Sidya ne soutiendra pas Cellou en cas de 2ème tour : décryptage intégral des GG

Cellou Dalein Diallo et Sidya TouréLes GG de la radio Espace Fm : Mr Touré est ce que vous êtes prêt à reprendre le scenario de 2010, s’il arrivait qu’au deuxième tour il y’a El hadj Cellou Dalein Diallo face au Prof. Alpha Condé ?

Sidya Touré : Non et non !

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, l’intégralité du passage du président de l’UFR, Sidya Touré, à l’émission les Grandes Gueules de la radio Espace Fm, hier, lundi 1er Juin 2015 :

GG : Comment allez-vous ce matin Mr le Président ?

SIDYA TOURE : Moi je vais bien

GG : On veut revenir longuement sur cette crise mais déjà ce qui défraie la chronique dans la cité, c’est-à-dire que l’UFR et l’UFDG pour l’instant ce n’est pas vraiment le top ?

SIDYA TOURE : Je ne sais vraiment pas de quoi vous voulez parler.  Nous  allons être très clair,  l’UFDG est un parti politique qui se bat pour conquérir le pouvoir, pensez bien l’UFR aussi.  Nous  allons à l’élection présidentielle,  je pense que si tout le monde est candidat je ne vois pas où est le problème de l’alliance.  Est-ce-que si  le Président de l’UFDG, celui du RPG et  de l’UFR sont candidats,  mais je vais souhaiter que ce  soit moi qui sois élu.

GG : Le débat, c’est sur une autre question, c’est celui de l’acceptation du statut de chef de file de l’opposition

SIDYA TOURE : ça n’a strictement rien à voir, le statut de chef de file de l’opposition relève d’une loi, cela va de soit.  Nous allons à l’élection présidentielle, c’est un homme face à son peuple, qui expose une vision, un programme et qui souhaite être élu.  Vous voulez qu’on salie contre qui ? Il faut le ramener à cela. A  partir du moment où vous le ramenez à cela,  vous comprenez bien qu’en fait une fois qu’on n’est dans la campagne, il n’y a plus d’opposition, il n’y a plus de mouvance. Il y a des candidats

GG : Donc tout ce passe très bien entre vous ?

SIDYA TOURE : Mais parfaitement, je ne vois pas simplement qu’il est président de l’UFDG,  je suis président de l’UFR.

GG : Selon les indiscrétions Mr le Président, le débat sur la candidature unique poserait problème dans l’alliance ?

SIDYA TOURE : Il n’y a pas d’alliance.  Il  faut que les gens abandonnent cette expression.  On  n’est pas permanemment allié à un parti. Vous  êtes alliés dans le cadre d’une élection, si vous ne l’êtes  pas, chacun prend totalement sa liberté. Chacun de nous a fait des propositions, nous nous sommes retrouvés on en a discuté dans la mesure où, à l’élection présidentielle nous n’avons pas d’accord pour avoir un candidat qui serait soutenu soit par la mouvance soit par l’opposition nous y allons en ordre dispersé, chacun pour son compte comme cela l’a été au 1er tour de l’élection présidentielle de 2010.  Cela  doit être clair.  Au Burkina Faso il y avait un chef de file de l’opposition, est-ce que vous entendez parler de ça encore ?  A  partir du moment où la transition a commencé que chacun se prépare, met son starking bloc pour aller aux élections, il faut qu’on comprenne les choses.  Aujourd’hui  les partis politiques, s’ils doivent aller à l’élection présidentielle, ceux qui sont d’accord entre eux pour présenter un candidat seront dans une alliance, ceux qui ne le seront pas,  seront totalement indépendants et ça c’est parfaitement normal.

GG : Mr Touré est ce que vous êtes prêt à reprendre le scenario de 2010, s’il arrivait qu’au deuxième tour il y’a El hadj Cellou Dalein Diallo face au Prof. Alpha Condé ?

SIDYA TOURE : Non et non

GG : Revenons un peu sur les rapports entre l’UFR et l’UFDG, ce qui a occasionné, ce qui a fait déclenché la polémique c’est cette intervention de votre porte-parole Mr Tall qui a dit parlant de cette rencontre que le chef de l’Etat a eu avec le chef de file de l’opposition, il a dit que le président de l’UFDG partait parler au nom de son parti, et qu’il ne partait pas parler au nom de toute l’opposition ? Et on n’a pas entendu le parti se désolidariser de cette déclaration. 

SIDYA TOURE : Mais pourquoi voulez-vous qu’on fasse tout un plat autour d’un problème qui n’en est pas.  Cellou a rencontré Alpha Condé ils ont discuté, la réalité du débat, s’il y a un dialogue ce qui se fait aujourd’hui, c’est  que nous y participeront tous, ce n’est pas le problème d’un parti, c’est le problème de tous les partis qui ont des revendications communes.  Il  faut que ça soit très clair. Ce  n’est pas une alliance de l’opposition, ce n’est même pas l’opposition Républicaine, ceux sont des partis qui veulent aller aux élections et qui se disent, attention nous avons des problèmes qui ne sont pas réglés, il faut les régler,  notamment en ce qui concerne l’inversion du chronogramme, en ce qui concerne le Président de la CENI, en ce qui concerne aujourd’hui le problème de fichier que nous connaissons tous. Donc c’est ce groupe de gens des partis politiques qui posent les mêmes problèmes, cela ne veut pas dire qu’ils sont alliés, mariés  définitivement

GG : Mr le Président on va venir sur ce tweet de Dr Fodé Oussou.  On  lisait ce matin à l’antenne, que s’il faut avoir un dialogue aujourd’hui, c’est qu’il faut tout mettre à plat.  La  position de l’UFR, c’est quoi exactement, quelle est la solution chez vous ?

SIDYA TOURE : Je crois que la solution elle est d’ensemble. Moi  je ne peux pas avoir la solution tout seul, ce que je sais, c’est qu’au moment où…

GG : Mais vous êtes un parti indépendant ?

SIDYA TOURE : C’est ce que je suis en train d’expliquer là.  Quand  la proposition nous a été faite par le Ministre de la justice, le président de l’UFDG n’était pas là, donc la réunion s’est tenue à mon bureau.  Nous  avons reçu la lettre vers 14 h 30 certains voulaient qu’on y réponde à 15 h 30, je leur ai dit non. Nous  allons prendre 48 heures pour faire le tour de la question et nous allons pouvoir donner une réponse à cela, dans la mesure où la crispation a continué, j’ai pris sur moi de designer Baidy Aribot et Fodé Oussou Fofana pour aller rencontrer le Ministre de la justice et lui porter un message de ma part pour l’écouter. Nous  sommes dans une situation aujourd’hui qui n’est pas favorable à notre pays. Ce n’est  pas un problème de positionnement de partis politiques, il faut qu’on sorte de là pour que les élections présidentielle et communales à venir ne soient pas une occasion d’explosion sociale et politique dans notre pays. Donc ces débats, cette discussion continue, pour que nous réunissions les conditions qui peuvent nous amener  au dialogue.

GG : Vous voulez le dialogue mais vous êtes excédez par l’échec du précédent dialogue

SIDYA TOURE : Mdr ! Djibril toi tu ne le serais pas, si tu as été excédé par les précédents dialogues  dont les conclusions  n’ont pas été appliquées ?  Bien  sûr que tu te poserais des questions.  C’est  la raison pour laquelle nous souhaitons encore une fois la présence de la communauté internationale pour que vraiment…

GG : La communauté internationale a été dénoncée par certains leaders de l’opposition tel que Baidy Aribot qui a dit que la communauté internationale ne vaut rien, ne sert à rien, voilà vous voulez une chose et son contraire

SIDYA TOURE : Attendez, chacun de nous peut de temps en temps pousser un coup de Guelle.  Vous  le faites ici tous les jours.  Voilà, chacun dit ce qu’il veut mais toujours est-il que dans la mesure où l’opposition est une opposition qui est démocratique, que nous voulons vraiment dialoguer, nous n’avons pas d’autre moyen d’implémenter sur la décision du gouvernement que de mettre en notre faveur, c’est-à-dire en faveur de la loi en faveur des accords que nous avons eus, devant toute cette communauté internationale pour leur dire que nous voulons des élections transparentes en Guinée.  Comme  vous,  de quelle manière est-ce que nous pourrons y parvenir, de temps en temps on n’est pas content, on dit des choses-là  en réalité, c’est difficile de s’en sortir

GG : Ce n’est pas n’importe qui ?

SIDYA TOURE : Je n’ai jamais dis que c’est n’importe qui, c’est un coup de Guelle

GG : 4 dialogues déjà depuis que la crise politique a commencé dans notre pays.  On a l’impression que ce sont les mêmes conclusions, les mêmes thèmes de référence, ce sont les mêmes débats, aujourd’hui.  Nous  relançons un processus du nouveau dialogue pour certainement aboutir à la discussion des mêmes problèmes pour finalement, à quoi s’attend-t-on réellement ? Est ce qu’il est question de continuer à dialoguer comme le disait le député Damaro, qui nous disait qu’il faut du dialogue, alors qu’on sait qu’on obtient les dialogues qu’à la suite des violences. Aujourd’hui, est-ce qu’il ne faut pas plutôt réclamer la conclusion des dialogues qui ont été faits au paravent ?

SIDYA TOURE : Ecoutez, ça c’est un problème qui nous a été imposé de par la loi. Vous  en  parlez ici souvent de la loi, nous aurions dit comme tous les pays de la sous-région, la Côte d’Ivoire après 3 000 morts, le Sénégal, le Mali avec la guerre au Nord, le Niger, on aurait dû sortir de la mise en place des institutions depuis 2011.  La seule personne qui a souhaité que cela perdure c’est Alpha Condé.  Je  crois que si vous avez une question à poser, c’est à lui.  Nous, nous souhaitons que conformément à la loi, que les institutions Républicaines soient mises en place. Nous avons passé 3 ans à manifester ici, pour avoir une Assemblée Nationale, on a jamais vu ça dans aucun pays. Nous  sommes en train de discuter depuis 2 ans des élections communales alors que la loi indique clairement de quelle manière cela doit être fait.  En générale dans un pays quand vous êtes Chef d’Etat et que vous avez eu la chance que vos compatriotes vous confie une charge aussi importante, vous mettez les institutions en place pour vous consacrer au développement de votre pays, parce que c’est ça qui profite aux populations. Le fait de nous installer depuis 5 ans dans le débat électoraliste, ça c’est le fait du président du RPG, c’est tout.

GG : Pour ce énième dialogue Mr le Président, quelle garantie vous vous offrez pour que cette fois au moins les conclusions soient réellement appliquées ?

SUDYA TOURE : Les garanties c’est vous tous. Ce  sont les Guinéens parce qu’il s’agit de vous.

GG : ça été déjà fait

SIDYA TOURE : Continuons de le faire

GG : La société civile ?

SIDYA TOURE : La société civile, mais vous vous êtes la société civile, la volonté des guinéens de sortir de cela doit être partagée par tout un chacun. Pourquoi voulez-vous que tout notre temps soit perdu à faire ce débat. Moi  je vais vous expliquer, le président ne souhaite pas qu’en 2015 qu’on parle de son mandat, qu’on parle du résultat de son mandat, qu’on parle de son bilan.  Ecoutez,  il vous lance un sujet en face, c’est un politicien pas un homme politique. On  dit à la CENI à deux ou trois mois de quelque chose qu’on avait préparé pour lequel on avait déjà commandé des cartes d’électeurs et tout, il  leur dit,  je ne veux pas. Et  puis voilà, vous êtes parti dans un débat stérile qui nous occupe, mais n’oubliez pas s’il vous plaît, nous sommes maintenant à 4 mois de l’élection présidentielle dans 15 jours on rentre dans le mois de carême, après c’est les grosses saisons de pluies,  on n’a pas beaucoup de temps pour tout cela.  Donc, il est important qu’en Guinée ici, nous puissions régler ces problèmes maintenant, pour qu’on puisse aller aux élections. Ceux  qui ne veulent pas que cela soit réglé, disons ceux qui posent ce problème dans des conditions pareilles prendront la responsabilité des dérapages qui pourraient avoir lieu.

GG : A vous écouter, à vous voir vous avez peur Mr le Président, vous avez peur pour l’avenir de ce pays, comment on peut expliquer cela, quand je dis l’avenir de ce pays, c’est par rapport à la crise qui se passe parce que jusqu’à la dernière minute…

SIDYA TOURE : J’ai peur de l’avenir de ce pays, compte tenu des 5 années que nous avons dépassées. La  crise est permanente en Guinée, la crise électorale c’est ce dont on est en train de parler, mais la crise économique on vit dedans depuis 2010. Nous  avons un pays qui n’a pas de croissance économique, c’est un pays qui n’investit pas, c’est  un pays qui ne crée pas de richesse, c’est un pays qui ne crée pas d’emploi, c’est un pays qui est dans EBOLA et qui n’en sort pas mais nous devons avoir peur, c’est un pays où on agresse encore les gens à Kagbelén ici, au kilomètre 36 pratiquement en plein milieu de la ville sans qu’il n’y ait quoi que ce soit…

GG : C’est un pays ou l’opposition ne conjugue pas les mêmes verbes, c’est ce qui se passe en ce moment Mr le Président ?

SIDYA TOURE : Cela n’a rien à voir. Quand j’étais dans l’opposition, Cellou était dans la mouvance présidentielle, il est venu dans l’opposition nous avons des revendications communes mais l’opposition ce sont les militants. Les militants ce sont les populations, nous sommes censés porter les demandes des populations guinéennes, nous les portons ensemble, cela ne veut pas dire que nous sommes mariés ça n’a rien à voir

GG : Alors Mr le Président au cœur de la polémique, au cœur de la crispation politique, c’est le cas même du chronogramme électoral mais à vous entendre réclamer le dialogue on a au même moment l’impression que vous videz ce dialogue de sa sève. La question qui se pose, est-ce que l’opposition ne pourrait pas accepter bien entendu en s’entourant des garanties ? Accepter d’aller à ce dialogue avec pour préalable, avec pour discussion première l’ouverture du dialogue et les préalables que vous posez ?

SIDYA TOURE : Ne faites pas de cela des préalables, je veux dire que ce n’est pas la 1ère fois que nous discutons, je crois que c’est Robbie qui a dit que nous avons déjà eu 4 dialogues si les conclusions de ces dialogues avaient été appliquées, on ne serait pas en train de parler de ces mêmes problèmes là, ce que nous disons dans ce cas même je crois que c’est un leader politique, c’est Gandhi qui nous donnait un peu cette image «  quand vous arrivez et que vous trouvez que 2 enfants se battent pour une miche de pain, en général vous mettez la miche de pain à côté vous discutez avec eux et quand vous avez fini, vous partagez la miche de pain mais si pendant que vous discutez un des protagonistes a mangé la miche de pain, à la fin vous n’avez rien à partager ». Ce que nous disons, mettons la miche de pain à coté des débats sur la CENI, discutons et quand on sera d’accord, on aura trouvé une solution qui peut être partagée par tous.

GG : Ce que j’aimerais dire quand on écoute le prof. Alpha Condé s’adresser à la foule, s’adresser à ses militants il y a une chose qui revient tout le temps en parlant des anciens 1er Ministres, on a l’impression qu’à votre temps rien n’a été fait pour ce pays, d’ailleurs 4 ans il a pu faire il le dit si bien, ça se compare à 50 années de gestion à la tête de ce pays. Qu’est-ce que vous avez à dire par rapport à cela, à votre temps qu’est-ce qu’il y avait ?

SIDYA TOURE : Moi je suis journaliste dites-moi pendant les 5 ans qu’est-ce que nous avons fait, quand je saurais ça peut être je vais dire pourquoi Alpha n’a rien fait de mon temps moi je peux vous dire très rapidement mon bilan, le PPTE c’est moi qui l’ai échu, la croissance économique de mon temps était 5,5 %, les cadences macroéconomiques étaient bons mais les cadences macroéconomiques ne sont pas la croissance, l’investissement se mesure par la croissance macroéconomique nous l’avions. Nous avons fait les réformes nécessaires, nous avons fait les réformes structurantes, nous avons fait la production agricole qui est passée par exemple de 6.000 tonnes de coton à 40.000 en espace de 3 ans, nous avons fait en sorte que l’énergie soit disponible en 5/6 mois pratiquement 24h/24, l’eau également. Voilà ce que moi j’ai laissé en 1999 quand je quittais la primature, maintenant en 5 ans d’Alpha Condé dites-moi une croissance à 3,8 en arrivant, ensuite 2%, par après 1%, pour finir 0% ; dites-moi qu’est ce qui est exactement en train de nous arriver, pourquoi est-ce que Macky Sall, Alhassane Ouattara, Boubacar Keita IBK ne parlent pas du passé, moi je n’entends jamais Mr Ouattara entrain de dire oui Gbagbo à fait ceci, il y a eu 3 000 morts. On en parle plus, on avance chaque mois au cours de cette année il y a une inauguration d’une réalisation effectuée pendant cette période. Pour aller aux élections il ne suffit pas de parler du passé tous les jours, ça ne sert à rien.

GG : Moi j’aimerais revenir un petit peu en arrière, vous avez parlé des deux émissaires que vous avez envoyés vers le ministre d’Etat de la justice, Président du cadre de dialogue. Qu’est-ce qu’ils étaient allés dire à ce ministre ? Et finalement, quelles sont les conditions que vous  continuez de poser pour aller à ce dialogue ?

Sidya Touré : Ecoutez, nous essayons de préparer le dialogue. Eh ! Mr Ibn Chambas est arrivé, il doit me rencontrer vers 11h à mon bureau, nous continuons de discuter. Pour le moment je n’ai pas les réponses à votre question, je les aurais à 16h, nous nous rencontrerons  pour en débattre.

GG : au cours de ce processus électoral Mr le Président, il y a beaucoup de situations qu’on relève, notamment les enrôlements massifs des enfants dit-on, les enrôlements nocturnes que je confirme, je ne vais pas citer ma source. Selon vous, aujourd’hui le processus est complètement biaisé ?

Sidya Touré : non ! C’est certain. C’est certain qu’au niveau de l’enrôlement aujourd’hui, il se passe des choses totalement inacceptables, cela se voit un peu partout. Nous avons des régions particulières, notamment en Haute-Guinée, où effectivement des classes entières sont convoquées pour être enrôlées. C’est une réalité que tous nos militants nous ont rapporté, photos à l’appui des fois. Donc cela va biaiser effectivement le fichier électoral, et qui dit biaiser le fichier électoral, ça peut biaiser l’ensemble du processus, et ça va aboutir à des résultats  qui ne seront pas conformes à la réalité du vote des guinéens. Et c’est la raison pour laquelle, ce dialogue est nécessaire pour évoquer ces problèmes là, et que la communauté internationale en prenne conscience. Quand j’ai reçu la délégation de l’OIF le mercredi 27 à mon domicile, nous avons énormément parlé du processus électoral et de la qualité du fichier qui est nécessaire pour aller aux élections.

GG : Mais qu’est-ce qui ressort de ces rencontres finalement. Parce qu’on parle de dialogue, dialogue encore dialogue, mais si on se disait aujourd’hui qu’on couple ces élections là. Comme ça, ça passe comme une lettre à la poste ?

Sidya Touré : Non, parce que ce que nous souhaitons c’est quoi,  nous sommes étonnés de la manière dont on a géré les délégations spéciales et la manière dont les gouverneurs et les préfets ont réglé le problème des CRD. Aujourd’hui dans les 304 CR de la Guinée, il n’y a aucun représentant de l’opposition, il n’y en a aucun. Et quand vous prenez les délégations spéciales, on en fait 28/38. Les 10 autres où il y avait un ou deux élus du RPG, les autres se sont ralliés, ça veut dire que les 38 communes urbaines sont également gérées par le RPG. Je prends une commune comme Matoto, nous y avons gagné aux élections législatives mais au niveau des communales, le prétendu Maire et les conseils communaux, il n’y a aucun représentant de l’opposition.

Je prends le cas de mon propre village, j’y étais il y a deux semaines et j’ai essayé de savoir comment fonctionnaient les CARLE. Les jeunes femmes qui sont venues pour les CARLE, vous savez où est-ce qu’elles sont logées ? Chez le président du district nommé par le RPG, le Parti au pouvoir. Elles mangent là bas, elles n’ont pas de per diem, tout leur matériel est là. Donc c’est ce Monsieur qui gère le processus avec elles. Nous voulons éviter cela, donc nous voulons être associé à tout cela, pour que dans l’ensemble du pays ce ne soit pas un seul parti. S’il y a des élections, comme ce sont des élections à la proportionnelle, chacun aura deux, trois ou quatre représentants dans ces districts, dans ces CR et ça permettra d’aller à l’élection Présidentielle apaisée, beaucoup plus conforme au vote du citoyen. Voilà pourquoi  le couplage n’est pas une bonne chose.

GG : D’aucuns disent en même temps, que malgré ces délégations spéciales, vous avez pourtant gagné les législatives dans la capitale, finalement, est-ce que ce n’est pas un tohubohu ?

Sidya Touré : Mais je vais vous le dire, vous êtes à Matoto, c’est pourquoi je dis, intéressez- vous un peu au fonctionnement des choses autour de vous. Nous avons pu gagner à Conakry, notamment à Kaloum et à Matoto, parce que les observatrices de l’Union Européenne sont venues s’installer dans les commissions de centralisation douze jours à Kaloum, dix-neuf jours à Matoto, sans jamais être absentes, en se relayant. Ceci n’a pas été fait à Dubréka, on  nous a volé le vote. Ceci n’a pas été le cas à Coyah, même chose et ainsi de suite. Cela ne peut se faire que dans la capitale, à l’intérieur du pays, cela n’est pas possible. C’est à la centralisation par exemple à Dubréka, qu’une fois que vous avez fini les comptes et que vous avez gagné, comme cela à été le cas à Kaloum, un sous-préfet vient avec, dans un foré-sac, 11.000 voix attribuées au RPG. Vous demandez qu’on le  recompte, on se jette sur vos représentants, on les maltraite, on les met en prison et on prend les résultats pour les proclamer à la CENI. C’est cela que nous voulons éviter.

GG : Je pense qu’il y a quand même lieu de s’interroger sur ce qui est entrain d’être fait au sein de ces commissions administratives  de révision des listes électorales , on sait qu’il s’agit d’instances qui sont paritairement  composées d’éléments de la mouvance présidentielle et de l’opposition. Que font-ils vos éléments pour observer, pour garantir l’intégrité des enregistrements ? C’est une première question. De l’autre côté, si l’on va dans ces dénonciations que rien n’est fait, n’est-on pas parti Monsieur le Président pour un refus des résultats une fois proclamés ?

Sidya Touré : Mais c’est quelque chose qu’il faut ne pas préparer, si c’est ce qu’on prépare effectivement, les gens refuserons. Maintenant lorsque vous parlez des CARLE, cela revient au problème que je viens de tenir. Quand on parle de ces questions là, ce n’est pas seulement qu’à Conakry. A Conakry, là où nous sommes tous il y a des observateurs, il y a les radios, il y a des Partis politiques. Il n’y a pas tout ça à l’intérieur du pays. A l’intérieur du pays, vous prenez un district, vous mettez une CARLE là, mais le gars qui est responsable au niveau de l’opposition, le représentant de l’opposition, ils sont peut être deux et en face vous avez toute l’administration, c’est-à-dire le sous-préfet, la gendarmerie, la police, les maires prétendus, disons les Présidents des CR, les présidents de districts nommés par le pouvoir, qu’est que vous voulez qu’ils viennent changer ça ? Quand vous êtes partis chez vous, le soir on ressort le kit et on continue de recenser les gens et vous faites quoi ?

GG : Alors comment est-ce qu’on peut comprendre, Monsieur le Président que vous prenez part à tout ce qui est processus du côté des CARLE, mais qu’au niveau du sommet de la CENI,  vous vous battez pour  qu’on puisse reformer cette institution, pour qu’elle  puisse  être complètement dissoute ?

Sidya Touré : Je vous ai entendu, parce que je suis quand même votre émission, je vous ai entendu poser cette question là plusieurs fois. Mais la réponse est simple : le fichier électoral doit être révisé chaque année, chaque citoyen qui a atteint l’âge de voter (18 ans)  doit être inscrit sur le fichier. Cela ne veut pas dire qu’il va aller aux élections, cela veut dire simplement que tu es sur le fichier, et que demain si tu en a besoin, tu peux l’utiliser. Donc c’est une formalité administrative qui n’a aucun sens politique en réalité. Ceux qui veulent l’y donner un sens politique,  c’est ceux qui veulent frauder, en inscrivant des gens dans des zones qu’ils contrôlent pour gonfler les chiffres. Nous avons vu ça lors des élections législatives, on a eu des endroits où le RPG a fait 97%, et quand vous allez à Nzérékoré, on vous dit qu’il y a eu 34% de participation, parce qu’on a annulé tous les bureaux de vote. Ça ne marche pas, c’est aussi simple.

GG : vous parliez tout à l’heure, vous donniez l’exemple des observateurs de l’Union Européenne qui ont participé à Conakry, notamment à Matoto et à Kaloum dans le processus électoral, est-ce que ce n’est pas un exemple à démultiplier à l’intérieur du pays, même si ça va couter cher ?

Sidya Touré : Non ! Vous ne pouvez pas. Les observateurs de l’Union Européenne qui étaient là, ils étaient au moins une vingtaine ou une trentaine, vous avez avant 12.000 bureaux de vote, maintenant il y en a 13 000 et quelques, vous ne pouvez pas mettre des observateurs de l’Union Européenne dans tout ça. Ce ne sont pas eux qui sont censés venir faire des élections chez vous. L’Union Européenne ne va pas venir se substituer aux  guinéens pour organiser leur élection.  Ailleurs quand vous voulez organiser les élections, en France par exemple, pour tous ceux qui connaissent, vous n’avez pas de CENI, c’est le ministère de l’intérieur qui organise les élections. Mais vous savez pourquoi ? Parce que personne ne peut frauder, parce que la justice est là. Les journaux sont là. Vous ne pouvez pas changer les résultats, vous ne pouvez pas y toucher. N’importe qui peut organiser cela.

GG : Monsieur Sidya Touré, c’est important de revenir sur cette question, on parle du processus électoral, on sait que l’opposition avait annoncé dans une décision datant du 6 mars qu’elle se retirait des activités de la CENI, aujourd’hui on constate que des commissaires proches de l’opposition, continuent à travailler dans le cadre de la préparation de ces élections. Qu’est-ce qu’il se passe, les enrôlements massifs présumés, est-ce que vous ne cautionnez pas à travers vos représentants ce qui se passe au niveau de la CENI ?

Sidya Touré : moi je crois que vous devez posez des questions qui permettent une meilleure compréhension des problèmes que nous avons dans notre pays pour aller de l’avant. Cette discussion stérile entre l’opposition et la mouvance sur la CENI tout ça, nous en parlons, mais en réalité l’objectif c’est quoi, c’est d’avoir des élections crédibles et transparentes acceptées  par tous, pour apaiser la situation dans notre pays afin de nous concentrer à ce pourquoi on est élu. C’est-à-dire le programme de développement économique et social, l’amélioration des conditions de vie des populations. Oui, nous avons des débats sur cette question. La réalité aujourd’hui  nous avons 3 commissaires à la CENI sur 25, ça c’est une réalité intangible et voilà pourquoi nous  en parlons. Mais nous en parlons tout simplement dans la perspective d’une meilleure qualification des élections qui vont arriver. Normalement nous devons être tous sensible à ça. Pourquoi voulez-vous qu’Alpha Condé ait refusé en 2011 de tenir les élections législatives, communales avec la même CENI qui l’avait fait élire ? Quand on parle de ça, tu entends toujours, c’est l’opposition qui a refusé. Non ! Nous étions d’accord en mars-avril 2011, pour aller aux élections législatives et communales, terminer avec tout cela, mettre en place des institutions et partir de l’avant. C’est le Président qui a dit qu’il ne voulait pas de la CENI qui lui avait permis d’être élu, qu’il ne voulait pas du fichier électoral qui lui avait permis d’être élu, qu’il ne voulait pas de l’opérateur de saisie qui lui avait permis d’être élu. La crise a commencé là, ça c’est depuis le mois de mars 2011 et nous sommes en 2015. Nous sommes le 1er juin 2015 aujourd’hui, nous sommes toujours dans le même débat. De grâce, parlons de sujets beaucoup plus importants pour nos compatriotes.

GG : Vous disiez sur cette question de dialogue Monsieur le Président, pas de dialogue sans le gèle des activités de la CENI et sans que le chronogramme soit suspendu. On a entendu le Président de l’UFGD s’exprimer dans ce sens là à des médias internationaux, et on a appris aussi que les deux émissaires que vous avez envoyé vers le ministre de la justice sont allés réitérer les mêmes préalables, est-ce que du côté de l’UFR, c’est une position qui est partagée ? De l’autre côté, est-ce qu’aujourd’hui, pour assurer une crédibilité à ce processus électoral dans lequel l’opposition n’a pas confiance, est-ce qu’il faut faire comme ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire en 2010, aller vers une certification de ce processus par les Nations-Unis ?

Sidya Touré : Vous ne pouvez pas faire de certification pour la simple raison que les Nations-Unis ne sont pas là ! Les Nations-Unis étaient en Côte d’Ivoire à la suite de la guerre civile. Il y avait 11.000 ou 12.000 militaires qui étaient sur place et qui avaient dans le cadre du dialogue qui s’était tenu à l’international, ayant l’obligation de certifier les élections pour s’assurer qu’on ne va pas retourner à la guerre. Là c’est une situation d’exception. Mais chez nous ici, ceux que les Nations-Unis, l’OIF et autres nous apportent, c’est une assistance pour qualifier le processus électoral. Si nous arrivons à qualifier le processus électoral, compte tenu de la médiocrité du bilan de Mr Alpha Condé, moi je n’ai pas de doute sur le résultat de l’élection Présidentielle. Maintenant est-ce qu’il aura le dialogue ou ceci, moi je continue, nous avons envoyé des gens, nous aurons les résultats cet après midi, quand on les aura, nous nous réunirons pour définir quelle est la manière est-ce que nous allons aborder cette question. Nous faisons preuve si vous voulez vraiment de responsabilité.  Sinon ça serait un autre langage qu’on aurait tenu, mais nous sommes des hommes d’Etat, moi je ne vois pas de raison qu’on ne trouve pas de solution à tout ça.

GG : Alors Mr le Président nous allons revenir sur l’actualité aussi hein ! C’est Kaléta. On a vu ces sorties récemment de Baîdy Aribot entre autres, on dit finalement c’est le projet de Sidya Touré. Beaucoup de réactions des RPGistes qui sont en direct, qui disent, où est parti votre courant de 1998 ? Et en même temps on ne croit pas trop du côté de l’UFR à Kaléta. On dit c’est un tape-à-l’œil. Qu’est ce qui se passe en réalité ? Est-ce que vous y croyez franchement ?

Sidya Touré : Non franchement  je crois qu’il faut quand même mettre balle à terre.  Nous construire un barrage, ils ont pris 5 ans pour le faire, ça va donner du courant c’est très bien. Maintenant la question c’est quoi ? Quand vous allez sur une piste, vous allez courir le marathon, les gens courent le marathon en 2h30, en 2h de temps, si vous vous passez 24h là-bas, quand vous arrivez mais à la fin au bout des 42 km, ne vous attendez pas à ce que la population soit là pour vous applaudir, elle sera déjà partie. En  clair, il y a des pays qui ont produit 800, 900 MW en 2 ans et 2 ans et demi. Si nous mettons 5 ans pour faire un barrage, parce qu’il va nous donner 240 MW, je suis contents qu’on ait de l’électricité mais il ne faut pas croire que ça c’est une prouesse en soi.  On avait la possibilité de donner plus, de faire mieux. Il ne faut pas donc tout mélanger, le courant va arriver, tant mieux, mais n’oubliez pas, un barrage dans nos zone ici ne donne pas de l’électricité 24h/24h, 12/12. Vous avez ce qu’on appelle la période d’étiage où vous êtes obligé de passer au thermique, donc obligatoirement le thermique qu’on n’a pas fait depuis, il va falloir le faire en complément du barrage. Moi je n’ai pas d’information particulière, mais comparer à ce que nous avons pu faire en 1996, c’est complètement ridicule.

GG : C’est Laye Junior qui parle ainsi !

Sidya Touré : Vous parlez des choses ! Mais quand vous parlez des choses, il faut connaitre ce qu’on dit. On ne parle pas n’importe comment, quand nous on donnait de l’énergie en 1996, c’était pour avoir le courant 24h/24h. Nous l’avons maintenu jusqu’en 2000 et moi j’ai quitté en 1999. Si les gens n’ont pas entretenu leur machines et autres, ils ont importé pour 200 million de dollar de machines qui sont couchées là-bas qui ne fonctionnent pas, on devrait peut être poser des questions par rapport à cela. C’est un faut débat. A l’époque, l’électricité était là. Je ne suis pas en charge du gouvernement, je ne suis pas chargé de produire du courant, si vous voulez dynamiser les centrales thermites derrière, là c’est votre problème. Ce n’est pas une comparaison, Alpha a la plénitude de la charge de l’Etat avec les moyens qui vont avec. On nous a dit ici qu’on a dépensé un milliard de dollars dans ce secteur, je n’en vois pas le résultat. En côte d’Ivoire à côté, 870 MW ont été produits en 3 ans, l’Etat n’a pas mis grand-chose, donc j’estime que comparaison n’est pas raison mais si vous ne comparez pas vous ne saurez pas de quoi nous parlons.

GG : Quand on regarde ce que le Pr. Alpha Condé a fait quand même en 4 ans, un barrage hydroélectrique, même si ça n’a pas une grande capacité de production, ce n’est pas quand même rien Mr Touré ? Parce que quand même cette comparaison, ils vont toujours la faire. Comparaison selon laquelle, vous étiez quand même là pendant des années,  il n’y a pas eu de barrage.

Sidya Touré : Mais vous oubliez qu’il y a eu GARAFIRI, c’est ce que nous utilisons toujours. GARAFIRI est un barrage qui a été construit à l’époque avec pas des moyens extraordinaires. Et quand moi je lançais la production de l’énergie thermique, GARAFIRI n’était pas encore entré en production. On n’aurait pas pu avoir Kaléta, s’il n’y avait pas eu GARAFIRI, parce que KALETA est un barrage sur le fil de l’eau, il a besoin de la retenue de GARAFIRI, donc il ne faut pas tout confondre, la réalité est que chacun y apporte quelque chose. Mais je dois vous dire quelque chose, si moi j’avais la responsabilité de l’Etat depuis 4 ans, ce n’est pas de ça qu’on parlerait, honnêtement quoi. On aurait commencé par avoir des centrales thermites dans ce pays. Pourquoi ? Parce que l’électricité contribue de manière absolument importante à la création de richesse dans un pays.  Si pendant les cinq ans où on est là et on attendait KALETA, je considère que nous avons perdu par manque d’électricité au niveau des foyers, au niveau des PME, c’est-à-dire des entreprises. Ce que nous avons perdu en point de PIB, c’est-à-dire de création de richesse, ça représente à peu près 2 points. Donc nous avons perdu plus d’un milliard de dollar du fait qu’on n’avait pas du courant, parce qu’on attend KALETA. On ne peut attendre KALETA, KALETA est une bonne chose, mais vous ne pouvez pas dire qu’il n’y aura d’électricité à Conakry tant que KALETA n’est pas finis ? Ça n’a pas de sens, parce que l’électricité est indispensable à la création de richesse dans le pays. Nous avons perdu 5 ans à attendre le barrage de KALETA, c’est gentil, c’est arrivé. Mais ce qu’on a perdu, on le rattrape comment ?

GG : Mr le président nous parlons économie, restons y. Le gouvernement a décidé de mettre de nouvelles coupures de 20.000 FG en circulation, vous allez accepter de vous prononcer là-dessus.  D’aucun pensent que ça va créer une nouvelle inflation. Et de l’autre côté vous parlez d’une croissance nulle aujourd’hui en Guinée.  Est-ce que vous pensez que c’est encore un échec de toutes les reformes qui ont été engagées par ce  gouvernement ?

Sidya Touré : Les reformes n’ont de sens que dans la mesure où elles sont mises en pratique hein ! Si vous vous faites des décrets, une fois je vous ai entendu parler de décret, de création, je ne sais même plus quoi, il n’y a pas longtemps hein !  Le fait de signer un décret pour créer l’ONT, l’ENA ou autres, mais cela ne veut pas dire que le problème est résolu, chaque fois que vous faites un conseil de ministres, normalement pour un pays organisé, le secrétaire général du gouvernement vient avec le décret que le Président de la république signe, mais ça ne veut pas dire que le problème est réglé. Ça veut dire qu’on a lancé disons quelque chose qui devrait permettre d’être une boussole pour aller de l’avant. Si ce n’est pas fait, ce n’est pas fait. Ce n’est pas le débat, d’accord la banque centrale fait cela pour améliorer disons sa situation à elle même en temps que banque centrale, mais ce qui permet de développer un pays,  ce sont les reformes structurelles qui aboutissent à la création de richesses qui aboutissent à la création d’emploi. La création monétaire à elle seule ne règle pas cette question. Donc ces débats non plus ne sont pas des débats existants. C’est parce que vous allez fabriquer de l’argent que vous allez faire le développement chez vous. Non !

GG : Oui ou non Monsieur le Président, on se rappelle encore Baîdy Aribot, une taupe à la manœuvre politicienne du pouvoir en place, ou une réalité à craindre ?

Sidya Touré : je ne vais pas répondre par oui ou par non ! Je vais dire que dans les réunions de l’opposition, tout le monde me voit entrain de parler avant hein, avec Alpha Condé au téléphone, on est ami. Je suis contre la manière dont il dirige le pays, cela ne voudrait pas dire dans le temps où je voulais encore discuter avec lui. C’est un faut débat !

GG : Oui ou non KALETA risque de changer la donne ? C’est-à-dire beaucoup de citoyens risquent de voter pour A kafô A kakè ?

Sidya Touré : Ecoutez, chacun est libre hein ! S’ils estiment que ce qu’ils ont fait pendant tout ce temps-là est bon. Dans la mesure où les cinq ans ne nous ont servis à rien, moi ça ne changera pas mon opinion.

GG : Le dialogue encore en panne, le processus électoral est en cours, 4 mois nous séparent de l’élection Présidentielle, oui ou non, pour vous ça risque un véritable problème si le dialogue n’est pas fini ?

Sidya Touré : Ah oui ! Effectivement !

GG : Oui ou non il y a aujourd’hui une sorte de guerre larvée entre l’UFR et l’UFDG ?

Sidya Touré : Non !

GG : De mauvaise langues disent que la question de statut de chef de file de l’opposition est faite pour vous diviser, vous de l’opposition. Oui ou Non ?

Sidya Touré : ça n’a pas beaucoup de sens tout ça !

GG : Oui ou Non une troisième voie Mr le Président, en regardant ce qui se pointe à l’horizon, je vais vous regardez dans les yeux, que jamais l’UFDG ne se permettra de dire que Sidya Touré va se présenter au nom de l’opposition. Oui ou Non aujourd’hui, il n’y a pas une 3ème voie, c’est-à-dire, où tous les autres font s’allier derrière vous pour aller à cette élection Présidentielle ?

Sidya Touré : On va surement vers une solution comme cela !

GG : Le grand oral, c’est maintenant Mr Sidya Touré. Vous avez cette caméra qui vous appartient, vous allez pourquoi pas revenir longuement là-dessus, parce que tous les auditeurs interviennent là-dessus, Ebola. Et puis quand vous étiez à la Primature, vos regrets, qu’est-ce que vous avez fait?

Allez-y Mr le Président, vous avez 2 minutes chrono !

Sidya Touré : Ah ça fait beaucoup de choses en 2 minutes chrono! Moi j’étais à la Primature, il ne faut pas oublier que j’étais Premier Ministre, je n’étais pas Président de la république hein ! Donc nous avons fait avec les moyens que nous avions. Nous avions relancé l’économie de ce pays, nous avons restructuré l’administration, nous avons renoué avec les institutions, nous avons lancé le processus menant au PPTE, donc quand j’entends maintenant les gens dire que c’est en 6 mois, ce qui est complètement inimaginable. Nous avons eu des résultats sur des investissements de base comme l’eau, l’électricité et autres. Nous nous sommes tracés une perspective avec Guinée-Vision 2010 à l’époque,  qui aujourd’hui reste un document de base si on veut vraiment faire quelque chose pour l’économie de ce pays. Mais surtout nous avons relancé l’agriculture, notamment le secteur cotonnier, et ainsi de suite, avec des résultats probants. Je dis au moment où je partais, on était à 40.000 tonnes de coton, aujourd’hui je crois qu’on est à 7.000 tonnes je ne sais pas trop et on avait une couverture d’électricité à 97% au moment où j’y étais. Voilà les résultats.

Aujourd’hui, je voudrais parler également Ebola, cela me parait beaucoup important. Nous devons prendre conscience, tant que cette maladie continue de tourner de cette manière dans notre pays, qui est pratiquement comme une pandémie, comme le palu. C’est-à-dire vous êtes assis, après un peu de temps, on vous dit que c’est réapparu quelque part. C’est extrêmement grave, aucun pays ne se tournera vers nous pour venir nous assister autrement que dans le sens de la maladie. Aucun investisseur ne prendra des risques pour venir s’installer ici. Nous continuons à être un pays indexé, mais en même temps c’est un danger énorme pour nos populations. Je voudrais franchement, que le gouvernement fasse une pause, pour qu’on s’asseye tous ensemble, pour reparler de cette question. Si le Libéria a réussi  à débraser son pays d’Ebola et la Sierra Leone est en voie de le réussir également, en quoi est-ce que nous n’y arriverons pas en Guinée ? Samedi dernier à TANENE, il y a encore eu des échauffourées, la semaine d’après c’était à Kamsar. Ecoutez, ça ne peut pas continuer, nous ne pouvons pas depuis décembre 2013 être à la base de cette maladie et être comme je l’ai toujours dit, les derniers à nous en séparer. Il faut vraiment qu’on laisse de côté les débats politiciens et que cette commission, le ministère de la santé, les députés et autres, nous puissions nous asseoir pour définir une stratégie de lutte contre cette maladie afin de nous en débarrasser définitivement. On met en place un gouvernement pour orienter justement les citoyens à régler des problèmes comme ça. Nous leur donnons notre budget, nous leur donnons la force, nous leur donnons les médecins, c’est ça leur rôle. Si les citoyens ont mal compris, c’est peut-être parce qu’on leur a mal expliqué. Il faut qu’on revienne à ces explications jusqu’à ce qu’ils comprennent mais Ebola ne peut pas faire l’objet d’un débat politique politicien. On ne peut pas utiliser les motos, les voitures pour aller faire la campagne avec, alors que nous sommes devant une maladie qui a complètement fini par ruiner la vie en société dans notre pays. Elle fait aujourd’hui de la Guinée, un pays qui est de plus en plus indexé. Les Sierra Léonais et les Libériens ont fini avec la maladie, de grâce je voudrais qu’on comprenne que ça, ce n’est pas un débat politique c’est un débat sociétal. Et qu’on ne peut pas traiter ce problème comme ça, de la manière dont on le fait ! Un jour c’est à Forécariah, un autre jour c’est dans tel endroit mais qu’est-ce qu’on fait pour ça ? Je voudrais qu’on s’asseye pour en parler. Je pense que c’est quelque chose qui doit rassembler notre pays, c’est une menace sérieuse contre l’intégrité de notre pays.

GG : Alpha Condé illégitime, programme d’un gouvernement commun, vous vous rappelez encore, ça sortait de la déclaration de Paris, et qu’est-ce qui est devenue finalement cette déclaration Mr Sidya Touré ?

Sidya Touré : Ecoutez, nous sommes toujours dans cela, nous estimons que réellement  cette légitimité est contestable. Et moins nous aurons la possibilité d’aller à des élections transpirantes et crédibles acceptées par tous, plus cette manifestation aura son sens.

GG : Voilà merci Mr Sidya Touré !

Sidya Touré : C’est moi qui vous remercie !

Décrypté et transmis par la cellule de communication de l’UFR

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