Le président des NFD fait le bilan de la journée et rappelle que les manifestations continueront

Mouctar Diallo, NFDAprès une journée rude entre l’opposition et les forces de l’ordre tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, ce jeudi 23 avril 2015, Guineematin.com a joint au téléphone le président des  Nouvelles Forces Démocratiques (NFD), l’honorable Mouctar Diallo pour son bilan.

Dans cet entretien, monsieur Diallo a, au nom de son parti, dénoncé la brutalité des forces de l’ordre sur les militants de l’opposition . Voici l’intégralité de sa réaction :
« Au nom des NFD, nous condamnons, nous dénonçons vigoureusement encore une fois ces graves violations des droits humains. La violation de la loi par les policiers et les gendarmes qui reçoivent les instructions du gouvernement pour brutaliser, agresser des paisibles citoyens. Des ordres pour blesser gravement et par balles, détruire les biens des militants de l’opposition, des citoyens tout court. A la manifestation d’aujourd’hui encore, les policiers et les gendarmes ont tiré à balles réelles sur plusieurs personnes. Donc, il y a des blessés graves par balles, certains sont entre la vie et la mort.
A Labé, il y a eu un mort par bastonnade. Des arrestations des responsables politiques à Kindia. Bref, des blessés et des arrestations arbitraires un peu partout sur l’ensemble du territoire national.
Nous, nous étions au domicile du président de l’UFDG, Elhadj Cellou Dalien Diallo, quand nous avons été encerclés par la police et la gendarmerie, nous empêchant de sortir. Et, quant nous avons voulu aller d’abord au tribunal de Dixinn, assister au procès contre des militants de l’opposition, nous avons été agressés par la police et la gendarmerie. Nous avons été gazés, il y a eu plusieurs blessés.
Voici encore une fois, une violence orchestrée par l’Etat, par le gouvernement. Il y a aussi des médecins et un chauffeur que nous avons dépêchés sur le terrain pour récupérer des blessés du côté de l’axe, Docteur Bella, Docteur Saliou et maître Marouf. Ils sont actuellement en détention au commissariat central de Sonfonia. Donc, il y a eu plusieurs cas de violences contre les militants de l’opposition et contre des citoyens tout court, parce qu’ont trouve  certains  assis dans leurs quartiers, entrain de faire du  thé : d’autres à la maison, c’est là où on les agresse, où on tire à balles réelles et à bout portant sur eux.
Au moment où je vous parle (17 heures 40’), ils sont entrain d’agresser des citoyens sur l’axe Hamdallaye-Beméto-Cosa jusqu’à la Cimenterie. Donc, ce sont des actes de barbaries qui sont inacceptables et l’opposition va porter plainte auprès des juridictions nationales et même internationales comme à la CEDEAO.
De l’autre côté, il faut dire encore une fois que l’opposition a montré sa capacité de mobilisation, sa force de frappe. Elle a démontré qu’elle est majoritaire en Guinée, puisqu’un peu partout, il y a eu des manifestions. Et, là où on n’ pas pu avoir des manifestations, c’est que les forces de l’ordre ont simplement militarisé ces endroits et occupé les artères, empêchant toute mobilisation. Conakry n’a pas connu d’activité, tout était morose, il n’y avait pas de circulation, pas de commerce et les bureaux étaient déserts.
Encore une fois, du côté de la mobilisation et du mouvement, ça été un succès. Mais, malheureusement, il y a eu encore des blessés, un mort et plusieurs arrestations arbitraires, mais aussi des biens des citoyens détruits et quelques fois pillés et volés par les éléments de la police et de la gendarmerie. Globalement, le mot d’ordre a été bien suivi dans tout le territoire national, là où ça n’a pas été le cas, c’est parce que simplement, l’Etat a déployé des gros moyens empêchant même des citoyens de se retrouver. Donc, le gouvernement a essayé de tuer dans l’œuf toute manifestation, toute mobilisation, tout mouvement sur certaines parties du territoire national.
Ailleurs, l’Etat a essayé d’empêcher mais en vain. Parce qu’il y avait une très forte mobilisation, un engagement très fort. Nous avons dit que les manifestations sont continuelles ; donc, nous n’arrêtons pas et nous ne demandons pas l’arrêt de ces manifestations jusqu’à la satisfaction de nos revendications. L’opposition va se réunir encore une fois, mais qu’à cela ne tienne, les manifestations continuent ».
Propos recueillis par Mamadou Alpha Baldé, pour Guineematin.com
Tél : 622 68 00 41
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