Drame de Rogbane : les résultats provisoires d’une enquête présentés par CNOSCG

CNOSCG, société civileCe vendredi 15 mai 2015, la commission d’enquête du conseil national des organisations de la société civile guinéenne a fait la restitution de l’enquête citoyenne de la société civile sur le drame du 28 juillet sur la plage de Rogbane. L’objectif de cette enquête  est de contribuer à une meilleure analyse des facteurs qui ont favorisé la répétition du drame, situer  le niveau de responsabilité et amener les autorités a réguler les activités culturelles et artistiques en Guinée.

Dans sa présentation du rapport, M. Kabuya  Muyimona, consultant, dira qu’il y a plusieurs points importants à retenir de ce rapport. « D’abord, les jeunes ne sont pas pour abandonner leur plage, parce qu’on le veut ou pas, qu’on les sécurise ou pas, les jeunes ne sont pas prêts à abandonner leurs plages. Alors, c’est aux responsables de l’administration et de la société civile de jouer leurs rôles citoyens afin que ces plages soient sécurisées. Parce qu’on s’est rendu compte que les jeunes qui vont à la plage n’ont qu’un seul souci et ce n’est pas un souci, mais c’est un droit ; le droit à la détente, le droit à décompresser après une semaine intense de travail. C’est normal que nos dirigeants prennent conscience que nos jeunes ont besoin de ces plages comme d’autres jeunes. Une autre remarque, dans notre contexte, on ne sait même pas qui gère les plages en Guinée. Quand il faut organiser une manifestation ou un concert ou une activité culturelle, quelle est la démarche à suivre et en cas de problème qui est responsable. Quand il s’agit de de droit relatif à l’organisation d’une manifestation culturelle à la plage, tout le monde revendique ce droit. C’est moi qui dois autoriser ! C’est moi qui doit percevoir cette taxe et quand il y a des problèmes, tout le monde se rejette le tort ».

Selon le consultant, cette enquête s’est déroulée avec un échantillon plus ou moins normal de 129 personnes. «  Dans un premier temps, on s’est adressé à un échantillon relatif aux organisateurs de spectacle en Guinée.  On a dénombré une centaine de victimes. Il y avait un questionnaire destiné aux victimes et leurs familles, un questionnaire destiné aux administrations qui étaient sensées prendre une part dans la gestion de ces plage, etc.».

Dans ce rapport, plusieurs recommandations ont été faites,  parmi lesquels le consultant, M. Kabuya  Muyimona, a dit : « il faut des infrastructures dignes de nom au niveau de ces plages ; il faut interdire l’organisation des manifestations culturelles de grandes ampleurs au niveau de ces plages ; les plages ne sont pas des lieux d’organisation de concert, de dédicace, etc. Il faut éviter que les mineurs non accompagnés accèdent aux plages. Il faut qu’on règlemente, à défaut d’interdire, la consommation de l’alcool ou la vente de l’alcool sur la plage. Il faut créer les conditions de sécurité notamment en prévoyant plusieurs issues de secours et la plage de Rogbané dans sa version actuelle n’a qu’une sortie et pour les véhicules et pour les usages ; et, on ne retrouve même un gilet de sauvetage appartenant à la plage, il n’y’a pas non plus de maitre-nageur pour sauver des vies en cas de noyade ».

De son côté, Alpha Abdoulaye Diallo, Vice-président du CNOSCG, a dit que « Ce rapport est un rapport alternatif citoyen des acteurs de la société civile. Ce qui ressort de cette enquête, aujourd’hui, il est important de créer une sorte de synergie entre les départements techniques par rapport à la gestion des sites touristique en Guinée. Parce que les départements se rejettent la responsabilité. Mais, au lieu de cela, nous recommandons des reformes profondes par rapport à la gestion et à la règlementation des spectacles ».

Enfin, Moustapha Naïté, le ministre de la jeunesse et de l’emploi jeunes a salué cette initiative, estimant que cette étude permettra de donner plus de compréhension de ce qui s’est passé à Rogbané.

Yacine Sylla pour Guineematin.com

Tel (+224) 628 71 71 56 

 

Facebook Comments Box