux corps chargé de la sécurité et de la protection civile en République de Guinée.
Poussant un peu plus le pion dans le détail de ses accusations, Junior accentuera ses propos sur les rivalités déjà à peine voilées entre les gendarmes et les policiers qu’il prétend d’ailleurs avoir aidé à tour de rôle. Sa première sortie était sur Guineenews.org et la dernière chez les Grandes Gueules de la radio Espace Fm. En réalité, ce prisonnier tout particulier a choisi deux des médias privés guinéens parmi les plus lus et plus écoutés ; mais également des médias privés connus pour leur sérieux dans le traitement de l’information, donc leur crédibilité…
Embarrassées par ces dénonciations dont elles semblent avoir du mal à apporter la moindre contradiction, les autorités guinéennes ne diligentent aucune enquête sur ces graves accusations. Au contraire, elles se fâchent contre ces révélations et ne se contentent même pas d’une suspension ! Le gouvernement annonce le limogeage du Directeur National de l’Administration Pénitentiaire, monsieur André Sasela Leno et son remplacement par monsieur Alpha Tanoudy Camara, qui assurera l’intérim.
La première et « importante » mission assignée d’ailleurs au nouveau patron de l’administration pénitentiaire est, selon le gouvernement, « d’ouvrir une enquête afin de situer les responsabilités dans la répétition des appels téléphoniques émis par un détenu en attente de jugement à la Maison Centrale de Conakry »…
Une enquête sur les accusations contre les patrons de la gendarmerie et de la police, accusés de concussion avec les criminels et du parrainage des crimes très graves et jamais élucidés en Guinée, personne n’en pense ou n’en parle. Ni du côté du gouvernement, ni du côté de nos innombrables ONG de ceci et de cela rarement éloquentes dans ces genres de situations, alors que les parents des victimes continuent d’essuyer les larmes et se poser des questions …
Qui alors pour lever le petit doigt ?
Nouhou Baldé
