Manifestation de ce lundi 20 avril : sur les pas de Cellou Dalein Diallo

camion policeComme annoncé toute la journée dans nos précédents articles, ce lundi 20 avril 2014, les leaders de l’opposition guinéenne ont organisé une manifestation dans la capitale guinéenne. Ceci, pour protester contre le chronogramme électoral annoncé par la commission électorale nationale indépendante (CENI). Selon les adversaires du Président Alpha Condé, l’institution électorale a pris une décision unilatérale, dictée par l’exécutif, en programmant les élections présidentielles avant les communales.

Tôt ce lundi matin, des manifestants ont pris d’assaut les artères de la capitale, empêchant toute circulation automobile, notamment sur l’axe Hamdallaye- Bambéto- Cosa.

Il était 12 heures, lorsque le chef de file de l’opposition, à la tête d’un important cortège, a voulu se rendre en haute banlieue pour galvaniser ses militants.

Mais, au niveau du rond point de la Belle-vue, l’opposant a été stoppé net dans son parcours. Après moult négociations avec le commandant de la gendarmerie de la zone spéciale de Conakry, Balla Samoura, Elhadj Cellou Dalein Diallo et ses compagnons ont été autorisés de passer, avec un cortège de la gendarmerie, pour la haute banlieue. La procession humaine continue alors en direction de Bambéto, via Hamdallaye !

Seulement, au niveau de la Minière, à quelques mètres du siège de l’UFDG, le cortège de l’opposant a de nouveau été bloqué, cette fois par la police (CMIS, compagnie mobile d’intervention et de sécurité). Du gaz lacrymogène jaillit de partout ! Les militants tiennent coûte que coûte à continuer sur Hamdallaye- Bambéto et la gendarmerie n’était pas opposée. Mais, la police est restée ferme : pas de passage ni pour un militant, ni pour un leader… Evidemment, les jeunes étaient surexcités et exigeaient au chef de file de l’opposition « Yêsso ! yesso  » : devant ! devant… Tenant à poursuivre la marche au prix de leur vie…

Mais, malgré les explications de monsieur Balla Samoura de la gendarmerie, la police est restée ferme et n’a pas reculé. « Nous n’avons pas reçu les mêmes instructions », lance Baffoé, le patron de la CMIS, à Balla Samoura. « Je suis ferme », ajoute le policier.

Cellou Dalein est de nouveau contraint de changer de direction comme la semaine dernière et au même lieu, à la Minière…

Cela n’a pas été facile pour le patron de l’UFDG de faire accepter à ses militants de se plier aux exigences de la police et d’abandonner la marche comme le lundi dernier. Mais, en fin stratège, le président de l’UFDG a expliqué à ses militants que la marche n’est pas abandonnée, mais qu’il fallait contourner pour prendre l’autoroute Fidèle Castro et remonter à Bambéto, via l’aéroport…

Sauf que toutes les issues ont, entre-temps, été fermées au cortège de l’opposant qui n’avait d’ouverture que celle menant à son domicile, à Dixinn. L’équipe de la police postée là imposera au cortège de ne continuer uniquement que sur le sens qui entre chez l’opposant. La corniche continuant sur Dixinn Bora étant fermée par les agents de la police. Les jets de pierres et le gaz lacrymogène contraignent très rapidement tout le monde (militants et journalistes) à se bousculer sur le portail d’entrée du domicile de l’ancien Premier ministre.

Très remontés, des jeunes exigent que la police quitte les lieux. S’engage alors une scène d’intifada… Un des véhicules de la gendarmerie, essayant de se retirer des lieux avec précipitation, a percuté un jeune qui a été aussitôt transporté d’urgence à l’hôpital…

Alors que le leader de l’UFDG s’entretenait avec les journalistes, des tires retentissaient aux abords de la cour de son domicile. Très remonté, Cellou lance  » Nous sommes habitués, nous n’avons pas peur, nous n’allons pas reculer ».

Pour la journée d’aujourd’hui, le chef de file de l’opposition se félicite : » la journée d’aujourd’hui a été une réussite totale », se réjouit-il, avant de promettre une marche sur toute l’étendue du territoire national le jeudi prochain, 23 avril 2015.

Du retour de Dixinn, Abdoulaye Oumou Sow pour Guinéematin.com

Tél:(00224) 620 848 501

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