Hier, vendredi 8 mai 2015, des centaines de femmes ont manifesté à N’zérékoré pour exiger le retour du capitaine Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte guinéenne de 2008 à 2009. Cette manifestation des femmes de la Guinée forestière n’a pas plu aux autorités locales, a appris Guineematin.com des sources locales.
Réagissant à la lettre d’information à lui adressée par ces femmes, le maire de la ville de N’zérékoré, Pé Mamady Bamy, s’est montré opposé à cette initiative. « Nous apprécions à juste valeur votre volonté. Cependant, vu la situation politique du moment dans notre pays, nous vous demandons de surseoir à cette marche qui ne pourrait profiter qu’aux personnes désireuses de troubler la paix et la quiétude sociale à N’zérékoré », a écrit répondu le maire.
Malgré cette réponse de la part du maire, les femmes ont maintenu leur menace de marcher. A la veille, le jeudi 7 mai 2015, le préfet a réuni autour de lui, une délégation de ces femmes et le maire de la ville. Cette réunion initiée par les autorités locales et qui avait pour but de convaincre les femmes à surseoir à leur marche s’est soldée par un échec, puisqu’elles n’ont as accepté de renoncer à leur projet.
Le vendredi matin, le lieu de ralliement et l’itinéraire étaient déjà connus. Elles s’étaient données rendez-vous au gouvernorat. Mais, avant leur arrivée, un important dispositif sécuritaire était déployé sur le terrain.
Le commandant de l’escadron mobile numéro 10 d N’zérékoré, Sâa Joseph Dembadouno, a tenté, lui aussi, de convaincre les femmes à annuler leur marche, mais en vain. Des centaines de femmes ont alors entamé leur marche, avec un cordon sécuritaire de la police et de la gendarmerie.
Du gouvernorat de N’zérékoré, le cortège s’est rendu à la place des martyrs en passant par la mosquée et la grande église. Arrivée à la place des martyrs, elles ont continué la marche jusqu’au gouvernorat, le point de départ. C’est là que la foule s’est dispersée, sans grand discours de la part de la coordinatrice, Madame Héléne Zégblémou, qui confia un peu plutôt, au téléphone de Guineematin.com que cette marche est purement sociale. L’objectif, selon elle, consistait uniquement à rappeler au chef de l’Etat une promesse électorale ; celle de faire revenir leur parent, Moussa Dadis Camara, au bercail. « Sans Dadis, pas d’élection… Nous voterons pour celui qui ramènera Dadis », c’étaient entre autres slogans scandés par les femmes, tout le long du parcours.
Elles comptent maintenir la pression, poursuivre leur marches et autres forme de manifestations jusqu’à la satisfaction de leur exigence, le retour de Dadis Camara en Guinée. Les mêmes femmes avaient interpellé Claude Pivi sur cette question, lorsque ce dernier s’était rendu chez le patriarche de la ville, le 15 avril dernier.
Amadou Camara pour Guineematin.com
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