Fodé Oussou à Guineematin : « la manifestation aura bel et bien lieu ce lundi… »

Fodé Oussou FofanaDans la nuit d’hier à aujourd’hui (du vendredi au samedi 2 mai 2015), Guineematin.com a eu un long entretien téléphonique avec le vice-président de l’UFDG, Docteur Fodé Oussou Fofana sur un éventuel report de la manifestation. Pour l’opposant, la question ne se pose même pas et que les rumeurs sur une négociation politique du diplomate onusien, monsieur Mohamed Ibn Chambas pour empêcher les manifestations du jeudi dernier et du lundi prochain, ne sont que des ragots non fondées.

« Je ne dis pas que monsieur Ibn Chambas n’a pas participé à l’investiture du président ADO ou qu’il ne s’est pas vu là-bas avec les présidents Elhadj Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré. Mais, je dis qu’il n’y a aucune négociation dans ce sens », a dit Docteur Fodé Oussou Fofana au téléphone de Guineematin.com, dans la nuit du vendredi au samedi 2 mai 2015.

Fodé Oussou FofanaPour le vice-président de l’UFDG, il est important de rappeler que des négociations politiques ne se font pas dans un couloir d’hôtel d’un pays étranger. Fodé Oussou Fofana a rappelé que monsieur Mohamed Ibn Chambas connaît très bien la Guinée pour y avoir dirigé des négociations politiques et que s’il souhaitait négocier, il viendrait en Guinée pour y réunir tous les acteurs concernés. « Quand nous décidions de reporter la manifestation du jeudi dernier, les président Cellou et Sidya n’étaient pas associés. Ce sont nos fédérations de l’intérieur qu’on a écouté et nous avons décidé de procéder comme ça », a rapporté Docteur Fodé Oussou Fofana.

Parlant des démarches entreprises par certains compatriotes, l’opposant dit ne pas être contre les initiatives de rapprochement des positions. Mais, c’est la lâcheté et le faire semblant que le vice-président de l’UFDG n’aime pas. « Vous vous rappelez du passage des quatre ministres chez Elhadj Cellou récemment ? Alors qu’ils n’avaient même pas quitté la cour, ils ont balancé un communiqué dans les médias pour dire qu’ils sont venus voir le chef de file de l’opposition… », rappelle Fodé Oussou pour dénoncer le manque de sincérité de ces démarches.

« Au lieu d’aller voir le chef de l’Etat qui est le garant de la paix pour lui expliquer que la paix est menacée dans notre pays et qu’il doit faire en sorte qu’on en arrive pas là, les gens viennent nous voir comme si c’est nous qui refusions que la CENI suspende ses activités pour qu’on entame le dialogue », se plaint Fodé Oussou Fofana, regrettant justement que dans notre pays, ceux qui devraient être les gardiens de la paix fassent semblant au lieu de mener des démarches sincères.

Fodé Oussou Fofana« Normalement, tout le monde sait qui a créé ce problème et qui en détient la solution. Personne n’avait dit un mot sur le retard dans l’organisation des élections locales depuis l’élection de monsieur Alpha Condé. Les gens ont annoncé les présidentielles avant les locales, nous disons non. Au lieu d’expliquer à ces gens-là de respecter le cycle des élections et d’organiser les élections locales avant les présidentielles, on veut faire comme si c’est nous qui refusons de dialoguer. Depuis combien de mois on a demandé le dialogue dans ce pays ? Il faut que les gens-là arrêtent… », se fâche le vice-président de l’UFDG.

Pourrait-on alors coupler les deux élections, demande-t-on à l’opposant. « Cette CENI est incapable d’organiser même une seule élection. Pour organiser une seule élection, la CENI a besoin d’être entourée d’une assistance technique forte. Alors, s’il faut lui confier l’organisation de deux élections, ce sera catastrophique », estime Fodé Oussou.

Fodé Oussou FofanaL’opposant a plutôt rappelé que certains membres de la CENI ont déjà animé une conférence de presse pour dire que c’est bien possible d’organiser les deux élections, c’est-à-dire les locales avant les présidentielles du 11 octobre 2015. Pour Fodé Oussou Fofana, « Tout le problème, c’est parce que monsieur Alpha Condé est conscient que sur les 38 circonscriptions du pays, il ne pourra pas gagner plus de huit (8). Alors, s’il perd comme ça les élections locales, comment est-ce qu’il pourrait faire la fraude et justifier une victoire aux élections présidentielles ? », interroge-t-il.

La recomposition de la CENI est obligatoire, dit l’opposant, rappelant qu’un grand parti comme l’UFR ne peut pas aller aux élections sans avoir aucun représentant à la CENI. « C’est quand même la troisième force politique du pays. Or, le représentant qu’il avait a carrément démissionné pour se rallier à la mouvance présidentielle. Vous trouvez ça normal ? Comment les candidats de l’UFR pourraient être rassurés ?»

Fodé Oussou Fofana, vice-président de l'UFDG et président du groupe parlementaire des Libéraux-démocrates à l'Assemblée nationaleD’ailleurs, Fodé Oussou a expliqué que la parité de la CENI s’est déréglée il y a bien longtemps et que l’opposition n’y a pas plus de quatre représentants. « Nous ne demandons rien que l’application de la loi. Mais, des gens qui n’étaient rien comme Charles André Soumah et qui sont devenus commissaires parce qu’ils ont été désignés par l’opposition ont rejoint la mouvance. Ce n’est pas possible de l’accepter. S’ils défendaient la loi, on n’avait pas de problème, mais ce sont de gens qui sont devenus les pires adversaires de l’opposition », se plaint l’opposant.

Enfin, Docteur Fodé Oussou Fofana a dit et redit que l’opposition manifestera sur toute l’étendue du territoire national après-demain, lundi 4 mai 2015, et que les fédérations ne savaient pas qu’elles n’avaient pas à adresser des courriers aux délégations spéciales et « maires illégaux » pour leurs manifestations. « Vous verrez que cette fois, personne ne fera de courriers parce qu’on leur a dit qu’ils n’en ont pas besoin », promet le vice-président de l’UFDG, annonçant une paralysie du pays ce lundi.

Entretien réalisé au téléphone par Nouhou Baldé pour Guineematin.com

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