Assassinat Noumouké à Mamou : les opérateurs de saisie menacent de rendre le tablier

Police, MamouSuite à l’assassinat de leur coordonnateur préfectoral dans la nuit du dimanche au lundi 1er juin dernier, les opérateurs de saisie des travaux de la révision du fichier électoral dans la préfecture de Mamou menacent d’abandonner cette activité en raison, disent-ils, du climat d’insécurité dans lequel ils travaillent, a appris Guineematin.com d’une source officielle.
Depuis la découverte du corps sans vie de monsieur Noumouké DIALLO, assassiné à Mamou le week-end dernier, dans des circonstances encore obscures, les activités de révision du fichier électoral sont bloquées dans les 28 commissions administratives de la ville-carrefour, a confirmé le Président de la CEPI, Aboubacar KEÏTA au téléphone de Guineematin.com ce mercredi.

Les opérateurs de saisie, se sentant en insécurité totale, disent vouloir démissionner dans le but de préserver leur vie et honorer la mémoire de la victime. Ils entendent exprimer cette volonté ferme à la mission de la commission électorale nationale indépendante annoncée à Mamou aujourd’hui, mercredi 3 juin 2015.

En attendant, les proches collaborateurs du regretté Noumouké DIALLO s’interrogent sur les circonstances de l’assassinat du coordonnateur préfectoral des opérations de saisie de la révision du fichier électoral de Mamou. Son corps a été découvert, après 3 jours de recherches actives, à l’intérieur d’une toilette interne non achevée, mais tenant lieu de magasin dans le bâtiment de 3 chambres et un salon qui servait de logement à la victime.

Curieusement, il aura fallu l’insistance des parents et des proches collaborateurs de Noumouké DIALLO pour que les agents de la Brigade de Recherche de Mamou acceptent d’explorer cette piste en organisant une fouille systématique dans ce bâtiment situé à Thewnguol, un quartier périphérique de la commune urbaine : « si les services de sécurité nous avaient écouté à temps, on aurait découvert le corps depuis lundi. Malgré mon insistance, les agents de sécurité n’ont pas voulu. J’ai attendu alors l’arrivée des parents de Noumouké pour leur suggéré d’exiger aux autorités de voir là où logeait leur fils. C’est qui nous a permis d’obtenir que la sécurité accepte de partir vérifier dans ce bâtiment » déclare Ibrahima DIALLO, adjoint au coordonnateur préfectoral assassiné.

Une autre source a rapporté à Guineemation.com qu’au lancement des opérations de révision du fichier électoral, Noumouké DIALLO avait eu des difficultés d’intégration dans la ville-carrefour : « il s’est disputé avec la CEPI autour de la gestion du carburant. Il a aussi été convoqué par le préfet qui a grondé sur lui dans son bureau. Personne n’a voulu l’aider à avoir un logement. On lui demandait d’aller prendre une chambre à l’hôtel. Malheureusement, il n’était pas à même de se payer plus de 100 mille francs guinéens par nuit. C’est pendant qu’il errait dans la ville qu’il a rencontré cet inconnu qui a proposé de l’héberger dans ce quartier à accès difficile » a-t-on soufflé au téléphone de Guineematin.com ce mercredi 03 juin 2015.

Une autre interrogation hante les esprits dans la ville de Mamou : comment la sécurité a-t-elle laissé partir un suspect qui a déjà été soumis à une première audition dans une affaire de ce genre ?

Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com
Téléphone : (00224) 622 269 551 & 660 11 35 15

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