Exploitation du sable dans les eaux du Milo à Kankan : un travail risqué pour les femmes

FleuveCette semaine, des reporters de Guineematin.com sont allés à la rencontre des femmes qui exploitent le sable dans les berges du fleuve Milo à Kankan. Car, comme on le sait, elles sont très nombreuses à trouver leur pain en se plongeant dans les eaux du fleuve Milo qui divise la ville de Kankan en deux cités.

Nanfadima Konaté est une femme mariée et mère de 7 enfants dont 2 garçons. Cette mère de famille est l’une des plus fréquentes de cette catégorie sociale qui puise les ressources familiales dans cette activité qui reste toujours dangereuse. Pour elle, l’activité est facile pendant la saison sèche ; car, à cette période, l’accès au sable dévient facile mais peu rentable à cause des camions bennes qui ont directement accès au sable.

Mais dès que les pluies commencent, elles (les femmes) deviennent actives. Selon madame Konaté, ce travail est très difficile. Pour avoir le sable, « on prend la pirogue et on longe le fleuve avec tout ce que cela entraine comme risque. ». Et, c’est en se plongeant dans l’eau avec des calebasses que ces femmes ramassent le sable pour le revendre plus tard.

Si on dit que cette activité n’est pas sans risque, c’est qu’il arrive que la pirogue prenne l’eau, entraînant des risques de noyade. Elles peuvent aussi rencontrer certains animaux féroces comme les serpents et autres dans ce fleuve. En plus la dame a parlé des risques d’attaques et de viols des jeunes garçons. Personnellement, madame Konaté dit en avoir échappé à deux reprises, c’est pourquoi elle ne vient plus seule au fleuve. Notre informatrice préfère venir au travail en équipe ou elle attend le retour de ses enfant de l’école pour se faire accompagner par un ou par deux de ses garçons.

Egalement, madame Bintoufing a dit à Guineematin.com être entrée dans l’exploitation du sable pour subvenir au besoin de sa famille. Selon cette dame, la collecte d’un chargement de sable peut prendre près d’une semaine. Et, ce travail d’une semaine est vendu aux camions bennes entre 150 000 à 250 000 francs guinéens, selon les périodes.

A en croire madame Bintoufing, les fonds issus de cette pénible activité servent à la fois à nourrir, vêtir, soigner, éduquer et permettre de participer dans les actions sociales comme les mariages, baptêmes, sérès, sacrifices, etc. Comme la première intervenante, Bintoufing rappelle et insiste que cette activité est pénible et très risquée.

Enfin, Fanta Kourouma, qui est aussi dans cette activité de collecte artisanale du sable, a profité de la présence des reporters de Guineematin.com pour lancer aux autorités guinéennes un appel à l’aide. Elle supplie donc nos décideurs de penser à leurs conditions de vie et de travail. Selon elle, si une femme se lance dans ce type de travail, c’est à cause de la pauvreté.

Bref, un appel de détresse de ces femmes qui demandent à être « sauvées » des dangers qu’elles courent dans ce pénible travail. Et, Dieu sait qu’elles sont nombreuses à faire vivre de cette activité leurs familles dans la commune urbaine de Kankan, notamment dans les principaux quartiers qui longent le fleure Milo, à Madina, au niveau de la traversée pour la CR de Balandou pour Bordo, en passant par Banankoroda, Energie, Kankankoura et Briqueterie…

De Kankan, Mamadou Sounoussy Diallo et Oumou Koultoumy Barry pour Guineematin.com

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