Après un long séjour en France où elle a d’ailleurs participé à la récente réunion dite de Paris des ténors de l’opposition républicaine, Hadja Tété Nabé est de retour en Guinée. Aussitôt revenue, elle a participé à la réunion du bureau exécutif du parti de l’espoir et du développement national (PEDN) dont elle est la secrétaire nationale, le vendredi 1er mai 2015, puis à l’assemblée générale ordinaire, le lendemain. Justifiant les manifestations de l’opposition républicaine, elle laisse entendre que la déclaration de Paris n’a rien de commun avec un appel à l’insurrection.
Visiblement satisfaite du travail que font les responsables du parti, la secrétaire nationale nous dit contente de savoir que « malgré l’absence du président Lansana Kouyaté, les militants du PEDN continuent à venir et assister aux différentes assemblées générales».
Par rapport à la déclaration de Paris, Hadja Tété Nabé déclare au micro de Guineematin.com, que ce n’est pas du tout un appel à l’insurrection. « Ce n’est pas une insurrection, mais on ne peut non plus se réunir et dire que tout ce que Alpha a fait est blanc. Qu’est ce qu’il a fait au fond ? Il s’est engagé à développer la Guinée avec des gens qui ne l’ont jamais fait. Qui l’a interdit d’aller à Kaloum quand il était dans l’opposition, c’est Briqui Momo. Pourquoi on l’appel Alpha grimpeur ? C’est à Matam, la maire qui était là-bas a envoyé des gens pour lui tuer. Elle a été parmi ses conseillers quand il a eu le pouvoir», rappelle-t-elle.
Malgré les multiples appels au dialogue, le gouvernement, la classe politique et la commission électorale nationale indépendante (CENI), n’arrivent toujours pas à s’assoir au tour de la table de négociation. Des religieux et certaines femmes ont récemment rendu publique une déclaration dans ce sens. « C’est terrible que les femmes et les religieuses disent qu’ils sont fatigués. Les religieux et les femmes doivent dire la vérité. Quant on dit la vérité les choses marchent », déclare Hadja Tété Nabé.
« Faute de dialogue sincère l’opposition républicaine organise des manifestations. La constitution nous permet d’aller dans la rue et c’est ce que nous sommes en train de faire », ajoute-t-elle.
Au cours de la même assemblée de ce samedi, le porte-parole du parti, François Bourouno a parlé d’un retour très prochain du leader Lansana Kouyaté, qui avait quitté le pays au lendemain des élections législatives dont-il n’est pas satisfait des résultats.
Ce retour de la secrétaire nationale et celui annoncé du leader lui-même s’inscrivent dans le cadre des préparatifs des élections à venir afin de maintenir le parti. « Car, selon François Bourouno, ce qui fait mal à Alpha Condé, c’est d’entendre parler du PEDN, de savoir que le parti vit encore. Il n’a pas pu supprimer le PEDN comme le parti de Lounceny Fall et celui de Ousmane Kaba »
Thierno Amadou Camara
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