Dakar : Rien ne va plus après le retrait de l’Opposition de l’ensemble du processus de révision des listes électorales

dakar sOn en finit plus avec les remous du côté de Dakar, au Sénégal, depuis le lancement, le 10 mai 2015, des opérations de révision des listes électorales dans les circonscriptions administratives de Représentations diplomatiques.

Des débrayages à répétition enclenchées par membres de CARLE et autres opérateurs de saisie, en passant par des manifestations très agitées des militants et sympathisants de l’Opposition Républicaine – qui accusent les autorités consulaires de mauvaise foi – une nouvelle crise majeure vient d’éclater, ce vendredi 29 mai 2015, à propos de l’implantation d’un kit nouvellement réceptionné en provenance de Conakry, complétant à quatre le nombre total de kits affectés à la circonscription d’ambassade du Sénégal. Conséquence : l’Opposition Républicaine se retire du processus de révision des listes électorales, à compter du samedi 30 mai 2015. A constaté le Correspondant de Guinéematin.com sur place.

Œuvre de Hadja Biya Diallo, Vice-présidente de la CENI et Cheftaine de mission au Sénégal ayant regagné la Guinée le jeudi dernier, cette augmentation du nombre de  kits au Sénégal a été motivée par l’engouement suscité par la révision des listes électorales et le nombre impressionnant de ressortissants guinéens en besoin d’enrôlement, de radiation ou de modification de coordonnées au Sénégal.

Ibrahima Baldé, responsable UFR Sénégal
Ibrahima Baldé, responsable UFR Sénégal

Arrivé depuis le 19 mai 2015 sans être opérationnel jusqu’à ce vendredi, en raison bien entendu, d’une kyrielle de tensions entre citoyens guinéens et autorités consulaires, ce quatrième kit crée un énorme fossé paralysant les opérations de révision des listes électorales. Alors que les responsables et militants de l’Opposition Républicaine réclament à cor et à cri l’implantation du kit dans le quartier populeux de Médine regorgeant de Guinéens, les autorités consulaires et la CENI, elles, opposent un niet catégorique au choix de ce site pour abriter le kit complémentaire. En lieu et place de Médine, l’ambassade et la structure faîtière en charge des questions électorales à travers son premier responsable jettent leur dévolu sur le quartier Thiaroye qui, à l’évidence, n’abrite que quelques rares ressortissants guinéens à même de rallier le Centre voisin de Pikine sans difficultés majeures.

A travers ce choix  qu’ils taxent de contreproductif, les responsables de l’Opposition Républicaine en déduisent la volonté manifeste du gouvernement et de la CENI de pénaliser plusieurs centaines de milliers de leurs militants, alors que, regrettent-ils, la date de clôture des opérations de révision approche terriblement.

El Hadj Mamadou Sidy Bah, Secrétaire Fédéral de l'UFDG
El Hadj Mamadou Sidy Bah, Secrétaire Fédéral de l’UFDG

« Le gouvernement et la CENI n’ont rien à perdre en procédant ainsi. Au contraire, ils ont tout à gagner parce qu’ils n’ont presque pas de militants au Sénégal, à plus forte raison à Thiaroye. C’est un choix stratégique pour pénaliser nos milliers de militants. Ils nous ont grugés et violentés pour implanter ce kit à Thiaroye. Pire, l’article 19 du code électoral est allègrement foulé au sol, consécutivement à la fameuse décision de l’ambassadeur interdisant toutes pièces d’identification expirées, fussent-elles authentiques. Toutes ces manœuvres s’inscrivent dans la trajectoire d’une pure machination de démotivation de nos militants qui, malgré tout, bravent touts les obstacles dressés sur leur chemin. Mais trop c’est trop », s’insurge le Secrétaire Fédéral local de l’UFDG, El Hadj Mamadou Sidy Bah, contre les autorités consulaires et le gouvernement qu’il accuse de « mauvaise foi ».

Le premier responsable fédéral de l’UFDG et porte-parole de l’Opposition Républicaine au Sénégal d’enfoncer le clou avant d’en tirer les conséquences: «  C’est révoltant d’entendre les autorités consulaires marteler qu’avec ou sans les représentants de l’opposition, les opérations se poursuivront sur instructions du Président de la CENI, violant sans cesse les dispositions du Code électoral. Ce qui est aussi révoltant, depuis plus d’une semaine, les CARLE sont investies de policiers. Ce qui du coup, engendre une intimidation de nos militants dont la plupart fuient désormais les centres d’enrôlement, même la Chancellerie qui est censée être le cadre le plus approprié de jouissance de leurs droits. Nos manifestations pacifiques sont parfois réprimées dans le sang. Nous n’avons désormais d’option que celle consistant à nous retirer de tout le processus pour ne pas cautionner une parodie de révision des listes électorales. Toutefois, nous n’allons guère croiser les bras. Nous allons nous faire entendre d’une manière ou d’une autre. Nous sommes tous résolus à nous constituer en prisonniers comme nous n’avons plus le droit de manifester. Pour ce faire, nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin pour tout ce qui adviendra dans les prochaines heures dont les seuls responsables seront l’ambassadeur et le Président de la CENI », prévient El Hadj Sidy Bah. Attendons de voir !

Ben Souleymane, depuis Dakar pour Guinéematin.com

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