Tous les morts se valent ! C’est ce que disent certains. Contrairement à cette règle, l’opposition républicaine semble faire de la gestion des cadavres de ses militants morts à des occasions de manifestations auxquelles elle a convié, un véritable marché politique. Au delà du côté humain que comporte ces longs cortèges qui paralysent souvent la circulation, pour aller enterrer des militants à Bambéto, et qui se soldent parfois par des actes de violence, il y a certes la main de la politique dont la finalité est de se victimiser et de profiter de cette passion afin de s’accorder davantage, la pitié et la solidarité des militants.
La mosquée de Bambéto et le cimetière du même quartier, sont devenus des symboles de « la répression des forces de l’ordre », du régime d’Alpha Condé. Ce dimanche 19 avril 2015, la soixantième victime, selon ce qui a été dit à la mosquée de Bambéto, a été accompagnée à sa dernière demeure, par une foule en colère et encore plus en harmonie avec son leader. Ce qui rapporte un capital non négligeable à Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition guinéenne.
Ce qu’on ne dit pas assez, c’est qu’au delà de Diakariaou Diallo, mort lors d’une réception de Cellou Dalein, beaucoup d’autres ont été tués, nous dit-on, des rangs de l’opposition lorsque celle-ci appelle à des manifestations pacifiques. Mais, paradoxalement, l’Union des forces républicaines de Sydia Touré et le parti de l’Espoir et du développement national de Lansana Kouyaté, sont moins présents lors de ces cérémonies d’obsèques toujours organisées à Bambéto. Est-ce un manque de reconnaissance de la part des leaders de ces deux grands partis ou tout simplement c’est parce que l’UFDG de Cellou Dalein Diallo dont la commune de Ratoma est le fief à Conakry, est moins perméable à tous rapprochement de sa base à n’importe quel autre leader ?
Le cimetière de Bambéto contribue à la radicalisation de l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa-Enco5-Cimenterie, peut être contre le régime d’Alpha Condé ou pour des valeurs de justice et de démocratie. Si c’est pour le premier idéal, ce qui est moins plausible, ce serait une erreur. Au cas où cet engagement des jeunes de l’axe serait motivé par le second idéal, les mêmes pourraient bien se retrouver à une autre époque face à un autre président, même s’il s’agit de Cellou Dalein Diallo.
Il serait plus constructif que ceux qui profitent du combat des jeunes de l’axe, puissent lui conférer un sens républicain au service de la recherche de plus de justice, plus de bonne gouvernance et plus de démocratie..
Thierno Amadou Camara
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