Conflit frontier guinéo-malien : les solutions du député malien, Yaya Sangaré

 

Yaya Sangaré, député malienAprès avoir lu certaines informations de la presse malienne, qui parlent notamment d’un bilan de neuf (9) morts et de plusieurs blessés, côté guinéen, et de onze (11) gendarmes blessés, côté malien lors du dernier affrontement, Guineematin.com a joint au téléphone l’honorable Yaya Sangaré, un député malien originaire du Wassoulou et membre de la commission Défense, Sécurité et Protection civile de l’Assemblée nationale malienne.

Selon l’honorable Yaya Sangaré, le dernier affrontement en date (le jeudi 4 juin) à la frontière a fait effectivement des blessés dont 2 graves, côté malien. Mais, pas de perte en vie humaine ! « Les blessés légers ont été acheminés à la clinique privée de Kalana et les deux blessés graves au centre de référence de Yanfolila pour les soins appropriés », a dit le député au téléphone de Guineematin.com, ce lundi soir (8 juin 2015).

Mandiana, NiantaninaSur l’origine de cet autre affrontement entre des guinéens et des maliens, le député a accepté de revenir sur les informations en sa possession : « D’après ce que j’ai appris, ce sont des chasseurs traditionnels guinéens qui ont attaqué les maliens. Plus tard, deux camions des forces de sécurités guinéennes sont arrivés. Au départ, ils ont dit que les guinéens ont envoyé des renforts pour les attaquer. Mais, les guinéens ont expliqué qu’ils sont venus pour s’interposer entre les villageois en conflit et non pour attaquer. Et, le Mali a envoyé quelques éléments (une dizaine en tout) pour justement aider à s’interposer…».

Yanfoyla, MaliMais, l’élu malien ne veut pas se limiter à la description de ce conflit, ni d’ailleurs au bilan. L’honorable Yaya Sangaré a souhaité profiter de son entretien avec Guineematin.com pour appeler à l’apaisement afin que des solutions durables soient trouvées. « Moi, je souhaite qu’on dépassionne ce débat puisque je sais qu’il s’agit-là d’un même peuple. Pour moi, c’est même une fiction de parler de maliens et guinéens dans cette région. Pour moi, c’est le même peuple qui ne doit justement pas accepter d’être divisé. Tout cela, c’est le Wassoulou. Je sais de quoi je parle parce que je suis de la région et j’ai mes parents des deux côtés de la frontière actuellement ».

Yaya Sangaré, député malienEnfin, le député malien a des propositions de solution qu’il souhaite partager : « Je ne crois pas qu’il faille faire intervenir ceux qui ne connaissent rien de la région. Par exemple, qu’ils viennent du centre, de Bamako, de Conakry ou de la Guinée Forestière pour dire qu’ils vont intervenir ! Il faudrait bien que nos autorités administratives et coutumières s’assument pour qu’on puisse construire une paix définitive dans la zone. Vraiment, je le disais récemment à un député guinéen de la région, je souhaite qu’on dépassionne définitivement ce différend. Nous sommes un même peuple et nous avons tous la même guerre à mener qui est celle du développement pour sortir nos peuples de la pauvreté. Pour moi, ce conflit résulte d’un simple malentendu qu’on peut régler. Il suffit que les griots et les autorités coutumières s’y mettent et rapidement, on pourra arriver à une paix définitive. »…

A rappeler que l’affrontement du jeudi et le troisième depuis le début de cette année entre des villages du Wassoulu relevant des sous-préfectures de Niantanina (côté guinéen) et Yanfolila (côté malien). Les populations se disputent une zone minière qui est exploitée de façon artisanale par ces populations qui habitent les deux côtés de la frontière que les uns et les autres traversaient indifféremment pour s’y installer dans les années passées. Les deux premiers dirigeants malien et guinéen, disant que la Guinée et le Mali sont les deux poumons d’un même cœur, n’ont pas matérialisé la frontière. Et, aujourd’hui, chacun réclame la propriété de la zone minière…

Propos recueillis par Nouhou Baldé pour Guineematin.com

Facebook Comments Box