Marginalisation, mendicité et « exploitation » en Guinée : les révélations d’un albinos

Albinos, petitDe nos jours, la mendicité pratiquée par des albinos a pris une proportion inquiétante en Guinée et se pratique sous plusieurs formes. La devanture de la mosquée sénégalaise à Kaloum et le pont de Madina sont entre autres coins de la capitale Conakry où cette pratique est remarquable. Parmi ces nombreux albinos, Guineematin.com a rencontré, ce lundi 1er mai 2015, monsieur Baba Galé Bah, sur le pont de Madina, le plus grand marché de la capitale guinéenne.

Âgé de vingt sept (27) ans, il est marié et père de trois enfants qui ont tous la peau noire, contrairement à leur père. Baba Galé Bah a confié à Guineematin.com qu’il n’a pas eu la chance d’aller à l’école, ni d’apprendre un métier. Tout cela, à cause de la pauvreté de ses parents. La principale chose dont il se réjouit aujourd’hui est d’avoir étudié le Saint Coran.

AlbinosSelon notre interlocuteur, Baba Galé Bah, les albinos entretiennent de mauvais rapports de façon générale avec les gens qui ne sont pas de leur couleur : « Certains ne veulent pas qu’on s’approche d’eux à cause de notre peau. Il y a même des personnes qui nous jettent de l’argent ou qui préfèrent le remettre à quelqu’un qu’ils chargent de nous le donner pour ne pas nous toucher. Par contre, d’autres nous approchent pour nous faire des cadeaux, tout en nous caressant parfois», a-t-il souligné.

« Si vous nous voyez assis, passer la journée sous le soleil, c’est à cause de la pauvreté. Sinon, notre peau ne supporte pas du tout les difficultés. Mais, que faire ? Pendant la journée, nous n’avons pas les mêmes capacités de vision que les « noirs ». Notre vision devient floue pendant la journée », a précisé Baba Galé Bah, à la journaliste de Guineematin.com qui a passé un moment à lui poser des questions.

Plus en détail dans sa vie, notre interlocuteur a expliqué qu’il fait cette mendicité par manque de moyens : « Je suis sans abris. Je passe la nuit dans un bar café. Ma femme passe la nuit au kilomètre 36. Nous avons des difficultés. Je ne peux pas me rendre là-bas tous les jours. Notre seule issue pour le moment est de mendier. Nous parvenons difficilement à nous en sortir. Nous gagnons plus les jeudis, vendredis et les dimanches. Mais, nous remercions le bon Dieu et souhaitons plus d’aide de la part de l’autorité et des personnes de bonne volonté pour nous aider à quitter sous ce soleil », a-t-il conclut.

Avant la fin de son entretien avec Guinematin.com, Baba Galé a tenu à nous faire savoir qu’il y a des enfants albinos qui quémandent pour rendre compte à des tuteurs qui ne sont pas leurs parents biologiques. Une exploitation de ces enfants, en quelque sorte…

Yacine Sylla pour Guineematin.com

Tel : (+224) 628 71 71 56

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